« La décision expéditive et improvisée qu’a prise la direction de couper des lits et de privilégier une orientation ambulatoire ne vise que le remboursement de la dette financière de l’établissement ! C’est une vue à court terme qui ne tient aucunement compte du bien-être des patient-e-s puisqu’en plus des coupes à l’hôpital, la direction du CSSS réduit également l’accessibilité aux services ambulatoires en CLSC. On coupe aujourd’hui dans les services sans avoir les nouvelles infrastructures et les ressources pour assurer le suivi de la population », a sévèrement critiqué Sylvie Jovin.
« Nous allons passer de 35 à 8 lits sur le département de pédiatrie. Mais qu’allons-nous faire lorsque, pendant l’hiver par exemple, des dizaines de parents vont se présenter avec des bébés qui ont besoin de soins ? Nous allons les retourner chez eux ou les référer ailleurs à plusieurs kilomètres ? C’est inhumain ! », a-t-elle poursuivi.
Daniel Gilbert, de son côté, a souligné que les coupes qui s’annoncent partout dans le réseau pour l’automne entraîneront, à coup sûr, une diminution de services pour la population. « Contrairement à ce que le gouvernement Couillard avait promis, c’est absolument faux de penser que les coupes ne vont toucher que le volet administratif des établissements. On le voit ici, à St-Jean-sur-Richelieu, une coupure de 80 postes de professionnelles en soins équivaut ni plus ni moins qu’à priver la population d’une part importante des services de santé auxquels elle a droit à proximité de chez elle », a-t-il décrié. « Pour diminuer les coûts dans le réseau, il faut d’abord et avant tout s’attaquer à la mauvaise gestion des deniers publics que font les établissements. Au CSSS Haut-Richelieu-Rouville, le recours à la main-d’œuvre d’agences privées de professionnelles en soins n’a pas diminué de manière significative depuis les trois dernières années. De plus, les professionnelles en soins de l’établissement cumulent un total de près de 200 000 heures supplémentaires depuis les trois dernières années ! Cette gestion incohérente coûte beaucoup plus cher aux citoyen-ne-s que si l’établissement privilégiait de conserver des postes d’infirmières et d’infirmières auxiliaires en stabilisant les équipes de professionnelles en soins », a poursuivi Daniel Gilbert.
« La situation est devenue insupportable tant pour les patient-e-s que pour les professionnelles en soins. Nous devons établir des balises pour que les infirmières et les infirmières auxiliaires puissent dispenser des soins sécuritaires et de qualité. Autrement, les directions d’établissement ont le champ libre pour exercer des coupes à l’aveugle, dans le seul but de renflouer leurs coffres, et ce, au détriment de la sécurité des soins. En fin de compte, cela pénalise tout le monde », a conclu le vice-président de la Fédération.
Le Syndicat des professionnelles de la santé Haut-Richelieu / Rouville (FIQ) entend mettre de l’avant d’autres actions dans les prochaines semaines.
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Le Syndicat des professionnelles de la santé Haut-Richelieu / Rouville représente les 1 400 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes du CSSS Haut-Richelieu-Rouville.