Édition du 18 juin 2024

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Éducation

Comment le Ministre Blais compte-t-il s'impliquer pour la survie des centres d'éducation populaire ?

MONTRÉAL, le 24 oct. 2015 - Le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles souhaite réagir aux propos tenus par le ministre de l’Éducation François Blais, lequel était interpelé à l’Assemblée nationale le 20 octobre dernier sur le processus en cours dans le dossier des centres d’éducation populaire (CEP).

Le Carrefour est heureux d’entendre le ministre affirmer : « Nous ne demandons pas à ces centres de devenir des organismes qui ramassent des sous, donc qui ont une fin marchande. L’expression plan d’affaire, malheureusement, ne convient pas à ce qu’on leur demande ».

Mais que demande alors le Ministre ? Dès le lendemain, les fonctionnaires du ministère contactaient l’InterCEP, le regroupement des 6 centres d’éducation populaire de Montréal, pour proposer un échéancier de travail sur les plans d’affaire. Et, quelques semaines plus tôt, les centres recevaient un « gabarit de plan d’affaire » dans lequel on leur demandait de démontrer comment ils comptaient aller chercher de nouveaux revenus. 

Selon Pascal Lebrun, président du Conseil d’administration du Carrefour d’éducation populaire, « il est inadmissible de penser à générer de l’argent avec des activités d’éducation populaire. Nous aidons les plus démunis. Nous rappelons au gouvernement qu’il est de sa responsabilité de financer l’éducation populaire. ».

Le Carrefour d’éducation populaire est surpris d’entendre que le ministre de l’éducation est à la recherche de nouveaux locaux pour loger les CEP, alors que ceux-ci demandent depuis des années que les bâtiments qu’ils occupent demeurent publics et soient rénovés : « Il n’est pas question de déménager ! Les bâtiments que nous occupons sont au cœur de nos quartiers. Ce sont des bâtiments publics, qui appartiennent à la collectivité, et qui doivent être rénovés sans conditions. » déclare Marie-Andrée Painchaud, coordonnatrice adjointe du Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles.

Rappelons que les 6 centres d’éducation populaire ont perdu le soutien financier de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) suite aux coupures imposées à celle-ci par le ministère de l’Éducation. Cette aide représentait 750 000$ sous différentes formes. De plus, des travaux majeurs et urgents doivent être réalisés sur les édifices qui appartiennent toujours à la CSDM. Le ministère de l’éducation a demandé aux CEP, en juin 2015, de réaliser des plans d’affaire pour démontrer leur viabilité économique et générer les 750 000$, sans quoi les travaux ne pourraient être réalisés.

Le Carrefour s’est vu accorder un sursis d’une année, lequel prendra fin en mai prochain. Le temps est compté et il serait souhaitable que le Ministre et le ministère soient cohérents dans leurs demandes et dans les processus à mettre en place pour discuter et arriver à de vraies solutions. Une rencontre s’impose avec le Ministre pour mettre au clair la démarche actuelle. Le Ministre s’engage-t-il à réellement soutenir l’éducation populaire et reconnait-il la mission des CEP ?

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