« Avoir une moins bonne éducation parce que nos parents sont moins riches, ou parce que nos notes sont moins fortes, c’est insensé, mais c’est la réalité que la CAQ accepte. Être inscrit dans une concentration en science ou en musique par exemple, ça motive nos jeunes et ça stimule la réussite scolaire. L’égalité des chances a longtemps fait la fierté du Québec, si on veut que ça continue, il faut que tous les élèves qui veulent s’inscrire à un projet particulier y aient accès. », a expliqué Ruba Ghazal.
Selon un sondage effectué en février 2023 auprès de la Fédération des comités de parents du Québec, la proposition de rendre les projets particuliers accessibles à tous les élèves reçoit un appui favorable de 89% des membres.
En avril dernier, Mme Ghazal a tenu une assemblée portant sur les inégalités scolaires, en compagnie de parents, d’enseignants et d’élèves, dont Noah Ducharme, qui avait publié une lettre percutante dénonçant les injustices du système d’éducation.
« Chaque fois que je visite une école ou que je parle d’éducation, les profs, les élèves et les parents sont unanimes : nos jeunes ont besoin de projets particuliers pour leur donner le goût d’apprendre. Quand on refuse à un jeune de faire ce qu’il aime sur la base de ses notes ou de ses moyens financiers, on lui envoie un message négatif et on nuit à sa réussite scolaire », a ajouté Mme Ghazal.
L’exemple de Drummondville
Après avoir constaté un écart du taux de réussite pouvant aller jusqu’à 28% entre les élèves du régulier et des programmes particuliers, le Centre de services scolaires des Chênes (CSSDC), à Drummondville, a décidé de rendre les programmes particuliers accessibles à l’ensemble des élèves sans sélection, notamment en ajoutant une cinquième période.
« L’exemple de Drummondville démontre qu’il est possible de faire disparaître les critères de sélection pour offrir un enseignement de qualité à tous les enfants, peu importe leurs notes ou le portefeuille de leurs parents. Les programmes particuliers, ça fonctionne. C’est bon pour la réussite scolaire des jeunes et c’est injuste d’en limiter l’accès », a conclu Mme Ghazal.
Le coût de cette mesure est estimé à 65 M$, comprenant l’abolition des frais des programmes particuliers actuels. Notons qu’il est important que les projets particuliers émanent du milieu et soient réfléchis et implantés en fonction du goût des élèves et des particularités de chaque école.
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