Le 13 septembre 2007, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le préambule de cette importante Déclaration est très explicite quant aux droits des peuples autochtones et aux différentes formes de discrimination (voir : www.un.org/esa/socdev/unpfii/fr/drip.html). On y mentionne qu’il est urgent de promouvoir les droits intrinsèques des peuples autochtones.
En ce qui a trait au racisme, lorsqu’il a été question de la lutte contre le racisme dans les grands débats publics au Québec (consultation en vue d’une politique de lutte contre le racisme en 2006, Commission Bouchard-Taylor, politique gouvernementale et plan d’action contre le racisme en 2008), on a évoqué le fait que les peuples autochtones ne font pas partie des groupes-cibles (immigrants, minorités ethnoculturelles, groupes racisés, réfugiés), pour ne pas tenir compte de leur réalité particulière. En fait, il faut plutôt poser la question en des termes différents, à savoir que les cibles historiques du racisme, notamment les peuples autochtones, doivent faire partie des préoccupations, questionnements et politiques quant aux diverses manifestations du racisme qui s’expriment. Il est clair que les peuples autochtones, compte tenu de leur statut et de leur situation sociale et politique, à titre de Premières Nations du Canada, méritent une considération particulière.
En ce sens, il est pertinent de clarifier cette omission de la question autochtone dans le débat sur la lutte contre le racisme. Il s’avère aussi pertinent qu’urgent de questionner les enjeux et les dimensions à considérer dans le développement d’une politique en lien avec la réalité autochtone.
L’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, l’Observatoire international sur le racisme et les discriminations, la Chaire de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté, l’Institut d’études internationales de Montréal et la Commission canadienne pour l’UNESCO invitent divers intervenants et intervenantes, soucieux de contribuer au développement d’une politique et d’un plan d’action qui tiendraient compte de la réalité particulière des Premières Nations à participer à un colloque sur la question.
Le colloque comporte quatre sessions dont les discussions portent sur ce qui justifie les raisons d’une politique et d’un plan d’action distincts en matière de lutte contre le racisme envers les Autochtones. Il vise à clarifier les défis auxquels ces derniers sont confrontés dans les lieux de travail, le logement, le milieu de l’éducation, les espaces publics, de même que les mesures qui s’imposent pour contrer le racisme. Le programme prévoit également une conférence sur la portée et les implications de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. « Le Canada est l’avant-dernier pays à avoir appuyé la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, plus de trois ans après son adoption par l’Assemblée générale de l’ONU le 13 septembre 2007. Il reste beaucoup de chemin à parcourir avant que la Déclaration devienne une réalité sur le terrain, et c’est pourquoi il est nécessaire que les gouvernements montrent l’exemple et ouvrent la voie à sa mise en oeuvre effective », affirme Ghislain Picard, Chef de l’APNQL.
Programme complet
LE LUNDI 21 MARS 2011
13 h 00 -13 h 30 Accueil et inscription
13 h 30 – 13 h 45 Ouverture par un aîné : Jacob Partridge
Mot d’ouverture par Micheline Labelle et André Jacob
13 h 45 – 15 h 05 Session 1 Pour une politique contre le racisme
Présidence : Micheline Labelle, titulaire, Chaire de recherche en
immigration, ethnicité et citoyenneté (CRIEC), UQAM
Présentation générale de la session :
« Les Autochtones se distinguent de la plupart des groupes victimes de discrimination en ce qu’ils constituent des sociétés organisées qui luttent pour leur survie et celle de leurs institutions. Cette nature collective de la discrimination dont ils sont victimes leur est spécifique. Pourtant, on en tient très peu compte », explique Pierre Lepage, anthropologue et auteur d’un essai sur le racisme et la discrimination à l’égard des Autochtones. « À cet aspect collectif, il faut rattacher une autre dimension essentielle : la discrimination dite systémique. Cette dernière n’est pas le fait de personnes précises. Elle résulte plutôt du système social, de l’organisation de la société », de préciser M. Lepage.
Intervenants :
13 h 45 – 14 h 05 Pierre Lepage, anthropologue consultant, affaires autochtones et droits de la personne
14 h 05– 14 h 25 Roméo Saganash
14 h 25 – 15 h 05 Discussion en assemblée plénière
15 h 05 – 15 h 20 Pause
LE LUNDI 21 MARS 2011 (suite)
15 h 20 – 17 h 30 Session 2 : Face au défi de l’emploi
Présidence : Nadine Gros-Louis
Présentation générale de la session :
L’intégration sociale passe en premier lieu par l’intégration au travail. Dans les communautés autochtones, un certain nombre de personnes peuvent pratiquer des métiers traditionnels comme la chasse et la trappe. Par contre, la grande majorité des gens aspirent à une participation au marché du travail dans les secteurs privés (hydro-électricité, construction, mines, foresterie, etc.) et publics (particulièrement dans les services sociaux et de santé).
Encore aujourd’hui, le taux de sans-emploi reste très élevé. Enfin, les Autochtones sont très peu présents dans les instances syndicales. Que peuvent faire les syndicats pour favoriser l’intégration au travail et la participation à la vie syndicale ?
Intervenant(e)s :
15h20 – 15 h 40 Ralph Cleary, directeur général, Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations du Québec
15h 40 – 16 h 00 Andy Baribeau et Diane Marois, conseillers en intégration
autochtone et gestion
16 h 00 – 17 h 00 Table ronde
Nicole de Sève, conseillère aux dossiers sociopolitique, Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Jacqueline Bernier, syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de santé Tulattavik de l’Ungava de la Confédération des syndicats nationaux (STTCSTU-CSN)
Gilles Audette, directeur général de la Fondation de formation économique, Fonds de solidarité FTQ
Claudette Carbonneau, présidente, Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Édith Garneau, Conseillère en affaires autochtones, Commission de la construction du Québec (CCQ)
LE LUNDI 21 MARS 2011 (suite)
17h 00 -17 h 30 Discussion en assemblée plénière
17 h30 – 17 h 45 : Pause
17 h 45 – 19 h 15 : Grande conférence
La portée et les implications de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones pour les pays signataires
Présidence : Ghislain Picard, chef APNQL
Conférencier : à confirmer
Allocution de Geoffrey Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones
19 h 15 Cocktail
LE MARDI 22 MARS 2011
9 h 15 – 11 h 50 Session 3 : Le racisme à l’égard des autochtones en milieu urbain
Présidence : Claude Picard, conseiller politique, Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
Présentation générale de la session :
La présence autochtone en milieu urbain devient de plus en plus significative. Les situations vécues sont multiples au plan de la discrimination à caractère raciste dont ils peuvent être victimes : discrimination dans la recherche d’emploi, dans la location d’un logement, dans l’accès aux services sociaux et de santé, etc. Il faut aussi que les personnes qui vivent des problèmes particuliers comme l’isolement social, l’itinérance, la dépendance à l’alcool ou aux drogues, les conflits familiaux, etc., puissent bénéficier d’un soutien et de ressources pour améliorer leur sort.
Intervenant(e)s :
9 h15 - 9 h35 Édith Cloutier, présidente, Regroupement des centres d’amitié
autochtones du Québec
9 h 35 - 9 h 55 Cynthia Lacasse, chargée de programme, Sciences sociales et
humaines, Commission canadienne pour l’UNESCO
9 h 55 -10 h 15 Jean-Paul Audy, maire de Pointe-à-la-Croix et Pierre Vicaire,
coordonnateur, Comité Harmonie intercommunautés Listuguj-Pointe-à-la- Croix
10 h 15 -10 h 35 Nakuset et Jane Cowell-Poitras, co-présidentes du RÉSEAU pour la stratégie urbaine de la communauté autochtone de Montréal
10 h 35 – 10 h 50 Pause
10 h 50 – 11 h 50 Discussion en assemblée plénière
11 h 50 – 13 h 00 Dîner
LE MARDI 22 MARS 2011 (suite)
13 h 00 - 15 h 15 Session 4 : Des outils pour contrer le racisme
Présidence : André Jacob, Coordonnateur, Observatoire international sur le racisme et les discriminations
Présentation générale de la session :
Les trois premières sessions permettent de présenter un état de la question ou une sorte de diagnostic, mais tout restera lettre morte sans l’élaboration de principes, d’objectifs et de stratégies d’intervention. Le but de ce dernier atelier vise justement à partager des expériences et à formuler des hypothèses qui pourraient baliser une éventuelle politique et un éventuel plan d’action contre le racisme traitant de la question autochtone.
13 h 00 – 13 h20 Me Sylvie Godin, vice-présidente, Commission des droits de
la personne et droits de la jeunesse du Québec (CDPDJ) et François Larsen, directeur de la Recherche, de l’Éducation- Coopération et des Communications, CDPDJ
13 h 20 – 13 h 40 Michèle Audette, présidente, Femmes Autochtones du Québec
13 h 40 – 14 h 00 Béatrice Vaugrante, directrice générale, Amnistie internationale - Canada francophone
14h00 - 14h20 Patrick Bacon et Patrice Lacasse, Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (lutte à la pauvreté)
14 h 20 – 15 h 15 Discussion
15 h 15 – 15 h 30 Mot de clôture, par monsieur Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
Inscriptions
Quand :}
de 13h00 à 20h00 (21 mars)
9h00 à 15h30 (22 mars)
Où : Salle Alfred-Laliberté, pavillon Judith-Jasmin, Université du Québec à Montréal, 405 rue Ste-Catherine Est, local J-M400 (niveau Métro), Métro Berri-UQAM
Coûts
ÉtudiantEs : 25$
Individus 35$