Plus grand émetteur de GES au Québec
Greenpeace, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) s’opposent à projet qui deviendra le plus grand émetteur de GES au Québec (vous avez bien lu, le PLUS GRAND ÉMETTEUR DE GES !!!), et ce, au moment où le Québec est en voie de rater toutes ses cibles de réduction des GES... Pire encore, le gouvernement investira 350 millions de dollars dans cette usine… 350 millions de $$$ pour créer 400 emplois permanents dans cette usine qui deviendra probablement le plus grand consommateur de coke de pétrole au Québec.
Eh oui, cette usine utilisera le coke de pétrole comme combustible, un résidu de raffinage (ou « déchet de raffinerie ») aussi polluant que le charbon. Fait à noter, le coke de pétrole est généré en très grande quantité lors de la production de pétrole issu des sables bitumineux. Coïncidence (ou pas), la raffinerie de Suncor à Montréal compte sur une éventuelle inversion du pipeline ligne9 d’Enbridge pour avoir un accès direct au pétrole bitumineux et construire une unité de cokéfaction. Évidemment, qui dit cokéfaction dit fabrication de coke de pétrole… Difficile de ne pas faire de lien…
Du ciment et des votes
L’annonce du gouvernement a été critiquée du fait que les cimenteries du Québec fonctionnent actuellement à environ 60% de leur capacité. Plusieurs y ont également vu une manœuvre électorale du PQ qui cherche à acheter des votes en Gaspésie. Ironie du sort, l’annonce de Québec se produit quelques jours après que Jim Yong Kim, Président de la Banque Mondiale, ait déclaré que nous avons « besoin de leaders qui réfléchissent à long terme et qui ne se livrent pas uniquement à des calculs électoralistes »…
Le vert plutôt que le gris
Québec devrait faire preuve de vision et de cohérence en créant des emplois verts et en réduisant notre dépendance au pétrole au lieu d’investir des centaines de millions dans un incinérateur à coke de pétrole. La seule promesse de création d’emplois ne peut justifier cette utilisation massive du coke de pétrole et l’augmentation des GES qui vient avec. Avec 350 millions de dollars du gouvernement et un peu d’imagination, il est permis d’espérer que plusieurs projets pourraient être proposés en Gaspésie, et ce, dans plusieurs domaines : éco-tourisme (création de parcs), agriculture et alimentation (produits biologiques, production du terroir, produits de niche, etc.), chasse et pêche, efficacité énergétique, éolien (fabrication de composantes), usine de biométhanisation, transformation du bois (sans augmenter la quantité de bois à couper et en augmentant le réseau d’aires protégées), etc.