9 mai 2023 | tiré de Courrier international |Photo Stringer/Reuters
Des proches de personnes décédées à la suite de pluies diluviennes se rassemblent, le 6 mai 2023, dans le village de Nyamukubi, dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo. Des proches de personnes décédées à la suite de pluies diluviennes se rassemblent, le 6 mai 2023, dans le village de Nyamukubi, dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo.
Les inondations survenues après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, ont causé, selon un bilan provisoire, la mort de plus de 400 personnes. Un lourd bilan humain qui se double de nombreux dégâts matériels, indique le site de Radio Okapi.
À ce chiffre déjà apocalyptique, s’ajoute celui des personnes portées disparues, dont le site congolais Politico estime le nombre à 4 300. Actualite.CD avance, pour sa part, le chiffre provisoire de 4 393 personnes disparues.
Selon les premiers éléments recueillis par Politico auprès des populations locales, “sur place, plus de 500 familles ont déclaré […] la disparition d’au moins trois de leurs membres”.
“D’autres familles venues des villages voisins disent avoir aussi constaté la disparition de leurs [proches] alors qu’ils étaient allés au marché de Nyamukubi” : trois jours après, ils ne sont toujours pas revenus, poursuit le média congolais.
Une journée de deuil national a été observée le 8 mai. Mais des voix s’élèvent, à l’instar de celle du Prix Nobel de la paix Denis Mukwege, pour dénoncer le fait que les corps des victimes ont été inhumés dans des fosses communes.
“Les autorités doivent assurer une sépulture digne aux morts des intempéries. [Après] la proclamation du deuil national, entasser les corps dans une fosse commune témoigne d’un manque de respect des défunts et de leur famille et de l’incurie des institutions”, a ainsi déploré le célèbre médecin congolais, rapporte Actualite.CD.
Un réaménagement du territoire
Par ailleurs, des hydrologues et spécialistes soulignent que cette catastrophe était prévisible. Dans un autre article, Radio Okapi donne ainsi la parole à Rigobert Birembano Bahati, géographe et enseignant à l’Institut supérieur pédagogique de Bukavu (Sud-Kivu).
La catastrophe était “bel et bien prévisible et même évitable”, selon ce spécialiste, qui souligne que, avec les “fortes pressions démographiques”, les montagnes, autrefois si boisées, sont victimes de coupes régulières, ce qui a provoqué de forts ruissellements et des inondations meurtrières.
Le spécialiste congolais appelle à “un réaménagement du territoire à travers la délocalisation de la population et le reboisement des collines”, indique le média.
“La toute première solution était de demander à la population de ne pas monter sur le sommet et le déboiser, mais l’idéal pour nous dans la partie [orientale] de la RDC, et avec les fortes densités qui dépassent 400 habitants/km2, serait de revoir notre aménagement du territoire, de créer des cités où on [devrait] concentrer la population et de revoir dans quelle mesure les espaces qui restent le long du littoral [peuvent] être occupés par les communautés locales.”
Courrier international
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