Les femmes plus durement touchées par les barrières d’accès
Les défis vécus par des personnes de tout horizon pour accéder aux services de santé dont elles ont besoin sont immenses. « Nous voulons mettre de l’avant le fait que les barrières affectent plus durement les femmes puisqu’elles sont les principales utilisatrices du réseau de la santé en plus d’être souvent celles en charge des soins et faisant le lien entre leur famille et les services sociaux et de santé », rappelle Audrey Gosselin Pellerin, organisatrice féministe politique au Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec.
Par ailleurs, pour plusieurs d’entre elles vivant à la croisée d’oppressions, notamment les femmes autochtones, racisées, immigrantes, âgées, de la diversité sexuelle, en situation de pauvreté, ayant des limitations fonctionnelles ou vivant hors des grands centres urbains, les obstacles se croisent et se cumulent. Johannie Marleau-Houle, coordonnatrice du Regroupement de femmes de l’Abitibi-Témiscamingue, insiste sur l’importance d’assurer l’accès à des soins de santé de qualité partout au Québec. « Ne pas investir adéquatement dans les services et réduire l’accès à ceux-ci dans nos régions contribuent à creuser davantage les inégalités déjà très présentes dans la population », fait-elle valoir.
Une direction préoccupante
Le Réseau et les Tables régionales de groupes de femmes saluent la volonté du gouvernement réélu de décentraliser le système de santé afin de mieux répondre aux besoins locaux et régionaux. Toutefois, la vision du premier ministre François Legault en matière de santé est une source de préoccupations. Ainsi, le manque de volonté politique, voire l’aveuglement volontaire, pour remédier aux problèmes persistants quant à la sécurisation culturelle des personnes autochtones est troublant. De plus, la promesse faite durant la campagne électorale d’accentuer le virage vers le privé annonce des jours sombres pour le système de santé public québécois. En effet, les dernières décennies de privatisation néolibérale ont démontré que cela mène à une réduction de l’accès aux services pour les plus pauvres, nuit au développement du système public et coûte plus cher à l’État au final.
De pair avec les 17 Tables régionales de groupes de femmes, le Réseau continuera de revendiquer que toutes les femmes aient rapidement un réel accès à des services sociaux et de santé publics, gratuits, universels et de qualité sur l’ensemble du territoire du Québec.
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