Pendant plus de 15 ans, cette « vague rose » a permis de grands changements. Et en même temps, elle a atteint ses limites. Le dispositif du pouvoir, le vrai » pouvoir, notamment économique, a tenu le coup, imposant les politiques austéritaires, surtout après 2010. Le système politique totalement corrompu n’a pu être réformé. L’impérialisme américain a tout fait pour empêcher que l’Amérique latine s’unisse en un bloc apte à faire front commun.
Depuis quelques temps, la droite a repris l’initiative. La sucesseure de Lula, Dilma, a été renversée par diverses manœuvres. Lula lui-même est menacé d’emprisonnement suite à des affaires de corruption qui lui tombent dessus de manière tout a fait louche. Les syndicats, notamment la CUT, sont paralysés. Les couches populaires sont désemparées devant l’immense battage médiatique des grands conglomérats qui dominent l’univers tété et audiovisuel. Du côté de la gauche, on est peu divisé, car des secteurs importants ont eu et gardent encore des réserves par rapport à l’administration de Lula et de son Parti des travailleurs (PT), qui a tout au long de son règne renié un certain nombre de promesses pour lesquelles ils avait été élus, dont la réforme agraire. On se demande un peu comment rebâtir l’unité et faire front à la droite.
De manière spécifique ici au Brésil, c’est un débat qui ressemble à ce qu’on voit chez nous et dans plusieurs autres pays. Le retour de la droite est par ailleurs accompagné par toute une idéologie réactionnaire, raciste, xénophobe, contre les femmes.
Dans les prochains mois, ça va barder donc. La rencontre du FSM qui prend forme dans un des derniers bastions du PT pourrait relancer les mobilisations. La majorité de la population dans cette grande ville du nord sont des Afro brésiliens descendants des millions d’esclaves qui ont fait la fortune du Brésil du 1%. On ne se laissera pas abattre si facilement.
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