Or, le 2 septembre, soit à peine deux jours après le vote du Sénat, le nouveau gouvernement de droite présidé par l’ancien vice-président Michel Temer promulgue une loi qui l’autorise justement à procéder à ces manipulations comptables. Sans risquer, à l’avenir, d’être destitué pour autant...
Le texte a été approuvé le 23 août par le Congrès brésilien, en majorité à droite, qui avait également voté à une large majorité l’ouverture de la procédure de destitution de Dilma Roussef le 17 avril. La nouvelle loi autorise désormais le gouvernement à dégager sur simple décret des crédits supplémentaires à ceux initialement votés, sans avoir besoin d’en référer au Congrès. « L’ouverture de crédits supplémentaires sans autorisation du Congrès a été l’un des motifs principaux des parlementaires qui ont soutenu l’impeachment de Dilma Roussef », souligne le parti de gauche brésilien Psol. « Le coup a donc été justifié par quelque chose, qui, deux jours plus tard, devient légal. »
La France n’a toujours pas officiellement réagi à la destitution de la présidente brésilienne. Pas plus que Bruxelles. Seuls des députés européens de Podemos ont dénoncé l’illégitimité du nouvel exécutif brésilien. Exécutif non élu qui a déjà lancé une série de réformes économiques d’obédience purement néolibérale : réforme des retraites, baisse des dépenses publiques d’éducation et de santé, attaques contre les droits des travailleurs et privatisation des gisements de pétrole.