Édition du 19 novembre 2024

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Politique québécoise

Blocage de la Tour de la Bourse - Des groupes sociaux exigent la redistribution de la richesse

À quelques semaines du prochain budget, la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics hausse le ton en bloquant la Tour de la Bourse, haut lieu de la finance montréalaise qui héberge notamment le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale. L’action est appuyée par une manifestation de plusieurs centaines de personnes. Les groupes sociaux en ont ras-le-bol de ce gouvernement qui s’obstine à détourner la richesse de la population au profit des riches et des grandes entreprises. Selon la Coalition, des alternatives fiscales plus équitables existent afin de redresser les finances publiques, mais le gouvernement ne démontre aucune volonté de les mettre en pratique.

Pour Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, il est grand temps que le gouvernement cesse de faire la sourde oreille. « Ça fait des mois que les groupes sociaux expriment, par différents moyens, leur indignation quant aux mesures mises en place par le gouvernement Charest. Et pourtant, rien ne se passe ! La classe moyenne et les plus pauvres s’appauvrissent. Devant une telle indifférence de la part de ceux qui sont pourtant censés représenter les intérêts de la population, nous n’avons d’autre choix que de hausser le ton ! »

Parmi les revendications portées par la Coalition figure l’abolition de la « contribution » santé. Pour Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), cette taxe déguisée, qui atteindra 200 $ par an dès cette année, est très inquiétante. « Cette mesure doit absolument être retirée des plans du gouvernement, puisqu’elle est profondément régressive et s’ajoute aux multiples couts associés maintenant aux soins médicaux. De plus, cette « contribution » pénalise injustement les femmes qui, malheureusement, ne gagnent que 74 % du salaire annuel des hommes et doivent donc consacrer une plus grande proportion de leurs revenus à l’augmentation des tarifs tous azimuts. »

À une semaine du déclenchement possible d’une grève générale étudiante, la Coalition réclame également le retrait de la hausse prévue des frais de scolarité. Pour Jeanne Reynolds, porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), la hausse des frais de scolarité est une question qui concerne non seulement les étudiant-e-s, mais plus largement la population. « Si le gouvernement ne recule pas sur cette mesure, c’est l’ensemble de la société qui en subira les contrecoups.

C’est l’accessibilité même aux études qui est compromise, sans parler de l’endettement qui augmentera de façon fulgurante pour les étudiant-e-s, mais aussi pour leur famille ». « C’est aberrant de constater que le gouvernement préfère enrichir les entreprises privées et les plus fortuné-e-s plutôt que d’investir dans l’éducation des citoyen-ne-s », ajoute Léo Bureau-Blouin, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), rappelant que « les étudiantes et les étudiants sont déterminé-e-s à préserver l’accès aux services publics ».

Enfin, la Coalition revendique le retrait de la hausse prévue des tarifs d’électricité via la hausse du prix du bloc patrimonial d’Hydro-Québec à compter de 2014. Selon François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), cette mesure préconisée par le ministre Bachand représentera un fardeau financier important pour beaucoup de citoyen-ne-s. « Il est évident que l’électricité est un service essentiel. Que le gouvernement envisage d’en augmenter les tarifs de 20 % en cinq ans, en plus des hausses régulières, viendra affecter grandement les familles les plus pauvres qui seront les premières pénalisées. »

À la veille du dépôt du prochain budget, la Coalition invite donc la population à s’indigner devant l’arrogance du gouvernement Charest qui contribue à l’accroissement des écarts de richesses plutôt que d’aller chercher l’argent là où il se trouve. La Coalition presse le gouvernement de considérer les alternatives fiscales qui permettraient de recueillir plusieurs milliards de dollars sans recourir à la tarification et à la privatisation des services publics.

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