Édition du 17 décembre 2024

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Audiences du CRTC - La FNC-CSN réclame un réinvestissement dans la programmation télévisuelle locale

MONTRÉAL, le 1er févr. 2016 - Le lundi 1er février, M. Pierre Roger, secrétaire général de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN), a présenté le mémoire de l’organisation syndicale devant le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dans le cadre des audiences publiques sur la télé locale et communautaire.

« C’est bien que le CRTC s’intéresse à l’avenir de la télévision locale et communautaire, mais il est clair pour nous que le conseil est en partie responsable du déclin de ce type d’offre télévisuelle, particulièrement en région. L’élimination progressive du Fonds d’amélioration de la programmation locale (FAPL) depuis 2014, jusqu’à sa disparition complète cette année, a entraîné la disparition des ondes de plusieurs émissions produites localement », souligne M. Roger.

L’information a été particulièrement touchée par l’abolition de ce programme, comme en fait foi, entre autres, la réduction des bulletins de nouvelles régionales de 18 h à Radio-Canada, qui sont passés de 60 à 30 minutes. C’est donc sans surprise que la FNC-CSN réclame la restitution d’un fonds destiné à la programmation locale.

Mais là ne s’arrêtent pas les inquiétudes de la FNC-CSN en ce qui concerne les orientations que semble prendre le CRTC. Les médias traditionnels traversent une crise économique dont les effets dévastateurs se font déjà bien sentir en termes de pertes d’emplois et de diminution de production de nouvelles locales, régionales, nationales et internationales. La FNC craint que le virage proconsommateur que tente de faire prendre le CRTC au système canadien de radiodiffusion n’accélère l’affaiblissement de ces médias alors que jusqu’à présent, aucun autre modèle viable, qui favoriserait autant l’information que la mise en valeur de la culture canadienne, ne semble émerger.

« Les salles de nouvelles et la production de contenus de qualité, qu’ils soient d’ordres culturel, éducatif ou de divertissement, coûtent cher et les revenus publicitaires des télédiffuseurs sont en déclin. Nous comprenons que les consommateurs souhaitent toujours voir leurs factures d’abonnement diminuer, mais notre présent système est construit de façon à ce que des redevances provenant de ces frais servent directement à la production de contenu original et canadien. C’est ce qui nous a permis de voir autre chose sur nos ondes au Québec que des Dallas mal traduits en français. Est-ce que les citoyens souhaitent retourner à cette télévision de piètre qualité ? », se questionne M. Roger.

La FNC est convaincue que si le CRTC va de l’avant avec les changements qu’il envisage, entre autres en ce qui concerne les bouquets d’abonnements aux diverses chaînes télévisuelles, et qu’il ne prévoit aucune autre mesure afin de pallier cette diminution de revenus pour les télévisions généralistes, il affaiblira dangereusement le système canadien.

Il ne faut pas oublier que le CRTC a choisi, à tort à notre avis, de ne pas réglementer les nouveaux géants du web (rappelons les interventions du gouvernement Harper dans ce dossier) qui siphonnent d’énormes parts de marché publicitaire à nos médias canadiens, privant ainsi autant les diffuseurs que les créateurs canadiens de précieuses ressources financières.

« On voudrait étouffer notre modèle de radiodiffusion et condamner les citoyens canadiens à ne s’abreuver que de contenus américains qu’on ne ferait pas mieux », conclut M. Pierre Roger.

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