Tiré de Médiapart.
1- 14 décembre 2017. La ville d’Agadez est aux portes du désert. D’ici commencent les périples pour se rendre en Libye. Depuis la fin de l’ère Kadhafi, le Niger a connu une hausse du nombre de migrants essayant d’atteindre l’Europe. Environ 90 % de ceux qui se dirigent vers la Libye et l’Europe depuis l’Afrique de l’Ouest sont passés par ce pays qui est devenu de facto la frontière sud de l’Europe.
2- 26 février 2019, à Agadez. Des migrants se reposent avant de poursuivre leur voyage vers la Libye.
3- 23 février 2019, dans le district d’Agadez. Des véhicules saisis à des passeurs convoyant illégalement des migrants vers la Libye ou l’Algérie. En mai 2015, le gouvernement nigérien a approuvé la loi 36 qui interdit le transport de migrants vers le désert en vue d’atteindre la Libye, l’Algérie et éventuellement l’Europe. La loi s’appuie sur le Protocole des Nations unies contre le trafic de migrants.
4- 24 février 2019, à Agadez. Un migrant sénégalais de 23 ans est enregistré au siège de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin d’être rapatrié librement dans son pays d’origine. Selon l’OIM, qui travaille avec les autorités nationales et locales et les partenaires locaux pour identifier et comprendre les mouvements migratoires en Afrique de l’Ouest et centrale, « en février 2019, 1 436 individus ont été observés chaque jour en moyenne traversant les FMP [Flow monitoring points, points de surveillance des flux – ndlr]. Soit une baisse de 32 % par rapport au mois précédent. La majorité des voyageurs (71 %) étaient des hommes, 17 % des femmes et 12 % des enfants. Le Niger et le Nigéria sont à la fois les principaux pays de provenance (81 % et 15 %) et de destination (79 % et 12 %) des voyageurs. La majorité des personnes identifiées (79 %) étaient des ressortissants nigériens. »
5- 22 février 2019, à Agadez. Une femme originaire du Darfour (Soudan), malade du typhus, est soignée dans le centre de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).
6- 23 février 2019, à Agadez. Haggia Yusif Abdallah, 23 ans, originaire du Darfour est temporairement logée par l’agence des Nations unies pour les personnes vulnérables. « Lorsque la guerre a éclaté dans mon pays, raconte-t-elle, des soldats sont venus et ont commencé à tuer des gens. Puis ils sont venus chez moi. Ils m’ont violée et sont partis. J’ai compris que c’était dangereux de rester, alors, pendant que mon mari partait en Libye chercher du travail, j’ai fui vers un camp, mais l’endroit n’était pas sûr. Un jour, je suis sortie chercher de l’eau et une voiture avec des soldats est arrivée, ils m’ont attaquée, m’ont cassé la jambe et ont coupé un morceau de mon oreille. J’ai perdu connaissance. Je me suis réveillée à l’hôpital, je ne sais pas qui m’a emmenée là-bas. Le médecin a dit que j’avais été violée. Alors je suis partie pour la Libye, je voulais rejoindre mon mari mais quand je suis arrivée, il n’était plus là. En Libye, vous devez faire attention, vous n’êtes qu’une marchandise, alors j’ai fui. Ici au Niger, j’ai finalement retrouvé mon mari. Maintenant, nous attendons un enfant. Je ne sais pas à quoi ressemblera mon avenir. »
7- 25 février 2019, à Agadez. Un enfant nigérien cherche de la nourriture dans une décharge.
8- 16 décembre 2017, près de la ville de Tillabéri et du village d’Ayorou. Des réfugiés du Mali, dans le camp de Tabarey-barey, au sud-est du Niger, attendent d’être enregistrés. Le camp de réfugiés de Tabarey-barey est l’un des trois camps de réfugiés maliens de la région de Tillabéri, qui borde le Mali. Au total, le Niger accueille environ 55 000 réfugiés maliens. Plus de 10 000 d’entre eux vivent dans le camp de Tabarey-barey. La plupart sont des Touareg, les autres appartiennent aux groupes ethniques songhaï, peulh, hausa et arabe. Le camp de Tabarey-barey a été installé après le déclenchement du conflit dans le nord du Mali en 2012. Le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU fournit protection et assistance de base à la population. L’insécurité et l’instabilité dans toute la région se sont accrues ces dernières années, avec un certain nombre d’attaques meurtrières contre les forces militaires.
9- 16 décembre 2017. Un enfant réfugié vient d’arriver dans le camp de Tabarey-barey.
10- 22 février 2019, à Agadez. Des réfugiés du Darfour (Soudan) dans un camp géré par le HCR écoutent les informations relatives aux demandes d’asile au Niger.
11- 25 septembre 2018, à Niamey. Des réfugiés érythréens dans l’un des « camps de passage » ouvert à Niamey, au Niger. Ces camps sont des centres d’hébergement temporaire gérés par le HCR en accord avec le gouvernement nigérien dans le cadre du mécanisme d’évacuation d’urgence (ETM). Les réfugiés vulnérables évacués de Libye y résident jusqu’à leur réinstallation dans un des pays tiers, comme la France, qui pourrait leur donner l’asile politique. Les réfugiés vivent dans ces maisons en attendant d’être transférés. Malgré les promesses des différents gouvernements, ce programme peine toujours à fonctionner correctement.
12- 21 février 2019, à Agadez. Dans un ghetto où vivent quelque 1 000 femmes et enfants, un groupe originaire du Nigéria s’est installé. Ces femmes ont quitté leur pays après que Boko Haram a attaqué leur village. Elles sont arrivées là pensant trouver du travail, voyant Agadez comme une ville commerciale.
13- 14 décembre 2017, à Agadez. Un groupe de passeurs lors d’une réunion avec le porte-parole de l’ONU. Après l’introduction de la loi 36 au Niger, qui interdit le transport de migrants vers le nord du pays, les principaux représentants des passeurs ont entamé des discussions avec le gouvernement pour demander des fonds afin de créer de nouvelles entreprises.
14- 14 décembre 2017, à Agadez. Elhadj Oumarou Ibrahim Oumarou, le sultan de la région de l’Aïr, au nord du Niger, dans son palais. Fondé dans les années 1400 par les Touareg, le sultanat d’Agadez était un royaume berbère dans les montagnes de l’Aïr, au sud du Sahara. Ce sultan a une grande influence politique, en particulier sur le peuple touareg. Pour lutter contre les passeurs, il faut qu’il parvienne à convaincre la population qui ne se sent pas représentée par le gouvernement de Niamey.
15- 26 février 2019, à Agadez. Soumaro, 17 ans, originaire de Côte d’Ivoire, dans le ghetto où il vit avant de tenter de rejoindre la Libye.
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