Pourtant, des solutions existent ! Le gouvernement doit changer les politiques qui permettent aux municipalités de polluer nos cours d’eau et notre eau potable. Les eaux d’égout non-traitées peuvent causer des dommages aux écosystèmes et à la biodiversité, en plus de poser des risques à la santé des humains qui s’abreuvent des cours d’eau où ces eaux usées sont déversées.
Les flushgates des grandes villes québécoises ne sont que la pointe de l’iceberg : il y a eu 62 000 déversements au Québec en 2017, comparativement à 1 300 déversements en Ontario. Le Québec a un sérieux problème, surtout considérant qu’il n’y a eu aucune réduction des déversements depuis que des statistiques sont disponibles. Il y a un manque de contrôle flagrant de la part du gouvernement du Québec !
Rappelons que 93 municipalités québécoises déversent constamment leurs eaux usées dans les cours d’eau sans traitement. Un programme d’aide gouvernementale a été annoncé il y a 4 ans pour remédier à la situation d’ici 2020, mais la moitié de ces municipalités n’a entrepris encore aucune démarche pour se conformer au règlement. Les déversements d’eaux usées pourraient devenir plus fréquents à cause du vieillissement des infrastructures et des changements climatiques. Il y a donc urgence d’agir avant que la situation n’empire !
Monsieur François Legault, Premier ministre
Monsieur Benoit Charette, Ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Madame Andrée Laforest, Ministre des Affaires municipales et de l’Habitation
NOUS VOUS DEMANDONS de mettre en place des solutions pour arrêter les déversements d’eaux usées et les encadrer s’ils sont absolument nécessaires.
Pour y arriver, il faut :
– Que le gouvernement constitue une équipe d’expert-e-s en gestion des eaux usées et effectue l’inspection de tous les systèmes d’assainissement des eaux usées.
– Que les 93 municipalités déversant aux cours d’eau des eaux usées non-traitées fassent l’objet d’un encadrement et d’un soutien financier adéquat du gouvernement afin que les travaux d’assainissement soient réalisés dans les meilleurs délais.
– Que les principales sources de pollution associées aux eaux usées soient identifiées par bassin versant et qu’un financement pour les travaux prioritaires d’infrastructures leur soit attribué.
– Que les solutions à mettre en place pour réduire les débordements soient intégrées aux orientations gouvernementales en matière d’aménagement du territoire, afin de privilégier des mesures en amont des réseaux d’égout dans une vision écosystémique : réduire l’imperméabilité des sols, aménager des infrastructures vertes, éliminer les sources d’eaux parasites, et enfin, si nécessaire, augmenter les capacités des conduites, construire des postes de pompage et construire des bassins de rétention qui permettront de stocker temporairement les excès d’eau.
– Qu’une interdiction formelle d’effectuer des déversements planifiés d’eaux usées sans une autorisation préalable du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques soit instaurée. Cette autorisation doit établir une série de mesures de mitigation éprouvées à mettre en place.
– Que les deux ministères impliqués dans le dossier, c’est-à-dire le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, travaillent en collaboration afin d’alléger les processus et de raccourcir les délais.
– Qu’une amende soit imposée en fonction du volume d’eaux usées non-traitées déversé afin que les municipalités soient suffisamment incitées à adopter des mesures sérieuses pour les minimiser. Les montants recueillis devront être versés au Fonds vert et utilisés pour financer des programmes de protection de l’eau.
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