Les années 1960, doit-on le rappeler, ont été une marmite bouillonnante sur différents plans en général et sur le plan politique en particulier. Il y avait, à cette époque, plusieurs mouvements de libération, avec à leur tête diverses figures de comandants emblématiques. Tout comme il y a eu, durant cette décennie, des manifestations musicales qui nous indiquaient qu’un Nouveau Monde commençait à émerger.
Chaque année, immanquablement, au mois d’août, surgit en moi le rappel de deux moments différents et opposés qui m’ont marqué de manière indélébile : Prague en 1968 et Woodstock en 1969.
Je gardais pour moi, dans mon for intérieur, ce rappel pénible de l’invasion des troupes armées soviétiques en sol tchécoslovaque en août 1968... Quelle aberration ! Quand le régime politique (soviétique) se confond avec la folie d’une élite dirigeante qui s’imagine en pleine possession du sens réel de l’histoire (la nomenklatura communiste), cela donne l’imposition d’un régime autoritaire qui réprime sévèrement les partisanes et les partisans du camp des dissidentes et des dissidents qui réclamaient le droit à définir par eux-mêmes leur voie à un socialisme à visage humain. Que de longues souffrances pour le peuple et les personnes qui ont osé revendiquer plus de libertés.
Oui, il y a eu ensuite, en 1969, par opposition, une autre manifestation qui a beaucoup frappé l’imagination de plusieurs : Woodstock. Woodstock ou si vous préférez, 3 jours de paix, d’amour libre et de musique. Là aussi, constatons-le, un autre rêve utopique qui s’est lui aussi envolé en fumée (« Up in smoke », comme ils disent en anglais) ; comme la célèbre promesse d’un monde meilleur, dans l’ici-bas, avec le socialisme.
C’est vous dire, la douceur des utopiques promesses d’un monde d’Amour et de Paix (le « Peace and Love » des Hippies) n’est jamais parvenue à effacer complètement le rappel des douloureuses souffrances créées par le déplacement des chars d’assaut ou la sévère répression militaire quand les dictateurs de ce monde n’entendent qu’une chose : imposer coûte que coûte leur volonté à autrui.
Chaque mois d’août, chaque année, ces souvenirs remontent en moi et me rappellent que je me meus dans un monde fait ici de promesses passagères et là de sévères sanctions.
Yvan Perrier
21 août 2020
yvan_perrier@hotmail.com
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