« Le gouverneur de la Banque du Canada va trop loin en disant aux travailleurs et travailleuses que le chômage doit augmenter pour que l’inflation ralentisse alors que les hausses des taux d’intérêt n’ont pas l’effet qu’il prétend qu’elles auront », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « Les grandes entreprises empochent des profits plus élevés que jamais tandis que les Canadiennes et Canadiens vivent une inflation de l’alimentation au détail plus forte qu’elle ne l’a été depuis quatre décennies, les prix de l’épicerie augmentant de 11,4 %. »
Selon un scénario de risque publié par le directeur parlementaire du budget le 6 novembre, la modélisation indique que la majoration des taux d’intérêt risque de mettre des années à influencer l’inflation. La poursuite obstinée de sa cible d’inflation par la Banque du Canada n’est pas la seule solution. Nous en avons maintenant la preuve. Il est insensé de compter sur une politique monétaire vieille de plusieurs décennies pour régler les problèmes économiques actuels.
Depuis que le taux d’inflation a commencé à dépasser la cible de la Banque du Canada en mars 2021, le salaire horaire moyen n’a pas cessé de prendre du retard par rapport à l’inflation. Il faut ajouter à cela l’augmentation de l’inégalité entre les travailleurs et travailleuses et les entreprises, qui affecte les personnes les plus vulnérables. Les profits des entreprises ont atteint une part du PIB plus élevée que jamais alors que la part pour laquelle comptent les travailleurs et les travailleuses n’a pas cessé de diminuer.
Les syndicats du Canada incitent le Parlement à agir dès maintenant pour voir à ce que les entreprises profiteuses paient leur juste part – et à investir les sommes ainsi obtenues dans l’aide aux familles en difficulté. Il nous faut des investissements dans des programmes tels que l’assurance-médicaments, les services de garde à l’enfance et les soins de longue durée pour alléger certains des coûts que les familles doivent payer et réduire les effets de l’inflation
« Le gouvernement doit s’attaquer aux vraies causes de l’inflation et prendre des mesures budgétaires et ayant trait au marché du travail et aux politiques sociales qui atténueront les effets sur les familles vulnérables », ajoute madame Bruske. « Les travailleurs et travailleuses sont le moteur de notre économie et nous devons mettre le bien-être des gens au cœur de la planification des politiques et réformer le régime fiscal de telle sorte que les grandes entreprises paient leur juste part. »
Un rapport publié par le Congrès du travail du Canada et le Centre for Future Work propose des politiques constituant des solutions de rechange aux relèvements des taux d’intérêt. Ce rapport explique les lacunes des vieilles théories économiques, indique les répercussions réelles qu’aurait une récession sur les gens et propose des solutions qui mettent les gens au cœur des politiques monétaires et budgétaires du Canada. Vous pouvez télécharger une copie du rapport ici.
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