Édition du 18 juin 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Syndicalisme

Allocution du Président du SCEP

Agir pour un temps nouveau

Prêts pour notre avenir

Good Morning, bonjour et bienvenue à Québec,

Wow ! Il y a beaucoup d’énergie dans cette salle. C’est le genre d’énergie qui émane de personnes qui provoquent le changement. L’énergie que nous dégageons lorsque nous sommes sur le point d’écrire une page d’histoire.

J’aimerais ouvrir notre congrès ce matin en vous parlant de notre vision du changement. Jetons un regard sur notre avenir en posant la question :

« Sommes-nous prêts à faire le nécessaire ? »

Vous trouverez dans votre trousse notre vision stratégique intitulée Agir pour un temps nouveau. Certains de mes propos reprennent l’information et les perspectives contenues dans cet excellent document.

Consœurs et confrères, nous avons besoin de changement, mais ne nous leurrons pas. Aujourd’hui, c’est Stephen Harper qui est en train de changer le Canada.

Lors de congrès précédents, nous avons prévenu nos membres de prendre garde si ce politicien obtenait une majorité. Inutile maintenant de vous dire que nous l’avions prévu.

Est-il en train de changer le Canada ? Consultez votre document présentant notre Vision stratégique. Vous y trouverez une fraction des changements que renferme une seule législation : le projet de loi omnibus sur le budget 2011.

La sécurité de la vieillesse à l’âge de 67 ans ; l’abandon du Protocole de Kyoto : la propriété étrangère dans les télécommunications ; le démantèlement de l’évaluation environnementale, particulièrement en ce qui concerne les pipelines ; les changements à l’assurance-emploi et des douzaines de changements plus fondamentaux pour le Canada. Un vote. Très peu de débat. Aucune démocratie.

Harper est-il en train de changer le Canada ? Que oui !

Quels sont les objectifs de Harper pour notre pays ? Ils sont économiques. Ils sont politiques. Ils sont juridiques. Et ils sont culturels.

Nous avons pu constater la vision distordue des conservateurs lorsque les propos de Mitt Romney ont été enregistrés alors qu’il déclarait à des milliardaires que 47 % des Américains ne paient pas d’impôt et profitent du système en voulant obtenir des soins de santé et des services sociaux et que ce n’était pas son boulot de les représenter.

Selon la vision tordue de Stephen Harper, les 60 % de Canadiennes et de Canadiens qui n’ont pas voté pour lui sont des adversaires parasites. Nous sommes tous des ennemis politiques qui devons être isolés et attaqués. -

Les ONG, les militantes et les militants des droits de la personne sont des pro-terroristes. Cessons de les financer et abolissons leurs organisations.

Les environnementalistes sont des extrémistes financés par des puissances étrangères. Diabolisons-les et attaquons leur statut d’organisme caritatif.

En outre, au cœur de cet empire démoniaque qui assiège le repère fortifié de

Harper, au cœur des 60 % qui sont contre lui, il y a

Nous, NOUS, notre syndicat, l’ensemble du mouvement syndical.

Nous sommes la cible.

Jetons un coup d’œil sur sa feuille de route : en 18 mois, cinq mesures fédérales ont été prises pour mettre fin à des grèves.

De plus, un soi-disant projet de loi d’initiative parlementaire sera devant le Parlement cet automne : le projet de loi C-377. De quoi s’agit-il ? C’est une loi qui s’attaque aux syndicats.

Une loi discriminatoire qui permettra de cibler la façon dont les syndicats dépensent leur argent pour représenter leurs membres.

Chaque fois que nous retenons les services d’un avocat, que nous embauchons un recruteur, que nous consultons un actuaire, que nous plaçons une annonce dans un journal, que nous louons un autobus pour nous rendre à une manifestation ou ailleurs, nous devrons publier ces informations afin que les employeurs et les politiciens de droite les utilisent contre nous.

Bien sûr, vous n’avez pas besoin de ces informations puisque nous vous les fournissons déjà. Comme toujours, les états financiers du syndicat se trouvent dans votre trousse de congrès. Chaque sou que nous avons dépensé depuis le dernier congrès apparaît dans ces documents.

Personne d’autre n’aura à se plier à cette mesure. Pas les employeurs, ni les avocats, les médecins, les ingénieurs, les travailleuses et les travailleurs sociaux ni personne d’autre qui verse des cotisations déductibles d’impôt. Seulement nous.

Le gouvernement Wall annoncera des changements à la législation du travail en Saskatchewan à peu près en même temps que le dépôt du projet de loi C-377 au Parlement en novembre.

On a laissé entendre que le gouvernement va proposer une législation antisyndicale du même genre que celle envisagée au Wisconsin. Peut-être iront-ils jusqu’à remettre en question la formule Rand, l’essence même de la sécurité syndicale.

En Ontario, l’opposition conservatrice promet une législation anti-syndicale similaire si le parti est appelé à former le prochain gouvernement. -

Consœurs et confrères, tous ces événements ne sont pas des hasards. Nous avons affaire à une lutte des classes lancée contre nous.

Ces politiciens ont l’intention d’attaquer notre mouvement et d’abolir nos droits. Leur but est clair.

Une seule question reste à répondre : serons-nous prêts à nous défendre de toutes les façons possibles ?

Je ne vous ne dis pas que Harper va gagner : nous travaillons avec le mouvement syndical et nos alliés pour faire passer les 60 % à une majorité encore plus contraignante afin d’évincer Harper en 2015.

Toutefois, nous n’avons pas le loisir d’attendre jusque-là. Nous sommes DÉJÀ engagés dans des luttes importantes pour nos membres, qui façonnent DÉJÀ notre
avenir.

Prenons le cas de Bell. En deux ans, l’entreprise a consacré 6 milliards de dollars il l’achat de CTV, de Maple Leaf Sports et d’Astral.

Elle est la principale entreprise de télécommunications au Canada, et de loin.

Elle contrôlera désormais environ la moitié de l’industrie de la radiodiffusion au Canada. Cette concentration du pouvoir économique et culturel est sans précédent !

Comment exerce-t-elle ce pouvoir ?

Deux tentatives consécutives de recrutement chez Bell Mobilité et, dans les deux cas, nous étions à un faible pourcentage d’une syndicalisation. À deux reprises, ces tentatives ont été bloquées par une campagne antisyndicale de Bell.

Maintenant, lorsque 112 travailleuses et travailleurs de Bell Télé se sont syndiqués et cherchent à obtenir une première convention collective modeste, l’employeur leur oppose un lockout. Le litige fondamental n’a rien de monétaire. Il s’articule plutôt autour du respect et de la reconnaissance syndicale pour ces travailleuses et travailleurs dans le nouvel empire médiatique de Bell.

À quelques kilomètres plus loin, à Toronto, nos membres travaillant pour des entrepreneurs qui installent les services de câblodistribution et de télécommunications de Rogers sont également incapables de conclure une première convention collective.

Ces membres travaillent exclusivement pour Rogers et ils sont le portrait même du travail précaire au Canada. Aucune sécurité. Pas d’avantages sociaux. Du travail à la pièce commençant à 5 $ pour une installation à domicile. L’employeur n’hésite pas à recourir à des pratiques déloyales de travail et à des briseurs de grève pour veiller à ce que ces travailleuses et travailleurs ne puissent obtenir une première convention collective. Et de dire Rogers : « Nous ne sommes pas responsables. »

Durant le congrès, nous ferons une collecte pour tous ces membres en grève du SCEP qui méritent d’être appuyés.

Et ce n’est que le début pour nos membres dans les télécommunications. Sauf pour Bell, Telus et Rogers, toutes les autres entreprises de télécommunications au Canada peuvent maintenant être acquises à 100 % par des sociétés étrangères.

Consœurs et confrères, la voie de l’avenir s’ouvre devant nous. Une seule question demeure : serons-nous prêts à recruter et à nous défendre dans ce nouvel ordre mondial ?

Considérons la situation de nos membres dans l’industrie forestière pour constater les effets des profonds changements économiques. Nous savons tous ce qui est advenu de notre industrie forestière : des douzaines d’usines de pâtes et papiers fermées partout au pays.

Une perte de 100 000 emplois en cinq ans

Depuis les trois dernières années, près de 4 millions de dollars versés de notre Caisse de défense pour des frais liés aux faillites, aux services juridiques et actuariels dans le cadre de procédures entamées en vertu de la LACC. Une grande partie de ces dépenses a été consacrée au secteur forestier.

Notre syndicat a dû s’adapter à de nouvelles situations. Dans l’est du Canada, nous avons dû négocier des ententes types à deux niveaux : l’une pour les entreprises en faillite dans l’industrie et l’autre pour celles qui ne l’étaient pas. Nous avons procédé de la même façon dans l’Ouest.

Nous avons dû trouver la force et faire preuve de solidarité pour dire à l’industrie que c’était assez. Nous allons défendre le contrat type.

Depuis les trois dernières semaines, trois de nos sections locales en Colombie-Britannique ont obtenu un vote de grève pour respecter le contrat type. Il est possible que nous connaissions une grève ou deux dans l’Ouest, mais nous allons défendre ce contrat type.

Consœurs et confrères, avec le prix actuel du bois d’œuvre, je m’attends à ce que plusieurs membres du SCEP retournent au travail dans les scieries durant la prochaine année.

Bien que nous déplorions quelques fermetures d’usines dans le secteur des pâtes et papiers, certaines rouvrent. Après la fermeture d’une usine pendant plus de six ans, 20 membres de la section locale 1120, à Prince Albert, ont repris le travail, les premiers de plusieurs centaines qui retourneront au travail bientôt.

Nous sommes heureux d’accueillir à nouveau les déléguées et les délégués de la section locale 1120 à notre congrès.

Au moment de sortir de cette crise déchirante tout en demeurant intacts et en ayant préservé notre modèle de négociation par contrat type, nous savons que l’industrie n’est plus ce qu’elle était il y a six ans. -

Comme je l’ai dit à maintes reprises, les arbres continuent de grandir.

Cependant, ce ne sont pas que les arbres qui se renouvellent. L’industrie aussi se renouvelle et elle demeurera le fondement économique de centaines de collectivités, de millions de Canadiennes et de Canadiens.

L’avenir s’ouvre devant nous dans l’industrie forestière également. La question ici est de savoir si nous aurons la force de garder le cap et la vision de rebâtir cette industrie avec de nouveaux produits, de nouveaux marchés et une main-d’œuvre renouvelée.

Permettez-moi maintenant de jeter un regard sur l’avenir de notre secteur de l’énergie. Notre congrès survient à la veille de ce que je considère être une lutte décisive, un tournant dans le double combat pour le développement durable et les emplois.

Je parle d’un combat sur deux fronts parce qu’il est devenu évident que nos emplois sont liés au développement durable.

Lorsqu’il s’agit de développement durable, notre voix est capitale. Il est fondamental que les travailleuses et les travailleurs du secteur de l’énergie s’expriment sur les changements climatiques.

Le Canada n’a jamais atteint un objectif en matière de gaz à effet de serre.

Nous n’avons même pas un objectif que la communauté internationale considère comme crédible.

Toutefois, nous sommes sur la bonne voie en ce qui a trait à au moins un autre résultat. Les scientifiques prédisent qu’en 2015, la couverture glaciaire de l’Arctique aura disparu. Ainsi, nous pourrons naviguer directement de l’Atlantique au Pacifique sans entrave.

Pour ce qui est des emplois, nous sommes également sur la voie de la débâcle.

Nous avons démontré que l’exportation du bitume dans le cadre du projet pipeline Keystone se fait aux dépens de 17 000 emplois à valeur ajoutée au Canada.

En ajoutant les effets du projet Northern Gateway, nos calculs indiquent maintenant que ce sont 26 000 emplois qui seront exportés pour la valorisation et le raffinage à l’étranger.

Nous avons perdu les raffineries d’Oakville et de Shell à Montréal, non pas en raison de la demande canadienne, mais plutôt à cause du modèle d’exportation insensé que l’industrie pétrolière a imposé au pays : l’exportation des ressources de l’Ouest canadien et l’importation du pétrole de l’étranger pour répondre à nos besoins dans l’est du Canada.

Aujourd’hui, un autre projet de pipeline d’exportation menace la dernière raffinerie fonctionnelle des basses-terres continentales de la Colombie-Britannique et notre plus importante raffinerie d’Edmonton.

Essayons de comprendre la situation :

Nous avons des membres à la raffinerie de Suncor à Edmonton qui acheminent le produit raffiné à Vancouver par un pipeline existant, propriété de Kinder Morgan.

Par ce même pipeline, nous acheminons du pétrole brut vers la raffinerie de Chevron où travaillent également nos membres. Kinder Morgan préférerait exporter le pétrole brut et l’entreprise a déjà réduit le volume dont Chevron a besoin.

Kinder Morgan souhaite doubler la capacité de ce pipeline afin d’exporter le bitume vers la Chine.

Toutefois, cette situation ne laissera aucune place dans le pipeline pour Suncor. Chevron n’obtiendrait aucune garantie d’approvisionnement. Les deux entreprises doivent payer un prix plus élevé pour l’utilisation du pipeline que le prix demandé pour l’exportation du bitume. Ainsi, pour exporter du bitume vers la Chine, ce pipeline va menacer les emplois du SCEP à Edmonton et à Burnaby et entraîner une augmentation du prix de l’essence à la pompe pour l’ensemble des basses-terres continentales.

Pire encore, Chevron a demandé à l’Office national de l’énergie d’être déclarée « destination prioritaire » afin de recevoir suffisamment de pétrole brut pour poursuivre ses opérations. Seulement une petite destination prioritaire. Une société pétrolière américaine nommée Tesoro a déposé une requête auprès de l’ONE visant la suspension de toute la procédure, car en vertu de l’ALENA, le Canada ne peut donner priorité à une raffinerie canadienne et tout ce qui est acheminé dans le pipeline doit être offert également aux raffineries américaines.

Voilà l’objet de notre mise en garde depuis des années : la clause de proportionnalité en matière d’énergie inscrite dans l’ALENA.

À titre de Canadien, cette disposition m’apparaît choquante. Elle me fait bouillir d’indignation contre les conservateurs qui ont vendu nos intérêts nationaux.

La question est de savoir si nous sommes prêts à faire le nécessaire.

Comme nous le faisons depuis six ans, nous défendrons nos membres et la sécurité énergétique du Canada devant l’Office national de l’énergie. Cependant, il est évident que cet organisme fait partie du problème et non de la solution.

C’est pourquoi il Y a un an, environ 50 membres du SCEP portant un casque de protection vert ont participé à une manifestation à Ottawa contre le projet de pipeline Keystone.

En compagnie de ma bonne amie Maude Barlow, j’ai franchi une clôture. Avec plus d’une centaine de braves Canadiennes et Canadiens, nous avons été arrêtés.]e crois que notre geste de conscience a largement contribué à déclencher le mouvement de masse que nous avons aujourd’hui contre les projets de pipelines
d’exportation. -

La semaine prochaine se tiendra une autre manifestation à Victoria, en Colombie-Britannique. Cette fois, c’est le projet de pipeline Gateway qui est visé. Encore une fois, c’est une occasion de mener par l’exemple. Des leaders du milieu syndical. environnemental et des Premières Nations y participeront. Le SCEP y sera.

Je serai également fier d’y être : nous ferons le nécessaire pour stopper le projet Gateway.

Consœurs et confrères, il est temps de faire preuve de leadership. Il est également évident que notre mouvement aujourd’hui a besoin de leadership.

Nous avons besoin d’un leadership qui comprend qu’un syndicat à lui seul ne peut réussir si le mouvement syndical est incapable de progresser, si l’on continue de perdre notre pouvoir économique et politique.

C’est pourquoi une question sera débattue plus que toute autre lors de notre
congres.

Ce sujet porte évidemment sur le projet du nouveau syndicat.

Consœurs, confrères, déléguées et délégués, je me permets de souhaiter la bienvenue à nos consœurs et confrères des TCA qui sont parmi nous aujourd’hui. En août, plusieurs membres du SCEP ont assisté au congrès des TCA et nous avons été accueillis avec respect et amitié. Soyons aussi solidaires à notre tour. j’invite les membres du Bureau exécutif national des TCA qui sont parmi nous aujourd’hui à se lever.

Les confrères Ken Lewenza et Peter Kennedy, ainsi que certains membres des TCA du Comité des propositions, se joindront à nous plus tard aujourd’hui et vous pourrez les entendre demain.

Ce débat, et la décision que nous prendrons demain, est l’occasion pour le mouvement syndical canadien de faire preuve de leadership. Je crois qu’il s’agit de l’avenir de notre mouvement.

J’ai été fier d’être membre du Syndicat international des travailleurs unis du papier et je me souviens de la fusion avec le secteur des pâtes et sulfites pour former un syndicat industriel. Je me souviens avoir quitté le syndicat international pour former un syndicat canadien, le SCTP. J’ai été membre du conseil exécutif du SCTP, qui a décidé de former le SCEP il y a 20 ans. Toute une vie de luttes et de changements.

Cependant, le changement que nous proposons aujourd’hui est sans doute l’événement le plus important de mes 40 ans de syndicaliste.

Parce que nous proposons de former le plus puissant syndicat industriel jamais créé, un syndicat de recrutement, un syndicat politique et un syndicat canadien d’un océan à l’autre au service des travailleuses et des travailleurs de ce pays.

Voilà le sujet de nos discussions de demain, et comme vous pouvez sans doute le constater, je suis enthousiaste et j’attends ce moment avec impatience. -

Permettez-moi de saluer et de souhaiter la bienvenue au congrès à nos camarades du mouvement syndical mondial. j’aimerais que nos invités du Mexique, du Brésil, de la Colombie, de l’Argentine, de la Norvège, de la Suisse, de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, du SénégaL du Royaume-Uni et des États-Unis se lèvent.

Camarades, votre participation ici est devenue un événement important de notre congrès pour nos déléguées et délégués. Nous avons prévu une réception mardi afin que nous puissions tous vous rencontrer de façon informelle. Mercredi, vous serez invités à prendre la parole pour nous informer de votre situation et de l’évolution de notre mouvement sur la scène mondiale.

Permettez-moi de faire ce lien entre ces camarades formidables et ce congrès historique.

Nous sommes unis dans une lutte commune contre le capitalisme mondial, un système qui, pour les travailleuses et les travailleurs, est totalement disloqué et marqué par des mesures d’austérité, des crises de chômage et d’iniquités flagrantes. Ce système continue de servir les intérêts de ceux qui l’ont conçu : les entreprises et les banques.

Nous sommes unis au sein du mouvement ouvrier à l’échelle mondiale par le truchement de nos fédérations syndicales mondiales, plus particulièrement l’UNI et le syndicat IndustriAll.

Nous traversons une ère de changement et de renouveau, non seulement au Canada, mais partout ailleurs.

Trente ans de néolibéralisme, de libre-échange, de déréglementation, de guerres interminables, d’effondrements financiers et de grande dépression qui ne sont toujours pas terminés pour des millions de travailleuses et de travailleurs ont contribué à réduire en cendre le feu sacré de notre mouvement syndical.

Toutefois, la braise n’est pas éteinte ! Nous aspirons toujours à la démocratie et aux droits collectifs.

La grogne et l’indignation s’installent et provoquent des mouvements de masse, tant à l’échelle mondiale que dans notre pays.

Les jeunes prennent l’initiative.

Plusieurs événements mondiaux, notamment le printemps arabe, les Indignés en Espagne, le mouvement Occupons, les grèves générales et les actions nationales cette année en Grèce, en Espagne, au Chili, en Indonésie et plusieurs autres pays, nous passionnent et nous inspirent.

Le Québec en fait partie.

Nos invités internationaux sont venus au Québec pour en apprendre davantage sur notre propre printemps érable et la façon dont les étudiantes et les étudiants du Québec ont mis sur pied le « mouvement carré rouge ». -

Comment ces jeunes se sont organisés et nous ont incités à nous débarrasser d’un gouvernement corrompu. Comment ils ont réussi à protéger le principe d’une éducation abordable dans cette province.

Comment leur lutte au sujet de l’éducation et des frais de scolarité est devenue un mouvement social revendiquant le type de société que nous voulons, avec des centaines de milliers de personnes dans les rues criant : « Un monde meilleur est possible ».

Plus tard cette semaine, nous avons prévu un événement très spécial alors que nous présenterons notre Prix Neil Reimer aux étudiantes et étudiants du Québec. Ces jeunes étaient prêts à faire ce qu’il fallait. Ils ont vu l’avenir. Ils sont l’avenir.

Déléguées et délégués, je vois ce congrès et notre projet du nouveau syndicat dans le contexte du feu qui nous anime toujours pour promouvoir la démocratie et le changement social. Puisque nous communiquons notre message aux travailleuses et aux travailleurs dans l’ensemble du Canada, nous bâtissons un syndicat pour toutes et pour tous.

Nous disons aux jeunes travailleuses et travailleurs que le syndicat sera leur véhicule pour améliorer leur niveau de vie, comme ce fut le cas pour leurs parents. Nous n’accepterons pas que votre génération obtienne moins que ce dont nous avons bénéficié.

Nous disons aux travailleuses et travailleurs de la nouvelle génération qui n’ont pas de convention collective ni d’accréditation syndicale, à toutes les personnes occupant des emplois précaires, aux travailleuses et travailleurs autonomes, contractuels, temporaires et à temps partiel :

Vous pouvez vous joindre au mouvement syndical pour bénéficier aussi de la solidarité et du pouvoir.

Nous disons à nos retraités qu’ils ne seront pas abandonnés ni laissés pour compte. Nous lutterons pour assurer la sécurité de votre retraite et vous ferez partie de notre lutte.

Nous disons aux employeurs, petits ou grands, ainsi qu’aux politiciens conservateurs :

Si vous désirez engager un combat avec nous, souvenez-vous qu’une attaque contre un est une attaque contre tous.

Consœurs et confrères, nous sommes prêts à faire ce qu’il faut. Nous sommes prêts à mener ce combat. Cette semaine, nous bâtissons notre avenir.

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