Les citoyens et les organismes répètent leur demande que les consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour le projet d’agrandissement de la mine à ciel ouvert Canadian Malartic et la déviation de la route transnationale 117 ne soient pas tenues durant la saison estivale, mais qu’elles soient plutôt reportées au début de l’automne.
« C’est complètement irresponsable d’informer et de consulter les citoyens en pleine saison estivale, et ce, avant même que les citoyens n’aient eu le temps de consulter toute l’information nécessaire et avant même que les citoyens n’aient conclut une entente d’acquisition et de relocalisation avec la minière, ce qui risque de nuire grandement à l’acceptabilité sociale du projet » affirme Louis Trottier du Comité citoyens de la zone sud de Malartic, qui représente une zone de 700 propriétés et logements de la ville de Malartic, tous situés à moins de 700 mètres de la mine.
« Monsieur le ministre pourquoi êtes-vous si pressé ? Qui vous presse d’agir devant un projet controversé qui affecte la santé et le bien-être de milliers de citoyens ? Qui demande à ce que ces consultations aient lieu durant l’été ? Reporter de 3 mois les audiences n’affecterait en rien les opérations actuelles de la mine, tout en gagnant en démocratie et en respect des citoyens directement affectés », affirme Me Nicole Kirouac, avocate et personne-ressource du Comité de vigilance de Malartic.
« Est-ce que nos élus du gouvernement siègent à l’Assemblée nationale durant l’été ? Est-ce qu’ils mènent des consultations publiques sur les différents projets de lois et de règlements ? Non, et pour de bonnes raisons. Alors pourquoi forcer les citoyens à des consultations publiques durant l’été ? Ça n’a aucun sens. C’est un manque total de respect envers les citoyens et envers les principes fondamentaux d’une saine démocratie participative », insiste Marc Nantel, porte-parole du Regroupement vigilance sur les mines de l’Abitibi-Témiscamingue (REVIMAT).
La loi autorise le ministre David Heurtel à revoir le mandat du BAPE et à repousser l’échéance à l’automne s’il y a une demande du milieu et des citoyens. « Comme ce n’est pas trois mois de plus qui remettront en cause la rentabilité et les opérations actuelles de la mine, et si nous voulons, avec nos moyens limités, pouvoir analyser adéquatement la montagne de documents que constitue l’étude d’impacts, nous demandons de reporter les consultations publiques au début de l’automne », ajoute lui aussi Henri Jacob, président de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue.
« Les citoyens sont en droit d’avoir en 2016 des consultations publiques qui leur permettront d’avoir l’heure juste sur les impacts prévisibles, ayant été déjà trompés par le BAPE de 2009 quant aux impacts de la mine actuelle. Leur réalité quotidienne depuis 7 ans leur a démontré qu’un BAPE peut se tromper royalement. Acceptabilité sociale doit se fonder sur la vérité et non s’arracher à la va-vite sur des modélisations, des études et des consultations tronquées », conclut Dominique Bernier, coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine.
Voir aussi : http://miningwatch.ca/fr/news/2016/5/15/200-millions-sont-n-cessaires-pour-r-gler-les-probl-mes-de-voisinage-malartic