« Le CSSS-IUGS vient d’annoncer qu’il abolit le poste d’une travailleuse sociale qui part à la retraite. Qui fera son travail, consistant à évaluer les besoins de services à domicile des personnes âgées ? Dans plusieurs secteurs, dont le Service Urgence-Détresse local, l’établissement met fin au remplacement normalement assuré lorsqu’une collègue s’absente pour maladie. Qui sera là pour répondre aux personnes aux prises avec des problèmes nécessitant une intervention psychosociale rapide ? Dans ces conditions, le personnel subit une pression croissante qui le pousse à l’épuisement », déclare la présidente de l’APTS, Carolle Dubé.
La présidente locale APTS au CSSS-IUGS, Marie-Claude Besré, renchérit : « L’attente au programme de suivi psychosocial adulte est passée d’un à trois mois. Pour les gens qui vivent un deuil, une séparation, une dépression, c’est une éternité et beaucoup de souffrance sans le soutien professionnel auquel ils ont droit. »
Des pertes de services comparables s’observent dans le secteur de la réadaptation. « On a fermé le Service intensif de réadaptation fonctionnelle ajoute Rachel Lafrance, présidente locale APTS au CHUS, et nos membres constatent que le congé d’hôpital est donné si rapidement que les physiothérapeutes et les ergothérapeutes n’ont parfois même pas le temps de voir les patients ou de prévoir avec eux leur réadaptation. Pas étonnant qu’on les revoie souvent à l’urgence par la suite. »
« Si on néglige déjà des besoins de base dans des secteurs aussi sensibles que la santé mentale, le soutien à domicile et la réadaptation, qu’est-ce que ce sera après le prochain budget - qui imposera, c’est déjà annoncé, de nouvelles réductions des dépenses - et surtout, après les méga fusions que prévoit le projet de loi no 10 ? », s’indigne la présidente de l’APTS.
L’APTS estime en effet que le projet de loi no 10 éloignera encore plus les directions d’établissements des citoyens, sans même permettre de réelles économies. « D’une part, les méga structures créent inévitablement plus de bureaucratie et une augmentation du taux d’encadrement. D’autre part, les services que l’on supprime engendreront des dépenses plus importantes plus tard puisqu’une personne qui ne reçoit pas ces services dans un délai raisonnable repassera forcément par l’urgence », conclut Carolle Dubé.
En outre, quand les services sont réduits dans le réseau public la pression augmente inévitablement sur les organismes communautaires, qui ne sont pas outillés pour répondre aux besoins nécessitant une intervention professionnelle.