Environ 200 femmes et quelques hommes, surtout des membres d’organisations populaires, ont défilé cette après-midi dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve ponctuant leur marche d’arrêts soulignant certaines thématiques telles le droit à l’avortement, la pauvreté et la violence. On imagine le potentiel d’une grande manifestation nationale si la Fédération des femmes du Québec s’était donnée la peine d’en organiser une quoique elle annonce discrètement sur son site celle du Comité 8 mars des Femmes de diverses origines qui aura lieu au centre-ville de Montréal ce soir. Elles sont loin ces enivrantes marches des femmes abandonnées pour des mirages électoralistes.
On remarque que plusieurs articles journalistiques portent sur la progression des femmes dans les hautes sphères économiques et politiques constatant un progrès mitigé mais réel au Québec. On remarque aussi un progrès notable dans le domaine de l’éducation supérieure mais terriblement biaisé. Le rattrapage en termes de participation au marché du travail est impressionnant, moins dans le domaine des salaires, quoique plus marqué chez les jeunes générations, avec cependant une relative forte précarité féminine. Le Québec ne manque pas de célébrer ses garderies à 7$ dont on peut penser que le réseau sera bientôt complété, son régime d’assurance parentale et une loi sur l’équité salariale… quelque peu enlisée. L’envers de la médaille, toutefois, c’est la généralisation de l’exténuante double journée de travail dont la moitié est gratuite, héritage du système esclavagiste.
On a cependant l’impression d’un immense trou noir dont le vortex est la généralisation de la pauvreté qui atteint les femmes de plein fouet. Les immenses reculs européens en ce domaine (voir l’édito du Devoir, Journée internationale des femmes – la pauvre, 8/03/13) laissent présager ici le pire si « la tendance se maintient ». Au fond, il y a la généralisation de la violence, dont on sait qu’elle frappe davantage les femmes et les enfants, générée par une société néolibérale en crise à la compétition coupe-gorge qu’envenime une envahissante répression de la contestation sociale et une valorisation de la militarisation devenue nécessaire à la guerre permanente du pétrole et autres ressources dite contre le terrorisme. Et que dire des femmes des pays dépendants allant quérir de l’eau et du bois de plus en plus rare, cultivant une terre souvent desséchée, contemplant un garde-manger vide et contraintes de s’enliser dans les méandres du micro-crédit.
On a l’impression que les femmes courent à contresens d’un tapis roulant plus rapide qu’elles et sur lesquels déboulent des hommes désemparés par une crise généralisée et souvent enragés par leur dégringolade des hauteurs sexistes. Il y a de cela dans la remise en cause, là où il existe, du droit à l’avortement, porte d’entrée de la reconquête mâle du corps des femmes suivie, pas loin derrière, de la justification néolibérale de la pornographie et de la prostitution. Bien sûr, la libération des uns passe par celle des autres, par exemple pour le plein emploi digne et écologique, pours des services publics gratuits et mur à mur dont la socialisation des tâches ménagères et éducatives, pour la paix et l’entraide entre les peuples. Devant nous, cependant, un goulot d’étranglement à faire sauter qui exigera la plus grande solidarité militante des genres et des peuples : la dictature du capital financier et de ses suppôts guerriers.
Marc Bonhomme, 8 mars 2013 Environ 200 femmes et quelques hommes, surtout des membres d’organisations populaires, ont défilé cette après-midi dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve ponctuant leur marche d’arrêts soulignant certaines thématiques telles le droit à l’avortement, la pauvreté et la violence. On imagine le potentiel d’une grande manifestation nationale si la Fédération des femmes du Québec s’était donnée la peine d’en organiser une quoique elle annonce discrètement sur son site celle du Comité 8 mars des Femmes de diverses origines qui aura lieu au centre-ville de Montréal ce soir. Elles sont loin ces enivrantes marches des femmes abandonnées pour des mirages électoralistes.
On remarque que plusieurs articles journalistiques portent sur la progression des femmes dans les hautes sphères économiques et politiques constatant un progrès mitigé mais réel au Québec. On remarque aussi un progrès notable dans le domaine de l’éducation supérieure mais terriblement biaisé. Le rattrapage en termes de participation au marché du travail est impressionnant, moins dans le domaine des salaires, quoique plus marqué chez les jeunes générations, avec cependant une relative forte précarité féminine. Le Québec ne manque pas de célébrer ses garderies à 7$ dont on peut penser que le réseau sera bientôt complété, son régime d’assurance parentale et une loi sur l’équité salariale… quelque peu enlisée. L’envers de la médaille, toutefois, c’est la généralisation de l’exténuante double journée de travail dont la moitié est gratuite, héritage du système esclavagiste.
On a cependant l’impression d’un immense trou noir dont le vortex est la généralisation de la pauvreté qui atteint les femmes de plein fouet. Les immenses reculs européens en ce domaine (voir l’édito du Devoir, Journée internationale des femmes – la pauvre, 8/03/13) laissent présager ici le pire si « la tendance se maintient ». Au fond, il y a la généralisation de la violence, dont on sait qu’elle frappe davantage les femmes et les enfants, générée par une société néolibérale en crise à la compétition coupe-gorge qu’envenime une envahissante répression de la contestation sociale et une valorisation de la militarisation devenue nécessaire à la guerre permanente du pétrole et autres ressources dite contre le terrorisme. Et que dire des femmes des pays dépendants allant quérir de l’eau et du bois de plus en plus rare, cultivant une terre souvent desséchée, contemplant un garde-manger vide et contraintes de s’enliser dans les méandres du micro-crédit.
On a l’impression que les femmes courent à contresens d’un tapis roulant plus rapide qu’elles et sur lesquels déboulent des hommes désemparés par une crise généralisée et souvent enragés par leur dégringolade des hauteurs sexistes. Il y a de cela dans la remise en cause, là où il existe, du droit à l’avortement, porte d’entrée de la reconquête mâle du corps des femmes suivie, pas loin derrière, de la justification néolibérale de la pornographie et de la prostitution. Bien sûr, la libération des uns passe par celle des autres, par exemple pour le plein emploi digne et écologique, pours des services publics gratuits et mur à mur dont la socialisation des tâches ménagères et éducatives, pour la paix et l’entraide entre les peuples. Devant nous, cependant, un goulot d’étranglement à faire sauter qui exigera la plus grande solidarité militante des genres et des peuples : la dictature du capital financier et de ses suppôts guerriers.
Marc Bonhomme, 8 mars 2013