Édition du 17 décembre 2024

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Arts culture et société

« 20 000 espèces d’abeilles » : la découverte de la transidentité chez l’enfant*

À travers le regard d’une petite fille mal dans son corps, la réalisatrice basque Estibaliz Urresola Solaguren aborde la question de la transidentité chez l’enfant. Un tour de force porté par l’interprétation poignante de sa jeune actrice.

Par Pablo Patarin
Tiré de l’Humanité, France. Mise à jour le vendredi 16 février 2024

Visionner la bande-annonce.

Aitor ne se sent pas garçon. Aitor ne se sent même pas Aitor. Aitor, qui se fait parfois appeler Cocó, est une petite fille coincée dans un corps de garçon et elle ne sait pas quoi en faire. Car elle n’a que 8 ans. Un âge où beaucoup considèrent qu’il est impossible de savoir qui l’on est, d’autant plus dans une famille basque où le catholicisme reste omniprésent. Durant les vacances, Cocó, sa mère et sa fratrie traversent la frontière franco-espagnole pour retrouver le reste de la famille dans un village charmant entouré de paysages somptueux.

Cocó y est entourée de femmes, sa grand-mère, sa mère, et surtout sa tante, dernière représentante d’une lignée d’apicultrices. C’est dans ce cadre, où langues basque et espagnole se confondent avec fluidité, que Cocó se révèle peu à peu, avec toutes les difficultés qu’une enfant de cet âge peut avoir à s’affirmer, d’autant plus lorsqu’elle est entourée d’adultes qui peinent à la comprendre. Ses longs cheveux troublent, son refus de se rendre à la piscine étonne…

*L’enfant trop souvent ignorée*

Cocó et sa solitude émeuvent. Incomprise, elle se confronte aux constructions sociales des êtres qui l’entourent. Mais Cocó va les bousculer, en même temps qu’elle apprend à être elle-même. Le film d’Estibaliz Urresola Solaguren, nourri de rencontres avec des familles ayant vécu cette situation, remue le spectateur. Par sa thématique, son choix fort de montrer la perspective de l’enfant trop souvent ignorée, mais surtout par l’interprétation bouleversante de la mère ( Patricia López Arnaiz ) et de la jeune Cocó ( Sofia Otero ). D’un naturel rare à cet âge, le jeu de Sofia Otero a été salué à la Berlinale 2023 avec le prix d’interprétation ( non genré ). Si, par sa durée et la répétition de saynètes parfois redondantes, « 20 000 espèces d’abeilles » tire en longueur, son point de vue singulier et son sujet capital en font une œuvre touchante.

« 20 000 espèces d’abeilles » d’Estibaliz Urresola Solaguren est à découvrir au cinéma dès le 14 février.

Photo © 2023 GARIZA FILMS INICIA FILMS SIRIMIRI FILMS ESPECIES DE ABEJAS AIE

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