Édition du 19 novembre 2024

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Féminisme

12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes

Les femmes sont toujours victimes de violence parce qu’elles sont des femmes : Nier les INÉGALITÉS met les femmes en danger !

Montréal, le dimanche 24 novembre 2013 - Des organisations féministes lancent la Campagne des 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes sous le thème : « Les femmes sont toujours victimes de violence parce qu’elles sont des femmes. Nier les inégalités met les femmes en danger ! ».

Au cours de ces journées, des activités de sensibilisation sont organisées à travers la province afin de favoriser la réflexion collective. L’édition 2013 de la campagne souhaite mettre en exergue la spécificité de la violence envers les femmes, souvent remise en cause ces dernières années.

Cette année, la campagne sera marquée par la publication du traditionnel appel à l’action dans les principaux médias écrits. Un site Internet dédié à cette campagne sera lancé, comprenant, entre autres, un calendrier des actions réalisées partout au Québec ainsi que la liste des donateurs de la campagne 2013.

Les 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes

S’inscrivant dans une campagne internationale, les 12 jours d’action se déroulent, à travers le Québec, du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, au 6 décembre, Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Partout, des organisations ayant à cœur la lutte contre la violence envers les femmes interpelleront de diverses façons la société québécoise pour dénoncer cette violence subie par les femmes parce qu’elles sont des femmes.

Nier les inégalités met les femmes en danger !

Des voix se font entendre qui affirment la symétrie de la violence : les femmes seraient aussi violentes que les hommes, qu’il s’agisse de violence physique, psychologique, verbale, économique et, même, sexuelle. De tels discours masquent les inégalités de la violence et allèguent l’égalité atteinte entre les femmes et les hommes.

De plus, au-delà des inégalités entre les hommes et les femmes quant à la fréquence de la victimisation et à la dangerosité des actes, il faut souligner que la position sociale des femmes, ainsi que leurs expériences d’inégalités et de violence, sont structurées par de multiples systèmes d’oppression, susceptibles de les rendre davantage vulnérables aux différentes formes de victimisation.

Quelques chiffres

A ce titre, rappelons que plus de 95% des personnes exploitées sexuellement dans l’industrie du sexe sont des femmes. La traite à des fins d’exploitation sexuelle est la forme de violence envers les femmes la plus en expansion, et souvent oubliée.

De plus, les données policières montrent que les femmes sont majoritaires (80%) parmi les victimes d’infractions commises dans un contexte conjugal (Sécurité publique du Québec, 2012). Outre ce constat, on remarque que les femmes composent la grande majorité des victimes d’agression sexuelle (96%), de séquestration (97%), d’enlèvement (95%) et d’homicides conjugaux (93%).

Les femmes autochtones de 25 à 44 ans sont cinq fois plus susceptibles que les autres femmes du même âge de mourir à la suite d’actes de violence. L’enquête sociale générale (Statistique Canada, ESG, 2009) montre que les femmes limitées dans leurs activités, à cause d’une condition, d’un handicap ou d’un problème de santé, sont quasiment deux fois plus sujettes à la violence conjugale que les autres femmes.
C’est pourquoi il est impératif de rappeler le fait que nier les inégalités en matière de violence met les femmes en danger. Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait, la Campagne des 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes offre une très bonne occasion de dénoncer et d’agir concrètement contre cette violence.

Le point final de la campagne : la commémoration de la tuerie de Polytechnique le 6 décembre

L’édition 2013 de la campagne des 12 jours d’action se clôturera lors d’un rassemblement public, le 6 décembre prochain, devant le Palais de Justice de Montréal à 12h30, afin de commémorer le souvenir des victimes de la tuerie de Polytechnique de 1989.

Qu’elles soient femmes immigrantes, autochtones, handicapées, âgées ou vivant de multiples problématiques sociales, ce rassemblement vise à mettre en lumière leur parcours empreint de violence souvent occultée. « À cette occasion, nous rappellerons que, tant qu’il y aura de la violence envers les femmes et que celle-ci sera banalisée et tolérée, notre lutte se poursuivra ! » termine Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec.


Sont membres du Comité des 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes :

 la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES),
 la Fédération de ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficulté du Québec (FRHFVDQ),
 la Fédération des femmes du Québec (FFQ),
 Femmes Autochtones du Québec (FAQ),
 L’R des centres de femmes du Québec,
 le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC),
 le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS),
 le Réseau d’action des femmes handicapées du Canada (RAFH),
 SOS Violence conjugale,
 la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI).

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