Difficile de suivre tout ce qui entoure le développement des pipelines dont l’industrie et le gouvernement font actuellement la promotion. Retenons tout de même six cas de figure : l’Oléoduc Énergie Est, la ligne 9 d’Enbridge, le gazoduc Great Lakes (ces trois premiers croiseront sur leur route vers la côte est les sources d’eau potable de la majorité de la population canadienne), le pipeline de Kinder Morgan, le projet Nothern Gateway (ces deux-là augmenteront radicalement le trafic des pétroliers sur les côtes de la Colombie-Britannique) et le projet Keystone XL (qui traversera les États-Unis en plein centre).
Ces réseaux de transport d’hydrocarbures menacent la sécurité de nos communautés. Ils transporteront du bitume lourd hautement corrosif additionné de produits chimiques dangereux pour densifier le pétrole (de sorte qu’il ne flotte pas sur l’eau). Voyez les importantes quantités de pétrole qui restent dans la rivière Kalamazoo, au Michigan, bien qu’Enbridge ait dépensé plus d’un milliard $ en nettoyage après le déversement de 2010.
Ces infrastructures, qui resteront en place au minimum une cinquantaine d’années, nous enferment dans une économie vouée à l’impasse et favorisent la croissance d’une industrie qui bouleverse le climat de notre planète.
Mathématiques climatiques
L’idée d’un quota du carbone a été popularisée par un article de Bill McKibben paru dans le magazine Rolling Stone en 2012 (http://www.rollingstone.com/politics/news/global-warmings-terrifying-new-math-20120719). De l’Agence internationale de l’énergie jusqu’à la Banque mondiale en passant par l’ONU, tout le monde convient qu’on ne peut plus libérer beaucoup de carbone dans l’atmosphère sans déclencher l’emballement des changements climatiques.
Il s’agit de mathématiques élémentaires :
Pour éviter les effets catastrophiques des changements climatiques, il faut maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 °C (la plupart des États s’entendent sur cette question, y compris le Canada).
Nous pouvons encore libérer au maximum un potentiel de 565 gigatonnes de carbone dans l’atmosphère sans dépasser cette augmentation de 2 °C.
Selon l’industrie et les gouvernements, les réserves de combustibles fossiles connues représentent un potentiel de libération de 2 795 gigatonnes de carbone, ce qui dépasse de 5 fois les capacités de la planète.
D’après les estimations, les sables bitumineux du Canada contiendraient un sixième du carbone mondial non encore libéré (http://350.org/what-does-carbon-bubble-mean-canada-and-tar-sands/). C’est pourquoi le monde entier a les yeux rivés sur le Canada et attend de voir ce que nous déciderons de faire de ce « potentiel ».
La grande transition
On investit en ce moment sur la planète plus d’argent dans la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables qu’à partir de toutes les formes de combustibles fossiles mises ensemble.
Le monde se trouve au début d’un vaste mouvement d’abandon des combustibles fossiles au profit des énergies propres, en vue d’assurer la sécurité climatique des générations à venir.
Qu’on parle de panneaux solaires à usage domestique, de laboratoires de recherche de pointe, de coopératives à l’échelle locale ou de gouvernements, partout des gens travaillent activement à mettre sur pied l’économie de demain.
Est-il possible de délaisser les combustibles fossiles en quelques générations seulement ? Bien sûr. Durant la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont su convertir leur industrie d’une production civile à une production militaire en quelques mois et les États-Unis ont doublé leur économie en quelques années.
Nous pouvons y arriver. Il suffit de vaincre l’inertie des grandes sociétés pétrolières et de joindre nos forces pour devenir des leaders en matière de climat.
Pour infos : http://www.defendonsnotreclimat.ca