Cette semaine, Louise Morand craint le pillage de nos ressources alors que les entreprises des énergies fossiles s’échangent les droits d’exploiter le sous-sol québecois à l’abri des regards. Diane Saxe s’explique mal les errements d’Élections Canada dans le dossier des prises de positions citoyennes en matière de changements climatiques et y voit une entorse à la démocratie la plus élémentaire alors que Jean-François Delisle dénonce la « condoïsation » des quartiers populaires dans les grands centres urbains.
L’autrice de « Monopoly pétrolier et gazier » compare la situation à un jeu de Monopoly mais rien de plaisant dans ce dossier : malgré la nouvelle mouture de la loi sur les mines et les récentes réformes des droits des pétrolières et gazières, celles-ci demeurent rois et maîtres du sous-sol québécois. Et elles s’échangent ces droits dans une flambée spéculative au mépris de la volonté populaire.
Élections Canada tente de museler les groupes écologistes en évoquant la loi électorale canadienne qui interdit les organismes oeuvrant dans le secteur de l’environnement de dire la vérité sur les changements climatiques. Il s’agit là pour l’ex-commissaire à l’environnement de l’Ontario d’une grave entorse à la démocratie et une interprétation fort limitative de la liberté des citoyen.ne.s à prendre part aux débats politiques.
Pour Jean-François Delisle, l’embourgeoisement des quartiers populaires commence par l’implantation de condos qui sont hors de prix pour les plus vulnérables et les salarié.e.s à faible revenu et qui contribuent à les déplacer vers des zones toujours plus éloignées des centres urbains. Il dénonce la trop grande liberté qu’ont les spéculateurs à imposer leur loi et l’immobilisme des autorités politiques qui sont trop souvent complices de ce phénomène.
Par ailleurs, Benoit Renaud jette un regard vers le passé récent et trace un bilan personnel de la bataille pour la construction d’une alternative politique de gauche au Québec. Paul Cliche polémique avec l’auteur de droite Christian Dufour à propos de la réforme du mode de scrutin et, sur vidéo, Michelle Audet présente le résultat de la commission d’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées
Sur la scène internationale
Des sujets chauds traversent l’actualité internationale. Nous en avons choisi trois : l’Amazonie qui brûle, le Contre sommet du G7 et les médias face au numérique. Nous avons aussi retenu une mobilisation contre une mine d’or canadienne.
Concernant l’Amazonie qui brûle
Le sujet des feux de forêts est au premier plan de l’actualité avec les feux en Amazonie. Mais d’autres parties du monde brûlent aussi. Nous avons choisi cet article d’abord pour la photo. Elle illustre clairement où est la situation la plus grave : l’Afrique.
L’Afrique est championne des feux de forêt
Ce sont 71% des feux dans le monde qui se déroulent en Afrique. Et comme en Amazonie, ce sont l’oeuvre de mains humaines. « En 2016, par exemple, on a brûlé quatre millions de km2, selon les auteurs d’une étude publiée dans le numéro de mars de la télédétection de l’environnement. » Cette vieille méthode de défrichage et d’enrichissement des terres est en train de détruire nos protections environnementales.
Voici un autre article sur l’Amazonie.
« Ce ne sont pas de simples feux, c’est l’œuvre du capitalisme »
Grand conseil coutumier des Peuples Amérindiens et Bushinengé. Nous l’avons choisi parce que ce sont les gens directement touchés par ces incendies qui dénoncent et les brûlis et les politiques de Bolsanoro. Pour ces peuples, la forêt est vivante, c’est leur territoire ancestral et il leur a servi de refuge contre l’esclavage.
Ils dénoncent, en plus des feux, les destructions des exploitations extractivistes.Ces peuples parlent de solidarité avec eux et invite la population à : « prendre enfin conscience de l’importance de la forêt. » Ils demandent aussi : « cela doit se traduire par la participation pleine des peuples autochtones à l’ensemble des décisions concernant la Guyane et l’Amazonie »
Concernant le G7
G7, le contre-sommet réussi malgré la pression policière]
Nous avons vu et lu dans l’actualité médiatique : Macron, Trump, Trudeau et même le représentant iranien au sommet du G7 ; mais peu de place a été accordée à ce contre somment organisé par les organisations militantes. « Dès le 21 août, les opposants au sommet du G7 avaient commencé à se rassembler dans les villes d’Hendaye, d’Irun et d’Urrugne autour de conférences et d’ateliers visant à esquisser les contours de cet autre monde, écologique mais aussi égalitaire, féministe et antiraciste qu’ils appellent de leurs vœux. »
Une manif était particulièrement attendue. C’était celle avec les portraits de Macron décrochés dans plus de 100 municipalités. Les photos ont été exhibées à l’envers pour dénoncer les politiques et l’inertie du gouvernement Macron sur l’environnement. Pleins d’autres actions festive ou plus chocs se sont déroulées jusqu’au 24 août. À noter un : « concert nocturne devant un lycée qui logeait des compagnies de CRS. Le dispositif policier et militaire déployé sur le secteur, 13 200 agents selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, auxquels il faut ajouter les polices étrangères, basques et espagnoles notamment, a compliqué l’organisation de protestations ».
Comme quoi le contre somment était sous très haute surveillance y compris du côté basque
Il y eu aussi discussion sur les enjeux des luttes actuelles dont ce constat : « Le mouvement des Gilets jaunes a contribué à l’émergence de cette prise de conscience de la nécessité d’avancer sur deux jambes, écologie et social. » Le tout s’est terminé le 24 août par plus de 15, 000 personnes dans la rue d’Hendaye pour protester contre ce sommet des riches.
Concernant les médias et le numérique
Servitude volontaire de la presse (et de l’État) face aux géants du numérique
Évidemment le sujet est crucial au Québec en ce moment. L’article décrit très bien la situation en France et peut nous aider à mieux saisir les enjeux pour la liberté de la presse. L’auteur examine deux situations : celle avec les Google et compagnie et celles avec les fournisseurs de services internet. Avec Google et compagnie : deux problèmes se posent : comme ils investissent dans les journaux français, cela pose la question de la liberté de presse et comme ils accaparent les revenus publicitaires, ils affectent les revenus des journaux.
L’auteur fait la différence entre publier pour les journaux leurs articles directement sur google et cies pour attirer un nouveau lectorat et la mise en ligne sur leur propre site. Ainsi les journaux deviennent locataires de l’espace et sont soumis aux aléas de ces compagnies mangeuses de revenus. « en publiant leurs articles directement chez les « GAFA » (Google, Amazon, Facebook, Apple), les journaux se dépossèdent eux-mêmes de la propriété de leur production. Facebook, comme Google et Snapchat, sont en effet souverains sur leurs espaces. Ce qui signifie que contrairement à un site Internet (lemonde.fr, lefigaro.fr…), où les journaux font absolument ce qu’ils souhaitent avec leurs articles, les espaces de publication des réseaux sociaux (Snapchat, Facebook…) et des moteurs de recherche (Google...) sont « prêtés » aux journaux. La presse devient donc dépendante des conditions que leur imposent les oligarques du numérique. » Avec les fournisseurs d’accès à internet c’est une situation semblable que vivent les journaux.
L’auteur ajoute : « Ainsi, que ce soit face aux fournisseurs d’accès à Internet ou aux réseaux sociaux, une partie de la presse, financièrement aux abois, réalise des choix délétères qui la conduisent à perdre sa souveraineté sur la production journalistique et à être dépouillée de ses revenus publicitaires. ».L’auteur conclut en dénonçant le peu d’aide gouvernemental et leur inaction face aux problèmes es médias.
Concernant la mine d’or canadienne
La Turquie rejoint la longue liste des pays aux prises avec les minières canadiennes sans scrupules.
Mobilisation contre la minière canadienne Alamos Gold
Contre la mine d’or qui menace un « Eden » forestier, les écologistes turcs se mobilisent
Les mobilisations contre la société extractiviste Alamos Gold ont commencé quand des images ont montré la destruction de la forêt faite par la compagnie. « Les militants et les écologistes font état d’environ 200.000 arbres abattus par Alamos, soit bien plus que les 45.000 autorisés par l’étude d’évaluation de l’impact environnemental. La société, quant à elle, affirme que seuls 13.000 arbres auraient été abattus, apparemment sans compter les jeunes arbres d’un diamètre inférieur à huit centimètres. Alamos affirme aussi avoir déjà planté 14.000 nouveaux arbres. » Pourtant les monts Kaz et Ida sont des endroits qualifié de paradis et d’Eden pour la population turque : « ces forêts abritent quelque 180 espèces animales et 280 espèces végétales, dont sept sont endémiques à la Turquie. »
La mine est aussi dénoncé pour l’utilisation du cyanure et de métaux lourds cancérigènes. Mais la population reste soumise à la compagnie pour ne pas perdre emplois-salaires et avantages sociaux et ce, au détriment de leur santé.Les écologiste occupent le site et exigent sa fermeture. Mais la Turquie est en pleine essor minier et industriel et de nouvelles lois permettent à ces compagnies sans scrupule un plus grand champs d’action qu’avant. Les enjeux sont importants. Et nous en sommes complices si nous ne dénonçons pas la situation.
Bonne lecture.
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