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Faits saillants
Voici les principaux faits saillants que la population devrait connaître concernant la violence conjugale :
Personne n’est à l’abri de la violence conjugale. On retrouve de la violence conjugale à tous les âges de la vie, dans toutes les classes socio-économiques et dans toutes les communautés culturelles ou religieuses. Voir section De quoi parle-t-on ?
Certains groupes sont davantage vulnérables à la violence conjugale en raison de contextes particuliers. Mentionnons les personnes immigrantes, aînées, handicapées, autochtones, gaies, lesbiennes, bisexuelles et transgenres ainsi que les adolescents. Voir section Contextes de vulnérabilité.
Bien que les hommes puissent être victimes de violence conjugale, les femmes rapportent cependant une violence plus sévère et causant plus souvent des blessures. Les femmes représentent 80% des victimes de violence en contexte conjugal dans les données policières. Voir section Statistiques.
Les hommes peuvent être victimes de violence conjugale, mais différents enjeux font en sorte que ce phénomène est peu connu et peu étudié. Voir section Victimes.
Il n’existe pas de portrait type des personnes qui exercent de la violence envers leur conjoint. La violence conjugale est un phénomène complexe, plusieurs facteurs de risque y sont associés. Voir sections Conjoints ayant des comportements violents et Facteurs de risque.
La violence conjugale a des conséquences psychologiques, physiques, sociales et économiques pour les victimes, leur famille et la société. Voir section Conséquences.
Les personnes qui sont victimes de violence conjugale sont plus susceptibles de présenter un mauvais état de santé tant sur le plan physique que psychologique. Voir section Conséquences.
Chaque année, la violence conjugale entraîne des décès, principalement de femmes et d’enfants. Voir section Homicide conjugal.
La très grande majorité des homicides conjugaux sont commis par des hommes à l’endroit de femmes. Voir section Homicide conjugal.
Les enfants exposés à la violence conjugale présentent un éventail de troubles comportementaux et affectifs susceptibles d’entraîner des problèmes dans leurs relations conjugales et familiales à l’adolescence et à l’âge adulte. Voir section Enfants exposés.
Plusieurs formes de violence conjugale sont des infractions punissables en vertu du Code criminel. Voir section Cadre légal.
La violence conjugale se prévient en agissant sur plusieurs cibles à la fois : les individus, les familles, les communautés et l’ensemble de la société. Voir section Prévention.
De nombreux groupes d’acteurs de la société, dont les médias, peuvent contribuer à prévenir la violence conjugale. Voir sections Prévention et Médias.
La façon dont les médias traitent de la violence conjugale peut avoir des implications sur les croyances, les perceptions et les réponses de la population à l’égard des comportements violents dans les relations de couple. Voir section Médias.
Il existe au Québec des ressources pour venir en aide aux victimes de violence conjugale et aux personnes susceptibles d’en commettre. Il est essentiel de bien faire connaître ces ressources. Voir section Ressources.
Comprendre
À l’heure actuelle, les effets de la pandémie de COVID-19 sur la violence subie par les femmes et les enfants demeurent peu connus. Puisque la violence conjugale est bien présente au Québec et que les enfants peuvent y être exposés, notamment durant la période périnatale, la violence conjugale demeure une préoccupation pour la sécurité, la santé et le bien-être de la population1-5.
Des données recueillies par Statistique Canada depuis le début de la pandémie permettent de dresser un portrait partiel de la situation au Canada :
– En avril, une femme sur 10 (9,9 %) et un homme sur 20 (6 %) a déclaré ressentir beaucoup ou énormément d’inquiétude à propos de la possibilité de vivre de la violence familiale pendant la crise6.
– Entre la mi-mars et le début juillet, plusieurs services d’aide aux victimes ont déclaré une hausse du nombre de victimes de violence familiale ayant eu recours à leurs services6.
– Entre mars et juin, une hausse de 12 % des demandes d’intervention policière associées à des situations de conflits ou des querelles dans un domicile privé a été observée6.
La prudence est de mise dans l’interprétation des statistiques policières en raison de la sous-déclaration des incidents et d’autres facteurs qui influencent le signalement de la violence conjugale (ex. : pratiques policières, accès aux services). Certains auteurs font d’ailleurs ressortir les difficultés pour certaines victimes à demander de l’aide en raison de l’isolement, de la réduction des contacts avec la famille et les proches et de la peur de l’agresseur avec lequel elles résident7, ce qui pourrait contribuer à une sous-déclaration.
Bien que des données précises sur la pandémie de COVID-19 soient encore limitées8, des études réalisées en contexte de crise ou d’urgence humanitaire pointent vers une augmentation de la violence conjugale pendant et après des situations extrêmes9-11. L’augmentation de la violence conjugale serait attribuable en partie à l’isolement social, aux conséquences économiques de la crise et à la réduction du revenu qui fragiliserait la situation des femmes9-11.
En plus d’exacerber les inégalités entre les hommes et les femmes8,12, facteur reconnu comme associé à la violence faite aux femmes13-16, le confinement et les mesures d’urgence exceptionnelles mises en place pour contrer la pandémie de COVID-19 peuvent :
– exacerber un contexte de violence conjugale existant17-21 (ex. : la situation de télétravail offre au partenaire violent des moyens supplémentaires de contrôle sur sa partenaire22),
– augmenter l’exposition des enfants et des adolescents à cette violence, notamment par leur retrait de milieux soutenants, tels que les services de garde et l’école17,23-25,
– rendre plus difficile une séparation pour les femmes victimes17,
– accroître le risque de violence au sein d’un couple en raison de l’amplification de certains facteurs associés à la violence conjugale (ex. : consommation d’alcool et de drogues, précarisation de la situation économique, problèmes de santé mentale) et de l’affaiblissement du réseau social17-21,24.
Face aux conséquences anticipées de la crise sur la violence conjugale, de nombreux experts sont préoccupés par les mesures à prendre pour en mitiger les effets8,24,26,27. Certaines pistes d’actions ressortent.
– Renforcer un message sociétal de non-tolérance à la violence et sensibiliser la population sur les risques de violence conjugale en les invitant à être vigilants et bienveillants19,20,28.
– Agir sur les facteurs de risque les plus criants et sur les facteurs susceptibles de protéger les victimes. Dans cette perspective, il faut :
– Déployer des mesures pour atténuer les effets, notamment économiques, de la crise sur les enfants, les femmes et les familles20,29,30.
– Informer et sensibiliser les professionnels de la santé et l’ensemble des acteurs intersectoriels aux risques de violence, au repérage des situations et à l’orientation vers les ressources et les services disponibles19,20,23,29-31.
– Maintenir l’accès aux services d’aide et d’hébergement pour les victimes en s’assurant qu’ils soient considérés comme des services essentiels et que les modalités et les informations pour joindre les services soient diffusées8.
– Les ressources doivent disposer de l’information nécessaire pour prévenir la transmission de la COVID-19, ainsi que du matériel et des équipements de protection individuelle (EPI) pour appliquer les mesures de contrôle de la COVID-1932. Pour plus d’information sur la prévention de la COVID-19 dans les organismes communautaires, consulter :
Organismes communautaires : mesures de prévention de la COVID-19 en milieu de travail,
Organismes communautaires offrant de l’hébergement : mesures de prévention de la COVID-19 en milieu de travail
– Compiler les données sur la violence subie afin d’obtenir une compréhension fine du problème et de pouvoir mieux planifier les services destinés aux victimes et aux auteurs de violence8.
Quelques ressources et outils
Intervention en matière de violence conjugale en contexte de pandémie (COVID-19) — Aide-mémoire (le lien est externe)
COVID-19 et violence à l’égard des femmes. Ce que le secteur et le système de la santé peuvent faire(le lien est externe)
Formation en ligne Violence conjugale : connaître, détecter, intervenir(le lien est externe)
SOS Violence conjugale (le lien est externe) — nombreux outils traduits
Références
1- Ministère de la Sécurité publique (2017). Statistiques 2015 sur les infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal au Québec, Québec, Ministère de la Sécurité publique.
2- Burczycka, M. (2016). « Tendances en matière de violence conjugale autodéclarée au Canada, 2014 », dans La violence familiale au Canada : un profil statistique, 2014, Ottawa, Statistique Canada, p. 3‑21.
3- Clément, M.-È., D. Julien, S. Lévesque et J. Flores (2019). La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 2018 : Les attitudes parentales et les pratiques familiales. Résultats de la 4e édition de l’enquête, Québec, Institut de la statistique du Québec.
4- Laforest, J. et D. Gagné (2018). « La violence conjugale », dans J. Laforest, P. Maurice et L. M. Bouchard (dir.), Rapport québécois sur la violence et la santé, Montréal, Institut national de santé publique du Québec.
5- Lessard, G. (2018). « Enfants exposés à la violence conjugale », dans J. Laforest, P. Maurice et L. M. Bouchard (dir.), Rapport québécois sur la violence et la santé, Montréal, Institut national de santé publique du Québec.
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7- Payne, J. L., A. Morgan et A. R. Piquero (2020). « COVID-19 and social distancing measures in Queensland, Australia, are associated with short-term decreases in recorded violent crime », Journal of Experimental Criminology, p. 1‑25.
8- UN Women (2020). COVID-19 and ending violence against women and girls, [en ligne], UN Women, <https://www.unwomen.org/en/digital-library/publications/2020/04/issue-br...(le lien est externe) (consulté le 9 avril 2020).
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30- van Gelder, N., A. Peterman, A. Potts, M. O’Donnell, K. Thompson, N. Shah et S. Oertelt-Prigione (avril 2020). « COVID-19 : Reducing the risk of infection might increase the risk of intimate partner violence », EClinicalMedicine, [en ligne], <https://doi.org/10.1016/j.eclinm.20...> (le lien est externe) (consulté le 15 avril 2020).
31- Gunnell, D., L. Appleby, E. Arensman, K. Hawton, A. John, N. Kapur, M. Khan, R. C. O’Connor, J. Pirkis, L. Appleby, E. Arensman, E. D. Caine, L. F. Chan, S.-S. Chang, Y.-Y. Chen, H. Christensen, R. Dandona, M. Eddleston, A. Erlangsen, D. Gunnell, J. Harkavy-Friedman, K. Hawton, A. John, N. Kapur, M. Khan, O. J. Kirtley, D. Knipe, F. Konradsen, S. Liu, S. McManus, L. Mehlum, M. Miller, P. Moran, J. Morrissey, C. Moutier, T. Niederkrotenthaler, M. Nordentoft, R. C. O’Connor, S. O’Neill, A. Page, M. R. Phillips, J. Pirkis, S. Platt, M. Pompili, P. Qin, M. Rezaeian, M. Silverman, M. Sinyor, S. Stack, E. Townsend, G. Turecki, L. Vijayakumar et P. S. Yip (1 juin 2020). « Suicide risk and prevention during the COVID-19 pandemic », The Lancet Psychiatry, vol. 7, n° 6, p. 468‑471.
32- Groupe de travail SAT-COVID-19 (15 octobre 2020). Hiérarchie des mesures de contrôle en milieu de travail - Mesures de prévention de la COVID-19 en milieu de travail, Québec, Institut national de santé publique du Québec. https://www.inspq.qc.ca/publications/3022-hierarchie-mesures-controle-milieux-travail-covid19
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