Pour Solidarité santé, malgré toutes les belles promesses et déclarations faites depuis plus de 6 mois, force est de constater que prendre soin de la population et des plus démunis arrive loin derrière les coupures de budget et l’atteinte du déficit zéro dans les priorités de ce gouvernement.
« Sur le terrain, ce qu’on voit, c’est des coupures de personnel : des infirmières, des travailleurs sociaux, des préposé-e-s aux bénéficiaires, et des coupures dans les budgets de santé mentale, dans les services aux personnes âgées… Alors qu’on arrête de dire qu’on ne coupe pas dans les services ! », déclare Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition.
Dans les entrevues qu’il a données, le ministre Barrette a laissé entendre que le PL 10 n’est qu’un morceau du puzzle visant à reformater le système public de santé. D’autres morceaux s’ajouteront dans les prochains mois, dont le financement axé sur les patients, qui a pourtant été décrié pour les mauvais travers qu’il a causés au système public du Royaume-Uni (http://medicare.ca/wp-content/uploads/2009/06/cmabma.pdf), et les super-cliniques promises en campagne électorale, dont le ministre n’a pas voulu dire si elles seront publiques ou privées.
De plus, la Coalition constate qu’avec son PL, le ministre ne fait pas qu’abolir les Agences de la Santé et des Services Sociaux, il abolit également ce qui restait de lieux de représentation permettant aux citoyennes et citoyens de s’exprimer sur leur système de santé. Au moment où le ministre dit vouloir changer la « culture » du système, la population est en droit de craindre ce recul de la démocratie. « Si on ajoute que le premier ministre était jusqu’à tout récemment à l’emploi de PCP, une entreprise qui se présente elle-même (http://persistencecapital.com/fr/overview) comme expérimentée dans les fusions, acquisitions, investissements et opportunités d’affaires en santé, ça ne laisse présager rien de bon pour notre système public de santé », note encore Jacques Benoit.
Enfin, en étant encore plus éloignées des réalités de la population de leur territoire, les administrations des nouveaux établissements à naître prioriseront l’aspect médicalo-hospitalier aux dépens des services sociaux qui reculeront encore sur l’ensemble du territoire québécois. « C’est comme ça qu’on en arrive à des décisions comme abolir l’allocation de 4.30$ par jour à des déficients intellectuels, sous prétexte de saine gestion », de conclure M. Benoit.