Depuis la chute de l’apartheid et l’élection à la présidence de l’Afrique du Sud de Nelson Mandela, en 1994, le pays est dirigé par l’African National Congress (ANC, Congrès national africain), qui s’appuie sur le Parti communiste et sur la grande confédération syndicale Congress of South African Trade Unions (Cosatu), dont le Numsa est le membre le plus puissant. Le Numsa a appelé le Cosatu à sortir à son tour de l’alliance gouvernementale. « Le temps de chercher une autre solution est arrivée », a déclaré Irvin Jim, sous les acclamations de ses adhérents.
L’ANC a remporté jusqu’ici toutes les élections nationales depuis 1994, et tous les observateurs s’accordent à dire qu’il remportera encore celles d’avril 2014. Mais la popularité du parti de la lutte contre l’apartheid s’érode peu à peu. Le chômage, les accusations de corruption et l’impopularité du président Jacob Zuma jouent contre lui.
Appel à la démission de Zuma
Le Numsa a notamment critiqué la politique économique du pouvoir, accusé de favoriser les grandes entreprises au détriment des travailleurs, et s’était insurgé en 2012 après la fusillade policière qui avait fait trente-quatre morts parmi les mineurs de Marikana en grève.
Depuis presque vingt ans, le syndicat de la métallurgie a soutenu financièrement l’ANC et encouragé ses membres à y adhérer. « Faire grossir les rangs de l’ANC a eu comme seule conséquence de livrer encore plus de victimes de la classe ouvrière, comme des moutons offerts au massacre par la bourgeoisie qui dirige l’ANC », a déclaré M. Jim.
Le syndicat a par ailleurs ajouté sa voix à celles qui réclament la démission du président Jacob Zuma, après la polémique sur la rénovation de sa résidence privée pour 15 millions d’euros au frais de l’Etat. Jeudi, un rapport intergouvernemental a totalement blanchi le président, affirmant que tous les travaux étaient justifiés par des impératifs de sécurité. Mais l’opposition et des voix critiques continent de crier au scandale. « Le congrès a appelé le président Jacob Zuma à démissionner immédiatement, à cause de la politique néolibérale de son gouvernement (...), qui trempe dans la corruption, le clientélisme et le népotisme. »