Cette campagne est annoncée en plein milieu des vacances estivales et durera deux fois plus longtemps que la norme : onze semaines au lieu de cinq. Cela n’est pas sans conséquence pour les contribuables, puisque ceux-ci rembourseront environ la moitié des dépenses engendrées par chaque parti et chaque candidat politique. Si Élections Canada estime à 375 millions de dollars le coût d’une campagne de cinq semaines, à combien s’élèvera la facture de cette campagne d’une durée historique ? Un déclenchement honteux d’autant plus que nous aurons la confirmation si, oui ou non, le Canada est bel et bien en récession, le 1er septembre prochain.
De plus, à l’ère des médias continus et des médias sociaux, comment justifier qu’une campagne si longue soit nécessaire au parti de monsieur Harper pour faire entendre son message ? Au contraire, la CSN croit que cette campagne nourrira le cynisme si souvent dénoncé par les politiciens et les politiciennes.
Une stratégie électorale déguisée ?
Si la campagne a officiellement débuté le 2 août, il nous apparaît évident que la multiplication des annonces gouvernementales avant cette date avait un but électoraliste. « Par exemple, toute la promotion entourant le programme PUGE a été payée par les contribuables sans qu’elle ne soit comptabilisée dans les dépenses électorales », dénonce la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque.
La CSN estime que cette campagne est une façon déguisée de museler les différentes organisations par la Loi électorale du Canada. Ne pas pouvoir se prononcer sur des enjeux sociaux, économiques et politiques qui touchent des millions de Canadiens et Canadiennes jusqu’au 19 octobre prochain, à moins de s’enregistrer en tant que tiers auprès du directeur général des élections, témoigne d’un affront à la démocratie et à la liberté d’expression.