Ces montants représentent les compensations que recevrait Énergir de la part d’Hydro-Québec pour les pertes de revenus des ventes de gaz naturel résultant de la conversion des systèmes de chauffage de ses clients à la biénergie. Selon l’entente, les deux monopoles planifient de convertir à la biénergie les clients d’Énergir sur une période de 15 ans, en installant des systèmes de chauffage dont la durée de vie utile est aussi de 15 ans. Ainsi, c’est en 2050 qu’Hydro-Québec finirait de compenser Énergir pour les pertes de revenus des derniers clients convertis à la biénergie en 2036.
Un cumulatif de 13,5 millions de tonnes de CO2 serait ainsi évité en 2050. La contribution d’Hydro-Québec à Énergir pour ses pertes de revenus équivaudrait en moyenne à environ 180$ pour chaque tonne de CO2 évitée de 2022 à 2050 inclusivement. Cette somme taxe artificiellement, et de façon démesurée, le coût réel de décarbonation des équipements de chauffage qui est bien moindre. Par exemple, le coût de revient de la tonne de CO2 de Chauffez Vert, un programme visant des objectifs similaires, est de 15,60$ la tonne de CO2. Celui d’Écoperformance est de 37,80$ par tonne de CO2.
« Ce paiement pour pertes de revenus va à l’encontre du principe du pollueur-payeur pourtant enchâssé dans la Loi sur le développement durable. Il n’est pas plus approprié de compenser Énergir pour ses pertes de revenus que de compenser les pétrolières pour chaque recharge de véhicules électriques », selon Jean-Pierre Finet, analyste pour le ROEÉ.
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