Édition du 18 juin 2024

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Lutte contre les pipelines

TransCanada doit cesser tous travaux dans l'habitat essentiel des bélugas

Québec, le 27 avril 2014 — La compagnie TransCanada doit ordonner
à ses sous-traitants la cessation immédiate de tous travaux dans
l’habitat essentiel des bélugas du Saint-Laurent. C’est ce que
sont venues dire aujourd’hui à Cacouna, lors d’une
manifestation, des personnes représentant de grands groupes environnementaux
du Québec et des regroupements de citoyens mobilisés autour du projet
de pipeline et de terminal.

« Cet arrêt doit durer tant et aussi longtemps que l’Office
national de l’énergie (ONÉ) et le BAPE n’auront pas
complété l’évaluation environnementale et l’examen
public du projet de pipeline et de terminal qu’ils entendent réaliser,
et tant que les gouvernements du Canada et du Québec n’auront pas
décidé de leur sort », affirme Jérémie
Guay-Chénard, porte-parole de Stop Oléoduc.

Les demandes des manifestants s’appuient sur les recommandations de
spécialistes de renom qui étudient les bélugas et les
cétacés du Saint-Laurent. Jeudi, ces spécialistes ont fait
parvenir aux autorités de TransCanada et de Pêches et Océans
Canada (MPO) des lettres pour demander, d’une part, que cessent les travaux
en cours (levés sismiques) et, d’autre part, que les autorités
n’autorisent pas les travaux de forages qui devaient suivre les levés
et qui font l’objet d’une demande d’autorisation.

« Ces travaux préliminaires que constituent les levés sismiques
et un programme de forages ont et vont avoir des impacts directs et cumulatifs sur
les bélugas du Saint-Laurent. Même si la première phase
(levés) a été autorisée sous conditions, cette
activité est illégitime, risquée et inutile dans
l’état actuel du projet. Le promoteur agit de manière
arrogante, comme s’il était sûr à l’avance que son
projet allait être accepté », estime pour sa part Christian
Simard, de Nature Québec.

« Il est irresponsable de la part de TransCanada, à ce stade du
projet, de procéder à des sondages aussi intrusifs et dangereux pour
le béluga, alors qu’on n’a pas fait l’analyse du projet
dans son ensemble ni évalué des scénarios alternatifs.
 », d’ajouter Kim Cornelissen, vice-présidente de l’AQLPA.

Le nouveau gouvernement du Québec doit mettre Ottawa en garde et affirmer
son autorité quant à l’autorisation du projet

Selon les organismes, le nouveau gouvernement du Québec doit mettre son pied
à terre et exiger d’Ottawa qu’il n’autorise aucuns travaux
comme les levés et les forages tant que l’évaluation
environnementale du projet de terminal n’aura pas été
complétée par son ministère et que le BAPE n’aura pas
examiné, autorisé ou rejeté le projet de terminal. On sait que
le projet de terminal est soumis à l’approbation de Québec et
que le béluga (population de l’estuaire) est une espèce
protégée par la Loi sur les espèces menacées et
vulnérables du Québec.

Quant au projet global de TransCanada, le gouvernement du Québec doit mener
sa propre évaluation environnementale par l'entremise du BAPE, en plus
de mettre en place un processus de décision formelle où le
Québec ne serait pas impuissant face au fédéral. « Le
pipeline de TransCanada traverserait le sud du Québec sur une longueur de
730 kilomètres et les Québécois doivent être
consultés et pouvoir rejeter ce projet s'ils le souhaitent, étant
donné les risques que celui-ci pose pour les communautés »,
d’affirmer Charles Latimer, responsable de la campagne Océans de
Greenpeace.

« Pour nous, il est inacceptable que TransCanada aille de l’avant avec
des travaux à impact avant même d’avoir déposé son
projet à l’ONÉ. C’est aussi très méprisant
envers les Québécois que cela se fasse avant que nous ayons
procédé à notre propre évaluation environnementale, par
le BAPE. Nous dénonçons vivement cette façon odieuse de se
comporter dans ce dossier », déclare pour sa part Martin Poirier de
NON à une marée noire dans le Saint-Laurent.

Enfin pour Marie-Neige Besner, de la coalition Bas-Saint-Laurent pour une
prospérité sans pétrole, « Si ce projet voyait le jour,
il s’agirait du premier port d’envergure destiné à
l’exportation de pétrole brut au Québec. Sa construction
nécessiterait plusieurs mois de travaux industriels dans l’habitat des
bélugas et augmenterait considérablement le transport de
matières dangereuses par voie maritime et ferroviaire, en plus du projet
d’oléoduc Énergie Est. Cela est inacceptable pour
l’avenir des Québécoises et Québécois.
Québec n’a jamais accepté de devenir une pétroprovince,
au contraire. »

Les organismes qui participeront à la marche et qui signent ce
communiqué sont :

Groupes citoyens régionaux

- Mouvement Stop Oléoduc

- Non à une marée noire dans le Saint-Laurent

- Bas-Saint-Laurent pour une prospérité sans pétrole

- Pétroliques anonymes Rivière-du-Loup

- Regroupement interrégional sur le gaz de schiste de la vallée du
Saint-Laurent

- Marche des Peuples

Mouvement environnemental

- Nature Québec

- SNAP, section Québec

- Greenpeace

- Coalition Saint-Laurent

- Association québécoise de lutte contre la pollution
atmosphérique

- Fondation David Suzuki

Mouvement autochtone

- Idle No More Québec

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