Collectif La ville que nous voulons
« Jeudi » 23 juin dernier était la dernière journée pour la population résidant ou
travaillant dans le secteur Chaudière de l’arrondissement de Pointe-Sainte-Foy de
répondre à un questionnaire en ligne au sujet de la Vision d’aménagement que la
Ville de Québec veut définir d’ici le printemps 2021.
Le Collectif La ville que nous voulons accorde une grande importance aux projets
de développement de la Ville de Québec, particulièrement ceux associés à
l’implantation du tramway et du réseau structurant amorcés depuis un certain
temps. Nous considérons que ces projets doivent s’inscrire dans une vision
globale et tenant compte des enjeux majeurs auxquels nous sommes confrontés
à notre époque, tel que l’urgence écologique, la justice sociale et économique, la
construction d’une ville inclusive alors que les discriminations demeurent
importantes et inacceptables. Ces enjeux ne sauraient être pris sérieusement en
compte sans accessibilité pour toutes et tous aux services de mobilité, à un
logement répondant aux besoins des personnes et des familles, à des services de
proximité dans tous les quartiers.
En ce qui concerne le secteur Chaudière et le projet de développement de l’espace
environnant le site du terminus du tramway nous considérons, en premier lieu, que
la Ville de Québec doit prendre sérieusement en considération les inquiétudes déjà
exprimées par les citoyennes et citoyens au regard de la sécurité de circulation
dans le secteur, de la protection de l’environnement, notamment les milieux boisés
et humides ainsi que de la qualité de l’air comme l’a exprimé le Conseil de quartier
de la Pointe-de-Sainte-Foy en décembre dernier.
Nous exigeons que le développement et l’aménagement du secteur Chaudière
respectent le milieu naturel qui s’y trouve. Par exemple, le boisé situé dans le
quadrilatère des rues Legendre, Blaise-Pascal, Mendel et du boulevard Chaudière
doit être préservé et devenir une zone intouchable et protégée.
Par ailleurs, la construction du terminus Legendre de la ligne de tramway ne doit
pas représenter une occasion d’affaires pour des promoteurs qui ne partagent pas
les valeurs fondamentales sur lesquelles la Ville de Québec doit s’appuyer en
matière de protection de l’environnement, de construction d’habitations
accessibles à toutes et à tous, de convivialité entre les résidentes et résidents.
Pour nous, cela exclue les méga projets immobiliers qui ne facilitent pas
nécessairement les relations sociales et l’entraide.
Aussi, nous proposons de limiter la hauteur des immeubles entre trois et six
étages, d’exclure les logements luxueux qui font le bonheur des spéculateurs et
de contenir le développement de nouvelles rues de maisons unifamiliales ou de
duplex comme c’est le cas en ce moment au sud du boulevard Chaudière. Ce dont
la population de Québec a besoin ce sont des logements sociaux, des logements
qui respectent la capacité de payer des personnes et des familles.
L’objectif de densification de la Ville de Québec doit exclure toute possibilité
d’étalement urbain. Or, nous pouvons douter que ce sera le cas en plaçant le
terminus du tramway dans le secteur Chaudière, à l’extrême ouest de la ville où
se trouveront le terminus et les stationnements Parc-O-Bus qui s’ajouteront.
En ce qui concerne la volonté de motiver des entreprises de haute technologie à
s’installer dans ce secteur ne doit certainement pas passer avant l’installation de
services de proximité. Dans quelque quartier que ce soit, il importe d’éviter de
construire des milieux qui seraient identifiés à une seule vocation comme les
technologies nouvelles ; cela serait porteur d’exclusion plutôt que d’inclusion et de
mixité.
Enfin, il est important que le lieu de construction du terminus ouest soit situé dans
un endroit qui maximise l’efficacité et l’utilité du tramway pour celles et ceux qui
auront à l’utiliser. En ce sens, le site actuellement projeté doit être réévalué, voire
remis en question, afin que les objectifs du développement de notre ville trouvent
une cohérence avec les objectifs de réduction du nombre d’automobiles circulant
jusqu’au centre-ville et sur les nombreuses autoroutes qui marquent le paysage
de Québec. À cet égard, ne faudrait-il pas envisager sérieusement le passage du
tramway à l’édifice Marly où se trouvent les bureaux de Revenu Québec ; ce serait
un avantage indiscutable comme plusieurs l’ont déjà souligné.
Le Collectif La ville que nous voulons entend suivre de près l’évolution de ce projet
de développement, comme plusieurs autres afin que Québec devienne une ville
exemplaire écologiquement, du point de vue de la justice sociale et du point de
vue démocratique.
Québec, 29 juin 2020
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