« C’est l’occasion de se rencontrer en plus petits groupes par rapport à nos réunions des conseils québécois, canadiens et aux congrès. Ça nous permet d’avoir de bons échanges et d’entendre ce qui préoccupe nos membres ici en région, mais aussi dans leur milieu de travail. C’est aussi une opportunité de faire le point sur les dossiers d’actualité. Évidemment, la négociation de l’ALÉNA de même que les dossiers du papier journal, du papier surcalandré, du bois d’œuvre et de l’aluminium seront à l’ordre du jour. Tout ceci dans le contexte où nous nous préparons à négocier le renouvellement du contrat modèle dans l’industrie papetière. Nous profitons aussi de cette réunion pour lancer notre campagne en vue des élections qui auront lieu cette année au Québec », a indiqué M. Gagné.
ALÉNA : des négociations difficiles
Au lendemain de la 6e ronde de négociation qui a pris fin la semaine dernière à Montréal, Unifor se montre inquiet de l’évolution des discussions. Il faut dire que l’annonce surprise de l’adhésion du Canada à l’Accord de Partenariat Trans-Pacifique (PTP) suscite de nombreuses interrogations. « Bien que le contenu exact de l’accord n’est pas encore connu, ce qui circule jusqu’à maintenant est de mauvais augure. Il faut bien comprendre que la négociation d’accords commerciaux, c’est un peu comme la négociation d’un contrat modèle. Si on concède d’un côté, il faudra le donner aux autres. Le gouvernement Trudeau a promis de négocier des accords commerciaux progressistes, mais là on se questionne sérieusement sur le résultat », a indiqué le dirigeant d’Unifor.
Unifor, qui suit les rondes de négociation à titre d’organisation invitée par le gouvernement fédéral, réitère sa demande envers les négociateurs et le gouvernement canadien afin qu’ils demeurent fermes. « On doit avoir de meilleurs accords. L’ALÉNA dans son état actuel n’est pas un bon accord. Il faut que des dispositions efficaces soient incluses pour la défense des droits du travail afin de tirer les conditions de travail vers le haut dans tous les pays signataires. Il nous faut aussi un bon dispositif de résolution des conflits », a expliqué M. Gagné.
Le secteur forestier toujours dans la mire américaine
Concernant le secteur forestier, le syndicat suit attentivement les recours entrepris par le Canada en vertu du chapitre 19 de l’ALÉNA et des règles régissant le commerce international auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour ce qui concerne le bois d’œuvre. « Pour le moment, les négociations de cet accord sont au point mort. Probablement que l’issue de ces recours sera déterminante pour la suite, mais ça prendra du temps. Nous attendons aussi les prochaines annonces concernant les taxes sur le papier surcalandré et le papier journal. Même si le département de commerce américain a fini par entendre raison dans le dossier de la CSeries à propos des taxes exorbitantes et injustes qu’ils avaient imposées, rien ne saurait nous surprendre.
« Quand on pense que les États-Unis imposent une taxe sur le papier journal canadien à la suite d’une seule plainte, c’est incroyable », s’est indiqué M. Gagné. Rappelons en effet que seule la compagnie NORPAC a porté plainte contre le papier produit au Canada alors que l’ensemble de l’industrie américaine du papier journal était contre l’imposition de droits compensatoires. Les arguments reprennent ceux utilisés pour le dossier du bois d’œuvre à savoir que le prix de la fibre récolté sur les terres publiques est trop bas et équivaut à une subvention. « Le marché du papier journal est en déclin depuis longtemps, le Canada n’a rien à voir avec ce déclin. Mais le pire, c’est que leur plainte risque d’accélérer cette décroissance, ce n’est vraiment pas fort », a poursuivi le directeur québécois. Dans l’intervalle, le syndicat a fait les représentations afin de s’assurer que les gouvernements puissent soutenir les entreprises comme c’est le cas dans le bois d’œuvre.
Une coalition régionale bienvenue dans l’aluminium
Le secteur de l’aluminium n’est pas en reste alors que le syndicat fait des représentations depuis des années maintenant afin qu’un virement majeur soit entrepris pour investir dans les nouvelles technologies de production. Dans sa politique sur l’aluminium, Unifor réclame aussi le développement de maillages entre la production de la matière première et la production de deuxième et troisième transformation dans des secteurs où le Québec est déjà présent comme l’aérospatiale ou les pièces de véhicules routiers. « Des initiatives comme celle de la semaine dernière alors qu’une coalition régionale se mobilise pour assurer l’avenir et le développement de cette industrie nous réjouissent. Vous pouvez compter sur Unifor pour participer et soutenir ce genre de plans d’action », a indiqué M. Gagné.
Négociation du contrat modèle de l’industrie papetière à l’Est du Manitoba
Depuis l’automne, les sections locales du secteur de la foresterie sont en préparation de négociation alors qu’ils ont consulté et préparé leurs demandes en vue de la négociation modèle. Au mois de février, la Conférence salariale des sections locales d’Unifor se tiendra à Montréal afin de déterminer la compagnie cible ainsi que le cahier des demandes syndicales. Plusieurs milliers de membres seront concernées par cette négociation.
2018 : une année électorale
Les dirigeantes et dirigeants d’Unifor profitent aussi de la rencontre pour discuter des prochaines élections québécoises qui se tiendront à l’automne. Lors de leur dernière réunion du Conseil québécois en novembre, les membres ont pu contribuer au processus de création de la plate-forme d’Unifor qui comporte une série de revendications. Des équipes de militantes et militants seront mises en place partout au Québec afin d’aller à la rencontre des candidates et candidats des différents partis politiques.
La tournée des régions se poursuit à Baie-Comeau demain et sera à Rivière-du-Loup mercredi. Au total, ce sont dix rencontres qui se tiendront d’ici le mois d’avril prochain à Montréal, Québec, Trois-Rivières, Gatineau Amos, Rive Sud et Rive Nord de Montréal. Au Saguenay-Lac-Jean uniquement, le syndicat Unifor représente près de 4 000 membres qui oeuvrent principalement dans les secteurs de la forêt, transformation du bois et de l’aluminium.
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