Survivre tout en demeurant,
Vivants comme la mémoire,
Vivantes,
Au ventre de nos existences,
Nos ventres creux faméliques
Affamés de cohérence,
Survivre en refusant
Que meure cette flamme
Sur laquelle nous nous recroquevillons.
Tant et si bien, que nous ne vivons plus.
Que nous n’existons plus,
Que nous ne sommes que vestiges,
Une gardienne immuable,
Momifiée par les toiles
De sa mémoire.
Alors j’ai pris la flamme.
Je l’ai prise à pleine main.
Et j’ai bouté le feu.
Pour que l’espoir perdure,
Il faudra le répandre.
Pour que la révolte gronde,
Il faudra l’exprimer,
Pour que le feu brûle,
Nous devrons le délier.
Peu importe les vents,
Dans nos embrasements
Il court maintenant, le feu.
En chacun de nous,
En chacune de nous.
Manon Ann Blanchard