« La Loi instituant le Centre d’acquisitions gouvernementales et Infrastructures technologiques Québec devait générer des changements en profondeur et durables en matière de gestion des acquisitions et des technologies de l’information, notamment en maximisant les gains d’efficience et d’efficacité tout en concentrant l’expertise. Pourtant, le SPGQ vient de documenter un phénomène pointant à l’exact opposé avec des ministères et organismes qui font le plein de sous-traitance - à plus de 50 % au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration et à la Société de l’assurance automobile du Québec ! -, mais le vide pour ce qui est de rebâtir leur expertise interne, comme en témoigne le nombre de postes vacants qui a doublé en 5 ans », exprime Line Lamarre, présidente du SPGQ.
Le SPGQ déplore cette situation, car le rapport annuel de gestion 2019-2020 du Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) mentionnait pourtant que, dans un contexte de transformation du marché du travail, il est essentiel de revoir les façons de faire afin d’attirer les meilleurs talents et d’assurer le maintien et le développement de l’expertise gouvernementale.
« Il s’agit là d’une phrase creuse, car nous n’observons pas que le SCT mise davantage sur l’expertise, le professionnalisme et l’engagement de son personnel pour réaliser sa mission de gouverne et d’encadrement. Contrairement à ce qu’il dit, le SCT ne fait rien ou très peu pour maintenir les conditions favorables à la performance et à l’engagement de ses équipes. Il s’en remet énormément aux consultants en analyse en développement de système, en gestion de projet, en infrastructure technologique générale, en architecture organique et en soutien de projet », précise Mme Lamarre.
« Nos membres ne constatent aucun effort supplémentaire du SCT pour adapter ses stratégies afin d’attirer les talents, pour fidéliser son personnel et renforcer son expertise afin de demeurer une organisation attrayante et un accompagnateur crédible auprès des ministères et organismes. Le SPGQ a aussi tout le loisir d’observer à la table de négociation la même absence de cohérence et de double-discours, ce qui semble symptomatique de ce gouvernement », ajoute Line Lamarre.
Le SPGQ estime que le train a frappé le mur, car le gouvernement ne parvient plus à définir clairement ses besoins en TI, ni même à prévoir des exigences et des critères spécifiques en cohérence avec les besoins établis et les résultats attendus. Entre la rédaction de l’appel d’offres et la finalisation du contrat, il ne détient plus l’agilité requise pour documenter adéquatement les situations ou les choix effectués à toutes les étapes du processus. « Dans une consultation récente, plus de 40 % de nos membres disaient observer une augmentation du recours à la sous-traitance. Difficile de s’étonner ensuite que plus de deux milliards $ durant 20 ans aient été dilapidés en pure perte pour informatiser le réseau de la santé. L’expertise interne doit être regarnie pour faire face à des besoins sans cesse grandissants », conclut la présidente du SPGQ.
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