« Nous allons à ce Sommet avec une attitude d’écoute et d’ouverture, nous espérons grandement pouvoir apporter de l’eau au moulin et commencer à dégager des pistes de solutions pour rendre l’enseignement supérieur plus accessible au Québec », soutient Louise Chabot.
Pour une plus grande accessibilité aux études supérieures
En matière de frais de scolarité, la CSQ prône un gel, en vue d’améliorer l’accessibilité la plus large aux études universitaires. « Cependant, l’accessibilité ne repose pas exclusivement sur les frais de scolarité », mets en garde la présidente de la CSQ. « C’est également une question géographique, sociale, d’encadrement des frais institutionnels obligatoires, et d’investissement en amont dans le réseau de l’éducation, c’est une question complexe », résume-t-elle.
C’est d’ailleurs ce que les professeurs, les chargés de cours, le personnel de soutien, les professionnels de recherche et les étudiantes et étudiants membres de la Table des partenaires universitaires (TPU) ont conclu lors d’uneUC prise de position le 19 février dernier. « La TPU s’oppose à l’indexation des droits de scolarité et réclame, à court terme, un chantier d’envergure sur les conditions de vie et la contribution financière des étudiantes et des étudiants », explique Louise Chabot.
Pour Bernard Bérubé, président de la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), « l’accès à la formation continue à temps partiel et un meilleur financement au collégial s’imposent pour répondre adéquatement aux besoins de formation. De plus, l’accessibilité à l’enseignement supérieur doit l’être dans toutes les régions du Québec si nous voulons, entre autres, continuer à accueillir en grand nombre une population étudiante de première génération ».
Des universités au service des étudiants et de la communauté
La CSQ plaide en faveur d’une revalorisation des volets enseignement et service aux collectivités des universités québécoises. « On a eu tendance, ces dernières années, à mettre ces deux missions en arrière-plan », selon Louise Chabot. « Nous espérons pouvoir nous pencher sur la mission et le rôle de nos universités lors du Sommet », enchaîne-t-elle.
Pour Marie Racine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), cette revalorisation passe par une amélioration des conditions de travail et d’exercice du personnel universitaire. « Pour offrir un environnement propice à l’épanouissement intellectuel des étudiantes et des étudiants, ça prend du personnel qui a les outils nécessaires pour faire correctement son travail. », commente-t-elle. « Le personnel de recherche, tant du côté des professionnels que du personnel de soutien, ainsi que les chargés de cours, vivent une précarité professionnelle croissante depuis nombre d’années, il faut s’attaquer à ce problème », conclut Marie Racine.
Mario Beauchemin, président de la Fédération de l’enseignement du collégial (FEC-CSQ), soutient pour sa part qu’on doit mieux reconnaître les cégeps et les universités comme moteur de développement économique, social et culturel pour toutes les régions du Québec. « Le récent règlement sur les frais engendrés par le conflit étudiant est une très bonne nouvelle, mais la stabilité du financement à long terme devra être réglée également. Plus d’un jeune québécois sur deux a la chance d’entamer des études collégiales. Il faut continuer à miser sur ce réseau unique pour favoriser l’accès à l’enseignement supérieur », soutient-il.
Accorder nos violons
La CSQ voit d’un bon œil la volonté du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et des Technologies (MESRST) de mettre au jeu la création d’une instance intermédiaire de coordination des universités. « Pour le moment, nous ne disposons pas d’un portrait clair des besoins des universités en matière de financement, de développement, ou de personnel », explique Louise Chabot.
La CSQ croit qu’une instance de coordination permettrait d’encadrer le développement des universités et d’améliorer notre vision d’ensemble du réseau. Une instance de coordination permettrait une meilleure collaboration entre les établissements, tout en permettant une gestion plus cohérente de l’offre et de la demande de formation.
Contribuer au débat
La délégation de la CSQ, plus grande force syndicale en éducation au Québec, a l’intention de proposer des pistes de réflexion et de solution durant le Sommet sur l’enseignement supérieur. « Nous voyons ce Sommet comme une belle occasion de nous pencher sérieusement sur l’enseignement supérieur au Québec », explique Louise Chabot. « Loin d’être une fin en soi, ce sera l’amorce de chantiers de travail visant à accroître l’accessibilité et la qualité de nos cégeps et de nos universités », espère-t-elle.