Inégalités aberrantes
Pour Claudia Faille, présidente du Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ), les sages-femmes sont toujours victimes, près de 15 ans après la légalisation de leur profession, d’une injustice flagrante. Le RSFQ réclame du ministère qu’il redresse la situation. « Les sages-femmes, tout comme les médecins de famille, sont des professionnelles de la santé de première ligne, qui ont l’entière responsabilité du suivi prénatal, de l’accouchement et du suivi postnatal jusqu’à six semaines, de la mère et du nouveau-né. Malgré cela, nous sommes payées 1 $ l’heure pour être de garde et nous n’avons pas de compensation pour nos horaires défavorables. Croyez-vous que les médecins travaillent dans ces conditions ? Au contraire, les médecins ont vu leur rémunération augmenter de 50 % en six ans, précise-t-elle. La façon dont nous sommes traitées est-elle due aux faits que nous soyons peu nombreuses et que nous ne soyons que des femmes ? J’ose à peine croire que la réponse soit oui ! »
Refuser aux sages-femmes, c’est refuser aux femmes
Les sages-femmes s’étonnent du peu de reconnaissance du gouvernement envers leur modèle de pratique, qui permet une amélioration des indicateurs de santé, à court, moyen et long termes grâce, entre autres, à une diminution importante des interventions obstétricales. Ce qui représente, de plus, des économies substantielles pour le système de santé. C’est également un modèle qui répond aux besoins de nombreuses femmes du Québec. « Le ministère doit comprendre qu’en refusant de nous rémunérer adéquatement pour notre garde, il refuse de reconnaître notre façon de pratiquer. De plus, il met en péril un modèle qui reconnaît aux femmes le droit de choisir le type de suivi et d’accouchement qui leur convient », dénonce la présidente du RSFQ. Effectivement, le modèle de pratique sage-femme est le seul à leur offrir une disponibilité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en plus de permettre le choix du lieu de l’accouchement, soit la maison de naissance, le domicile ou l’hôpital.