« L’importante mobilisation des groupes sociaux au printemps dernier a permis d’obtenir des gains concrets pour les femmes détenues au Leclerc, tels qu’un meilleur accès aux soins de santé, affirme Mélanie Sarazin, présidente de la FFQ. Toutefois, plusieurs problèmes systémiques que nous dénoncions n’ont toujours pas été réglés, dont la mixité hommes/femmes qui demeure un problème majeur, constituant aussi un frein au développement d’une philosophie et d’une expertise spécifiques à un centre de détention pour femmes. »
Les organisations déplorent aussi la culture, l’attitude et le manque de formation du personnel pour intervenir auprès de détenues femmes. Elles dénoncent également l’architecture de l’Établissement Leclerc. « On parle d’un centre de détention hautement sécuritaire, avec des barbelés, des couloirs étroits et d’autres éléments architecturaux qui sont totalement inappropriés considérant que la population féminine qui y est détenue est peu violente, déclare Lucie Lemonde, porte-parole de la LDL. Les femmes qui y sont incarcérées doivent ainsi vivre dans un milieu très austère et restrictif, incompatible avec leurs besoins en matière de réinsertion sociale. »
Le Centre des femmes de Laval (http://www.cflaval.org/), qui appuie la FFQ et la LDL dans ce dossier, estime pour sa part qu’il y a beaucoup à faire pour que l’Établissement Leclerc permette aux femmes de faire le cheminement qui pourra les amener à guérir de leurs blessures et prendre leur place en société. « Considérant les impacts néfastes que la prison peut avoir sur les femmes – appauvrissement, fragilisation sur le plan de la santé mentale et physique, incitation à la criminalité, etc. -, nous questionnons son utilité et sa capacité à favoriser une justice réparatrice au sein de notre société, déclare Graciela Mateo, porte-parole du Centre. Est-ce qu’il n’y aurait pas d’autres options et ne faudrait-il pas axer nos actions sur la prévention avant tout ? »