Cette revendication légitime des RSG et l’impact de cet arrêt de service met aussi en lumière la fragilité de la place des femmes sur le marché du travail.
– En 2018, les femmes de la région de Chaudière-Appalaches gagnaient 77 % du salaire des hommes (ISQ, 2019). Lorsqu’un salaire est à sacrifier au sein d’un ménage pour qu’un parent reste à la maison avec les enfants, c’est généralement le moins élevé, donc bien souvent celui de la femme.
– En Chaudière-Appalaches, 70 % des familles monoparentales ont à leur tête une femme (Statistique Canada, 2017).Difficile d’imaginer la situation, voire le casse-tête, de ces femmes qui se retrouvent sans garderie du jour au lendemain !
– En Chaudière-Appalaches, près de 30 % des femmes travaillent dans le domaine de la vente et du service (SCF, 2019). Comment est-ce possible pour ces femmes de concilier le fait qu’elles n’ont plus de service de garde, avec l’impossibilité pour elles de faire du télétravail étant donné la nature de leurs emplois ? Et c’est sans compter leur impossibilité de prendre des congés.
– En Chaudière-Appalaches, 23 % des femmes travaillent dans le domaine des affaires, de la finance et de l’administration. Dans ce cas, le télétravail est possible. Or, un grand nombre de petites, moyennes et grandes entreprises de la région sont encore réfractaires à cette forme de travail et ajoutent des contraintes tels que la surveillance numérique à distance et l’ajout d’heures de travail pour compenser le supposé « manque de productivité ».
Finalement, devant un tel constat, comment est-il possible d’inclure les femmes dans une relance économique pour la région de Chaudière-Appalaches ? Selon la directrice du Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches : « Cette situation sociale causée par le manque de places en garderie et la grève des RSG est un recul majeur pour les femmes de notre région qui ne peuvent pas être actives à leur juste capacité, car elles ont encore une fois la charge de la famille sur leurs épaules. Le gouvernement doit reconnaître que les RSG effectuent un travail important et exigeant. Les soutenir dans l’obtention de meilleures conditions de travail est une question d’égalité femmes-hommes. »
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