Haroun, visiblement très ému lui-aussi, a parlé avec le cœur. Le « projet » de QS n’est pas une « petite affaire », a-t-il affirmé. Ce n’est pas du relookage, ni des clichés. Ce qu’il y a d’original, c’est qu’il veut aller au fonds des choses, tout en restant intelligible et attirant pour une grande masse de personnes. « On a le droit de rêver », a-t-il affirmé en pensant au fait que nous sommes plusieurs centaines de membres dans QS-Maurice Richard. Cela nous fait penser à une idée à laquelle on ne pense pas souvent ces jours-ci : gagner !
Évidemment, la question de l’ « inclusion » figure au premier plan. Dans notre comté, la population était déjà depuis longtemps diversifiée (avec beaucoup d’Italiens notamment, ceux qui avaient littéralement construit la ville de Montréal pendant plusieurs décennies).
Récemment, des gens de tous les origines sont arrivés, surtout du Maghreb et de l’Afrique sub-saharienne. Dans l’école de mon fils, les enfants qui sont la deuxième génération (déjà) de ceux-ci sont presque le tiers des jeunes. Comme Haroun, la grande majorité des néo-québécois sont attachés au Québec, mais pas aux petites « formules » d’un nationalisme passé d’âge. Un pays indépendant, plusieurs pensent que c’est une bonne idée, si cela est accompagné d’un projet de société.
Car les néo-québécois ne sont pas contents avec le règne du 1 %. Ils sont un peu inquiets, car plusieurs vivent dans une certaine précarité, sans compte les diplômés et scientifiques à qui l’État et les entreprises nient leurs qualifications. Je pense que 90 % des techniciens qui posent les câbles de Vidéotron sont des ingénieurs marocains ou algériens !
Certes, on n’est pas en Alabama, même si le racisme systémique existe chez nous, sous d’autres formes. Parlez-en à Mamadou, Fatima ou Mohamed qui envoient des CV sans jamais être invités pour des entrevues. Regardons les jeunes noirs qui sont « profilés » par le SPVM qui pensent que la couleur de la peau est un indicateur de criminalité.
Sans nul doute, Québec Solidaire doit devenir le champion de cette grande lutte contre la discrimination. C’est une question de justice pour les néo-québécois, mais aussi pour nous, les « de souche ». Il n’y aura jamais un Québec juste, solidaire et indépendant si on ne se met pas tous ensemble.
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