Les membres de Revenu Québec ont approuvé à plus de 86,4 % les moyens de pression proposés. Ce taux de participation au-delà de toute attente démontre l’intérêt des professionnels de Revenu Québec en ce qui a trait à leurs conditions de travail et à la négociation de leur première convention collective depuis la création de Revenu Québec en 2011. Ils pourront exercer leur droit de grève dès maintenant ; ce droit sera exercé si l’employeur ne démontre pas plus d’ouverture dans le contexte des négociations avec les professionnels de Revenu Québec.
Les membres ont décidé d’exercer des moyens de pression originaux et flexibles. Les mandats de grève entérinés incluent un mandat de grève ciblée de courte, de moyenne et de longue durée et un mandat de grève générale de trois jours pouvant être pris en minutes ou en heures, sans oublier un mandat de grève générale illimitée pour des grèves de soir et de fin de semaine.
« En votant pour la grève, nos membres ont exprimé un NON retentissant aux offres pitoyables de l’employeur qui ne semble pas saisir, au-delà des belles paroles, l’importance de pouvoir compter sur une expertise compétente et indépendante », dénonce Richard Perron, président du SPGQ.
Le gouvernement propose d’abaisser arbitrairement les conditions de travail de ses experts qui veillent aux finances publiques. Avec leurs énormes responsabilités, les membres du SPGQ ne méritent certainement pas d’être traités de cette manière avec aussi peu de considérations. D’ailleurs, des députés commencent à réaliser l’importance d’un réinvestissement dans l’expertise de l’État, ce qui permet d’enrayer la mauvaise gestion et la mauvaise planification.
« Entre 2012 et 2015, la création de l’Agence du revenu du Québec a permis une hausse salariale moyenne de 4,6 % pour les cadres, mais une maigre hausse salariale moyenne de 1,7 % pour les professionnels. Le gouvernement a même accordé des augmentations salariales importantes aux députés, aux médecins, aux procureurs de la couronne et aux employés d’Hydro-Québec. Cette absence de reconnaissance envers l’expertise de nos membres est aberrante », condamne le président du SPGQ.
Les employeurs québécois prévoient accorder une augmentation salariale moyenne de 2,6 % en 2016, selon les dernières prévisions salariales du Conseil du patronat du Québec. De son côté, le gouvernement propose de n’accorder aucune augmentation de salaire à ses experts en 2016 et de continuer à les appauvrir au cours des quatre prochaines années. En plus, il veut réduire leur nombre annuel de congés de maladie et repousser l’âge de la retraite à 61 ans. Puis, il demande des clauses remorques provenant de la fonction publique pour les éléments financiers, sans tenir compte des spécificités de Revenu Québec.
Le Conseil du trésor ne propose que de modifier légèrement ses demandes initiales aux experts du fisc dans le dossier du gel salarial. Au menu : un gel salarial d’un an, assorti d’une faible augmentation de 1 % par an pendant 3 ans. « Bref, il s’agit encore d’un appauvrissement sous l’inflation pour les professionnels de Revenu Québec », ajoute M. Perron.
« Alors que l’Institut de la statistique du Québec démontre que les professionnels de l’État sont victimes d’écarts salariaux de 22 % qui augmentent encore, l’attitude du gouvernement va complètement à l’encontre des affirmations du premier ministre Couillard qui dit vouloir donner le goût aux jeunes de faire carrière au gouvernement du Québec », conclut Richard Perron.