« Ce gouvernement semble prendre un malin plaisir à ouvrir généreusement ses goussets pour aider les entreprises privées à combler leurs besoins en ressources humaines, spécifiquement en TI. En parallèle, il méprise ses propres professionnels des TI en menant avec le syndicat qui les représente une négociation de façade qui piétine malgré plus d’un an de pourparlers stériles. Quelle injustice pour nos membres ! » s’indigne Line Lamarre, présidente du SPGQ.
En agissant ainsi, le SPGQ est d’avis que le gouvernement investit dans les qualifications de ses futurs sous-traitants en informatique. Le SPGQ croit que le gouvernement actuel emboîte le pas aux vieilles méthodes libérales qui favorisent le recours à la sous-traitance abusive. L’efficacité et la maîtrise des projets ne peuvent devenir tangibles qu’en disposant des ressources suffisantes. Pour ce faire, la fonction publique doit être attrayante en offrant des conditions avantageuses par rapport aux autres administrations et au secteur privé.
« Le SPGQ reconnaît que la pandémie, le télétravail contraint et la diminution des déplacements ont dopé la demande pour des expertes et des experts en TI. Cependant, cette demande croissante existe aussi, et depuis longtemps, au sein de l’administration publique. En offrant des salaires dérisoires à ses propres spécialistes en informatique, le principal défi du gouvernement devrait consister à les conserver, non pas à forcer un exode de son expertise interne au profit du privé, et certainement pas en déroulant un pont d’or au bénéfice des entreprises privées » observe la présidente du SPGQ.
Si le gouvernement est sincèrement déterminé à reprendre le contrôle de ses projets informatiques, la fonction publique devrait mener une offensive de recrutement tous azimuts afin de combler d’abord ses propres besoins, estime le SPGQ, pas ceux des entreprises privées. Selon le syndicat, cette aide gouvernementale annoncée par le ministre Boulet sous forme de subventions salariales pouvant aller jusqu’à 85 % du salaire dénote une très mauvaise lecture de la situation, sauf à en considérer la portée électoraliste.
« Rapport après rapport, le Vérificateur général du Québec ne cesse pourtant d’inciter les élus à mieux encadrer l’utilisation des ressources externes et à revaloriser l’expertise interne en ajoutant des effectifs. L’annonce du ministre Boulet va totalement à l’encontre de ces constats récurrents, comme si l’État décidait d’abandonner au privé la maîtrise de ses fonctions stratégiques. C’est à n’y rien comprendre », conclut Mme Lamarre.
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