Édition du 18 juin 2024

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Québec

Revue de presse

Réactions au mini-budget du gouvernement Legault

Voici une compilation des communiqués émis en réaction au dépôt de la mise à jour économique par le ministre des finances Eric Girard. Ils sont présentés en ordre chronologique.

Mise à jour économique - Il faut en finir avec le maquillage des finances publiques, plaide Vincent Marissal

QUÉBEC, le 7 nov. 2019 - Alors que les chiffres dévoilés aujourd’hui révélaient que le ministre Girard s’est trompé de 300% lors de la mise à jour économique de l’an dernier, le député solidaire Vincent Marissal y voit une preuve flagrante de la nécessité de créer un poste de directeur parlementaire du budget afin de donner l’heure juste à la population sur l’état des finances publiques.

« Entre les prévisions que le ministre des Finances faisait l’an dernier à pareille date et les chiffres finaux présentés aujourd’hui pour l’exercice 2018-2019, le surplus est trois fois plus élevé. On parle d’une marge d’erreur de plusieurs milliards de dollars. Le gouvernement de la CAQ est-il encore aujourd’hui en train de reproduire les mêmes pratiques que ses prédécesseurs en maquillant les chiffres des surplus pour servir ses propres intérêts ? Il y a lieu de se poser la question », martèle M. Marissal.

« Le premier ministre aime répéter que les surplus appartiennent aux Québécois : ne serait-il pas normal qu’ils sachent précisément à combien s’élèvent ces surplus ? En créant un poste de directeur parlementaire du budget, cela nous permettrait d’avoir un regard extérieur, neutre et objectif sur les finances publiques du Québec sur une base régulière, par exemple à tous les six mois, plutôt qu’à la veille des élections seulement, comme c’est le cas actuellement avec la vérificatrice générale », explique M. Marissal.

Rien pour les services publics et l’environnement

Le député solidaire est également consterné de constater que malgré des surplus de plus de 4 milliards de dollars pour la période 2019-2020, aucun indicateur dans la mise à jour économique ne laisse présager des investissements dans les services publics ou dans la lutte aux changements climatiques.

« Si la CAQ s’empiffre aujourd’hui dans le buffet des surplus, c’est parce que les Québécois ont été mis au régime forcé pendant des années. Pourtant, il n’y a aucune indication dans la mise à jour économique du gouvernement qu’on va réinvestir dans les services publics, alors que c’est là où les compressions libérales ont fait le plus mal. On passe aussi le message aux fonctionnaires qu’ils n’auront pas vraiment de marge pour négocier : ce sera le taux d’inflation et rien de plus. Or, la fonction publique a aussi souffert des années d’austérité », martèle le député de Rosemont.

« Le gouvernement nous a habitués à la médiocrité en matière de lutte aux changements climatiques, mais là, on bat un record absolu : on nous dit qu’il y aura éventuellement un plan pour l’électrification des transports, mais que ça ira à l’an prochain. Tout ça alors que de l’aveu même du ministre Girard, la performance économique du Québec est remarquable. On ne veut surtout pas imaginer ce que serait leur plan d’action en période de ralentissement économique ! Ça fait longtemps qu’on demande des gestes concrets en environnement. Malheureusement, la CAQ se comporte une fois de plus en gouvernement climato-passif », conclut Vincent Marissal.


Une marge de manœuvre qui doit bénéficier aux employé-es du secteur public (CSN)

Devant la situation plus qu’enviable des finances publiques et la croissance économique plus importante que prévu, le gouvernement devra utiliser sa marge de manœuvre pour en faire bénéficier celles et ceux qui portent les réseaux à bout de bras.
La CSN accueille favorablement les mesures annoncées dans la mise à jour économique d’aujourd’hui, mais estime que celles-ci ne disposent pas de la nécessité de réinvestir dans les services publics et d’accorder une attention particulière aux travailleuses et travailleurs du secteur public.

« Nous saluons la décision d’accélérer le retour au tarif unique en CPE, tel que nous le demandons depuis le début de notre campagne « 4 ans, c’pas grand », souligne d’entrée de jeu le président de la CSN, Jacques Létourneau. Cette décision va inciter les parents à se diriger vers le réseau de services de garde éducatif subventionné et diminuera ainsi l’impact négatif des maternelles 4 ans sur celui-ci. »

La CSN souligne également l’accélération de la mise en place de la bonification de l’allocation familiale, l’amélioration du supplément aux enfants handicapés, le versement d’un crédit d’impôt aux prestataires d’assistance sociale et la baisse des tarifs de stationnement des établissements de santé, toutes des mesures sociales positives pour les Québécoises et les Québécois.

Des surplus faramineux
Cependant, devant la situation plus qu’enviable des finances publiques et la croissance économique plus importante que prévue, la CSN est claire : le gouvernement devra utiliser sa marge de manœuvre pour en faire bénéficier celles et ceux qui portent les réseaux à bout de bras et qui donnent les services à la population.

« Depuis les mesures d’austérité libérales, une crise sans précédent sévit dans les réseaux année après année, ajoute Jacques Létourneau. Il est urgent d’investir pour améliorer la vie de l’ensemble des Québécoises et des Québécois, dont font partie les 500 000 travailleuses et travailleurs des services publics. La surcharge de travail rend la situation insoutenable pour ces personnes. Ça ne peut plus durer. »

Dans le contexte de rareté de main-d’œuvre actuelle, Jacques Létourneau estime qu’il serait irresponsable de se contenter d’accorder à la majorité des hausses salariales indexées à l’inflation. « Dans tous les secteurs, que ce soit dans les écoles et les cégeps, les centres de santé et de services sociaux, les centres administratifs et les organismes gouvernementaux, le gouvernement a du mal à recruter du personnel. Il est crucial de donner un coup de barre afin de s’attaquer au problème d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre. Cela passera par un réinvestissement qui permettra de réduire les surcharges de travail et d’offrir des conditions salariales justes et équitables à tous ceux et celles qui choisissent de prendre soin de la population et de lui donner les services auxquels elle a droit. Le gouvernement Legault a le devoir d’y voir », conclut-il.


Mise à jour économique - Pas d’argent pour les ratios, malgré des surplus importants (FIQ)

MONTRÉAL, le 7 nov. 2019 - La mise à jour économique que vient de livrer le gouvernement Legault est décevante pour les professionnelles en soins, qui espéraient que leur gouvernement prendrait enfin les moyens nécessaires pour réduire leur surcharge de travail et assurer la qualité et la sécurité des soins aux patients-e-s.

Six mois après son premier budget, le gouvernement devrait avoir pris la mesure de la gravité de la situation dans le réseau de la santé. La mise à jour économique aurait dû servir à réajuster le tir.

Or, malgré les surplus budgétaires dans lesquels nage le Québec, aucun budget supplémentaire n’est prévu pour le financement des ratios sécuritaires des professionnelles en soins/patient-e-s. Pourtant, les projets déployés au cours des derniers mois ont démontré que les ratios permettent d’assurer la qualité des soins à la hauteur des attentes des Québécoises et des Québécois.

« Le gouvernement avait l’occasion de montrer que la santé est sa priorité. L’argent est au rendez-vous. De toute évidence, cette occasion est ratée », a déclaré la présidente de la FIQ, Nancy Bédard.

Le Parti libéral avait pourtant mis le financement de projets ratios en soins infirmiers dans sa liste de priorités. La mesure était évaluée à 350 millions de dollars, une somme disponible, puisque Québec a annoncé un surplus de 1,4 milliard de dollars.


Mise à jour économique : un réinvestissement urgent attendu dans les services publics (CSQ)

QUÉBEC, le 7 nov. 2019 - Alors que le gouvernement Legault a déposé aujourd’hui une mise à jour budgétaire révélant une marge de manœuvre importante, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) appelle maintenant le gouvernement à réinvestir dans les services publics.

« Le gouvernement promettait de remettre de l’argent dans les poches des Québécoises et des Québécois. C’est chose faite. Il doit maintenant passer à la réalisation de ses promesses sur la qualité des services à la population. L’embellie budgétaire actuelle va lui permettre, dans l’étape qui s’amorce, de réinvestir massivement pour améliorer la qualité des services et les conditions de travail pour le personnel des réseaux de la petite enfance, de l’éducation, de la santé et des ministères. Il y a urgence de valoriser et de reconnaître leur travail ! », affirme Sonia Ethier, la présidente de la CSQ.

Cette dernière accueille positivement l’abolition rétroactive de la taxe famille et la bonification de l’Allocation famille annoncées par le ministre des Finances, Éric Girard.

Une bonne marge de manœuvre pour les négociations du secteur public

De plus, Sonia Ethier explique que « la mise à jour économique d’aujourd’hui confirme que le gouvernement entre en négociation avec une marge de manœuvre suffisante pour répondre aux besoins des travailleuses et travailleurs des services publics ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la croissance économique, les revenus de l’État ainsi que la réduction de la dette affichent des résultats encore plus positifs que ce qui était annoncé en mars dernier. Le surplus pour cette année est de 1,4 milliard de plus que prévu.

Le personnel des services publics s’est beaucoup sacrifié dans les dernières décennies. Au nom de la « saine gestion des finances », les travailleuses et travailleurs ont vu leurs conditions de travail se détériorer et leur niveau de vie stagner. Maintenant, c’est l’heure du retour du balancier : le gouvernement doit réinvestir afin de s’attaquer aux problèmes d’épuisement et de surcharge, et favoriser l’attraction et la rétention du personnel dans les différents réseaux.

Fin de la contribution additionnelle

La CSQ salue également le retour au tarif unique pour les services éducatifs à la petite enfance. « Il s’agit vraiment d’une bonne nouvelle pour les parents et les femmes du Québec et aussi pour le réseau subventionné. Nous dénoncions cette taxe injuste depuis son instauration en 2015, notamment parce que les services éducatifs à la petite enfance sont le premier maillon de notre système éducatif et qu’ils contribuent significativement à l’essor économique du Québec. Il était vraiment temps qu’on revienne au tarif unique », souligne Sonia Ethier.

Autres coups de pouce intéressants aux portefeuilles

La bonification de l’Allocation famille et la réduction des coûts de stationnement des établissements de santé constituent aussi des annonces intéressantes de la mise à jour. Le versement automatique d’une partie du Crédit d’impôt pour solidarité représente un pas important pour simplifier l’accès à cette mesure de lutte à la pauvreté. Ces mesures donneront un coup de pouce aux familles à faible revenu.

La prochaine étape

Avec cette mise à jour, le gouvernement fait encore un pas important dans la réduction de la contribution fiscale des familles. « Depuis cinq ans, les gouvernements ont renoncé annuellement à plus de 5 milliards de dollars de revenus. La bonne situation des finances publiques doit maintenant servir à réinvestir pour solutionner les problèmes criants vécus dans les services publics », conclut Sonia Ethier.


La FTQ réagit à la mise à jour économique de la CAQ - « C’est désolant, aucune mesure annoncée par Québec pour améliorer les services publics » - Daniel Boyer, président de la FTQ

Montréal, le 7 nov. 2019 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) déplore l’insensibilité du gouvernement dans sa mise à jour économique face aux services publics qui ne cessent de se dégrader. « Aucun réinvestissement n’est prévu notamment dans la santé et l’éducation. On espérait mieux de ce gouvernement qui, dans l’opposition, ne cessait de s’attaquer aux libéraux et à leur obsession de l’austérité », déclare le président de la FTQ Daniel Boyer.

« Au moment où s’amorcent les négociations dans le secteur public, il est urgent de stabiliser le réseau afin de permettre aux travailleuses et travailleurs qui sont à bout de souffle d’être en mesure de mieux servir la population, les hommes, les femmes et les enfants dont elles et ils prennent soin quotidiennement, que ce soit dans les services de santé ou en éducation », ajoute le président de la FTQ.

« Considérant le surplus de 4 milliards avant le versement au fonds des générations, la FTQ estime que le gouvernement possède une marge de manœuvre suffisante pour répondre positivement aux demandes des travailleuses et travailleurs du secteur public », poursuit Daniel Boyer.

La FTQ accueille favorablement la bonification des allocations familiales, la réduction annoncée pour les services de garde subventionnés, et la baisse des tarifs de stationnement pour les établissements de santé. « Mais le fond du problème, c’est le saccage des services publics par le précédent gouvernement qui doit être réparé, et ce n’est pas ce qu’on constate dans cet énoncé économique de la CAQ », conclut le président de la FTQ.


Mini budget de la CAQ - Encore les impôts au détriment des besoins en santé et services sociaux (APTS)

LONGUEUIL, QC, le 7 nov. 2019 - « Le mini-budget caquiste confirme l’approche exagérément conservatrice du gouvernement en matière de finances publiques, une approche qui risque de faire mal à notre système de santé et de services sociaux », a commenté cet après-midi, Carolle Dubé, présidente de l’APTS.

L’APTS déplore que le ministre des Finances reconduise ses prévisions prudentes de mars dernier en disant tabler sur un « maigre » surplus de 4,1 G $ (avant versement au Fonds des générations). Pourtant, pour les quatre premiers mois de l’exercice financier actuel, les surplus atteignaient déjà 2,1 G $ (avant versement au Fonds des générations) et les perspectives de croissance économique étaient deux fois plus élevées que prévu.

« En procédant ainsi, dénonce Carolle Dubé, le ministre des Finances continue à présenter un portrait démesurément pessimiste des finances publiques afin de laisser en plan le rehaussement nécessaire du financement des services à la population, à commencer par le solide coup de barre dont notre système de santé et de services sociaux a grandement besoin. »

Pour la présidente de l’APTS, Québec utilise ses surplus impressionnants pour baisser encore une fois l’impôt des contribuables, un procédé insidieux selon elle. « On dira que cet argent " appartient " aux Québécois·e·s et doit leur être retourné, mais c’est leur faire un cadeau empoisonné si c’est au détriment de la qualité et de l’accessibilité des services qui leur sont offerts et des délais d’attente de toutes sortes », s’indigne-t-elle.

L’APTS rappelle que les besoins sont toujours aussi criants du côté de la santé publique et des nombreux programmes destinés à répondre aux besoins des personnes vulnérables. Avec la bonne tenue des finances de l’État, le gouvernement aurait pourtant toute la latitude nécessaire pour un changement de cap.

« Où est la différence avec le gouvernement précédent, si ce n’est dans la seule réduction du coût des stationnements, à défaut notamment de réinvestir dans la ressource la plus précieuse du réseau, son personnel, qui prodigue des soins et des services à la population et qui tient le système à bout de bras depuis des années ? » de conclure la présidente de l’APTS.


Mise à jour économique - Un pas en avant, deux pas en arrière, selon la FSSS-CSN

MONTRÉAL, le 7 nov. 2019 - Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), si la mise à jour économique contient certaines mesures positives pour la population, elle témoigne surtout de l’absence de volonté du gouvernement Legault de réinvestir pour mettre fin à la crise dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Un pas en avant pour le réseau des services de garde éducatifs

La meilleure annonce de cette mise à jour économique est le retour au tarif unique dans les services de garde subventionnés rétroactivement au début de l’année 2019. Cela permettra de donner du souffle aux CPE et aux responsables en service de garde (RSG) en milieu familial. Cette décision va de plus atténuer l’impact négatif des maternelles 4 ans sur le réseau des services de garde éducatifs subventionnés. Il reste maintenant au gouvernement à augmenter le nombre de places dans le réseau et à valoriser à sa juste valeur le travail de celles et ceux qui y œuvrent.

« La modulation des tarifs, c’était une autre tactique pour favoriser les garderies privées au détriment des CPE et des RSG. On a martelé sans cesse qu’il fallait retourner au tarif unique et on peut enfin crier victoire ! Plus de familles pourront profiter des services de qualité du réseau. Il est maintenant temps de concentrer nos efforts à augmenter le nombre de places dans le réseau », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN.

Deux pas en arrière pour la crise du réseau

Concernant la baisse des tarifs des stationnements dans les établissements de santé, la FSSS-CSN est heureuse d’apprendre que la population pourra économiser, mais s’étonne que cette mesure ne concerne pas le personnel du réseau.

Lors du dépôt du budget 2019, la FSSS-CSN proposait trois mesures pour agir contre la pénurie de personnel et la surcharge de travail. La FSSS constate que la mise à jour économique de la CAQ est muette sur cet enjeu majeur.

« Le personnel du réseau est surchargé depuis trop longtemps. Les salaires et les conditions de travail ne sont pas au rendez-vous pour attirer du monde et donner un coup de pouce. Et qu’est-ce que le gouvernement a à nous dire ? Rien. En plus, il nous dit : continuez de payer de votre poche pour venir soigner la population ! », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Un gouvernement qui refuse de mettre fin au manque à gagner du réseau

Pour la FSSS-CSN, ce que cette mise à jour économique illustre, c’est la volonté du gouvernement de se priver de revenus pour financer nos services publics. La réduction des contributions fiscales n’est pas remplacée par de nouvelles formes de revenus. Le gouvernement Legault aurait dû profiter de cette occasion pour aller chercher de nouveaux revenus pour l’État auprès des plus privilégiés de notre société. Cela ne pourra faire autrement que de continuer d’alimenter le manque à gagner des établissements du réseau depuis 2013-2014, qui se chiffre maintenant à 9 milliards.

« Le gouvernement Legault se trouve dans une belle posture. Il doit déterminer où investir les surplus qui ont été accumulés par le précédent gouvernement en imposant des mesures d’austérité qui ont fait mal aux services publics et à celles et ceux qui y œuvrent. Mais plutôt que de travailler de façon structurante pour mettre fin à la crise de surcharge dans le réseau, il se dépêche de vider les coffres pour mieux continuer d’épuiser les travailleuses et travailleurs », de conclure Jeff Begley.


Mise à jour économique - Deux mesures simples que le gouvernement ne peut plus reporter (Collectif pour un Québec sans pauvreté)

QUÉBEC, le 5 nov. 2019 - Rien n’indique que le gouvernement du Québec investira massivement dans la lutte contre la pauvreté avec la mise à jour économique du 7 novembre. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté espère toutefois qu’il saisira l’occasion pour enfin poser deux gestes qui permettraient à des personnes vivant dans la pauvreté de toucher des revenus auxquels elles ont droit ou qui leur ont été promis ; deux gestes qui feraient une énorme différence dans leur vie et qu’elles attendent depuis longtemps : le versement automatique du crédit d’impôt pour solidarité et la mise en œuvre du programme de Revenu de base.

Versement automatique du crédit d’impôt pour solidarité

« Le 26 septembre dernier, la protectrice du citoyen relevait que plus de 40 000 prestataires d’aide de dernier recours qui ont droit au crédit d’impôt pour solidarité ne le reçoivent pas parce qu’elles ne remplissent pas de déclaration de revenus, rappelle le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. Cela représente 998 $ par année pour une personne seule : un montant énorme pour quelqu’un qui, à l’aide sociale, touche des prestations de 8028 $ par année. »

« Ce crédit d’impôt a été instauré pour aider les personnes les plus mal prises. Mais pour beaucoup d’entre elles, l’argent ne se rend juste pas. Quand le gouvernement cessera-t-il de les priver de cet argent ? Oui, le premier ministre a dit vouloir régler le problème au plus tard avec le prochain budget, mais nous ne savons pas de quelle façon il entend le faire. Nous espérons qu’il optera pour le versement automatique du crédit d’impôt, comme le suggère d’ailleurs la protectrice du citoyen. Et nous espérons qu’il procédera immédiatement ; le dossier n’a que trop traîné. »

Mise en œuvre du programme de Revenu de base

Serge Petitclerc poursuit : « Le programme de Revenu de base a suscité beaucoup d’espoir chez les personnes assistées sociales avec contraintes sévères à l’emploi. Malheureusement, même si le projet de loi visant l’instauration du revenu de base a été adopté en mai 2018, une étape importante a été escamotée : l’édiction du règlement devant permettre sa mise en œuvre. Cela fait en sorte que le programme, avec toutes les mesures intéressantes qui avaient été annoncées dans les intentions réglementaires, n’existe tout simplement pas. »

« Dans ce dossier aussi, le gouvernement doit cesser de faire attendre les gens sans raison. En édictant le règlement, le gouvernement aurait l’occasion d’y confirmer le montant de la prestation du revenu de base, censé atteindre sinon dépasser le montant de la Mesure du panier de consommation (soit un peu plus de 18 000 $ en 2019). Il pourrait aussi confirmer des mesures comme l’individualisation des prestations, les gains de travail illimités et l’exclusion unique de 500 000 $ pour les biens et avoirs liquides. Finalement, il pourrait en profiter pour disposer du principal irritant de ce programme, soit le délai de carence de 66 mois imposé aux personnes admissibles. »

Une inaction injuste

« Si le gouvernement ne veut pas traiter la lutte contre la pauvreté en priorité, il pourrait au moins cesser de priver des dizaines de milliers de personnes de revenus auxquels elles ont droit ou qui leur ont été promis, conclut Serge Petitclerc. La mise à jour économique est une belle occasion pour enfin annoncer le versement automatique du crédit d’impôt pour solidarité pour les personnes assistées sociales et la mise en œuvre du programme de Revenu de base. L’inaction nous semblerait d’autant plus injuste que ces mesures sont principalement destinées aux personnes les moins nanties de notre société et que le gouvernement dispose de considérables surplus budgétaires. »


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