Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Syndicalisme

Réaction syndicales aux offres du gouvernement caquiste pour les négociations du secteur public

Voici la revue de presse des réactions des syndicats et centrales syndicales aux "offres" du gouvernement Legault. Les travailleuses et travailleurs du secteur public seront confronté à un gouvernement qui veut affaiblir les services publics et transférer au privé ce qui peut être rentable pour quelques mercenaires de la santé ou de l’éducation. Les revendications des syndicats du secteur public doivent être soutenues pour éviter la privatisation des services publics, objectifs de la CAQ


Dépôts gouvernementaux en santé et services sociaux - Les organisations syndicales ne veulent pas rejouer dans le même mauvais film
Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Fédération des professionnèles (FP-CSN), Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)

MONTRÉAL, le 21 déc. 2022 /CNW Telbec/ - Les organisations syndicales représentant plus de 200 000 travailleuses et travailleurs en santé et services sociaux réagissent d’une seule voix aux dépôts patronaux sectoriels. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), ces dépôts ne reflètent pas l’urgence d’améliorer les conditions de travail du personnel du réseau.

Une réponse patronale floue qui ignore l’urgence d’améliorer les conditions de travail

Alors que les organisations syndicales ont chacune remis leur propre dépôt contenant plusieurs solutions pour améliorer les conditions de travail du personnel, elles ont toutes reçu le même dépôt patronal. Les organisations déplorent que le gouvernement semble vouloir utiliser les mêmes stratégies que lors des dernières rondes de négociations. Alors qu’il prétend vouloir implanter des mesures rapidement dans ses communications publiques, il dépose des offres floues aux tables de négociation. Plutôt que de poursuivre sa fixation de créer des lieux de discussion parallèles risquant de ralentir de façon importante la négociation et la mise en place rapide de solutions essentielles, il doit convenir avec les syndicats de mesures négociées pour aider les travailleuses et les travailleurs du réseau.

« Le gouvernement ne semble toujours pas comprendre que la crise que traverse actuellement le réseau touche de plein fouet l’ensemble du personnel de la santé et des services sociaux, pas seulement quelques titres d’emploi. À trop vouloir agir uniquement là où la situation est particulièrement difficile, on peut oublier que ce sont tous les titres d’emploi qui vivent de la détresse et de la surcharge. Si nous voulons améliorer les services à la population, il faut donner un coup de barre dans les conditions de travail de tout le personnel. Le réseau est complexe, nous devons travailler conjointement à la mise en place de solutions globales, durables et équitables, et ainsi éviter de déplacer ou de créer de nouvelles difficultés. Sinon, on ne fait que prolonger et aggraver la crise », indiquent les représentantes et les représentants de la FSSS-CSN, de l’APTS, du SCFP, du SQEES-FTQ, de la FSQ-CSQ, de la FP-CSN et du SPGQ.

Des dépôts patronaux inquiétants

Les dépôts patronaux sectoriels contiennent plusieurs mesures préoccupantes, particulièrement en ce qui concerne la présence au travail. De négociation en négociation, la partie patronale s’entête sur cet enjeu sans tenir compte des causes structurantes des absences du personnel dans le réseau.

« Si les travailleuses et les travailleurs sont si nombreux à être en absence, c’est parce que le réseau les rend malades. Comment pouvons-nous prendre bien soin de la population si nous sommes au bout du rouleau ? Si le gouvernement veut encore une fois taper sur la tête du personnel épuisé, il nous trouvera sur son chemin », de conclure les représentantes et les représentants syndicaux.


Réaction prudente au dépôt du CPNC - La FPPC-CSQ veut aborder les solutions aux grands enjeux du réseau
Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ)

MONTRÉAL, le 20 déc. 2022 - La Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) réagit avec réserve au dépôt fait par le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC).

D’entrée de jeu, le président, Éric Cyr, note que la FPPC-CSQ et la partie patronale s’entendent sur la majorité des grands enjeux du réseau collégial et qu’il semble y avoir un réel désir de part et d’autre de s’asseoir et de discuter de l’avenir. Toutefois, le contenu du dépôt présenté n’offre ni moyens ni solutions concrètes aux problématiques soulevées.

Les priorités patronales

Voici les priorités du CPNC qui forment un tout avec les principes directeurs gouvernementaux, soit :

 Actualiser l’offre de services et de formation ;

 Adapter l’organisation du travail aux besoins des étudiantes et étudiants ;

 Faire face aux enjeux de main-d’œuvre ;

 Mettre à jour certaines conditions de travail.

Les priorités du personnel professionnel

Ces priorités interpellent la FPPC-CSQ : « Le personnel professionnel est au centre du réseau collégial. Il adapte constamment les services offerts pour répondre aux besoins changeants des personnes étudiantes et de l’ensemble de la communauté collégiale, mais ses moyens d’action stagnent. Outre le salaire, le personnel professionnel veut une rémunération globale compétitive. Il souhaite être valorisé et reconnu à la hauteur de son expertise. Cette reconnaissance doit obligatoirement passer par un milieu de travail novateur et stimulant où la créativité, la flexibilité, l’autonomie professionnelle et l’expertise sont mises de l’avant », d’ajouter Éric Cyr, qui enjoint ainsi les représentants du CPNC à faire montre de cette même agilité lorsque viendra le moment de négocier.

La FPPC-CSQ espère que les parties auront des échanges importants au cours des prochains mois et est prête à écouter et à discuter afin de dégager des solutions satisfaisantes pour tous. La FPPC-CSQ a l’intention de profiter pleinement de cette occasion de faire valoir les moyens concrets qu’elle a identifiés pour moderniser les conditions de travail du personnel professionnel et pour répondre aux problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre.

Une organisation du travail plus attrayante et concurrentielle
Les rencontres du comité de négociation avec le CPNC débuteront au mois de janvier prochain. Éric Cyr termine en mentionnant que « la FPPC-CSQ souhaite démontrer comment l’organisation du travail peut être améliorée afin que les collèges deviennent des employeurs aux conditions de travail concurrentielles leur permettant d’attirer et de retenir en emploi du personnel professionnel et ainsi continuer à participer activement au développement de la société québécoise ».


Dépôt patronal pour le personnel professionnel de l’éducation
Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ)

« Les pros refusent d’être traités comme des numéros » - Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ

MONTRÉAL, le 19 déc. 2022 - Au lendemain du dépôt patronal pour le renouvellement de la convention collective du personnel professionnel des centres de services scolaires francophones, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec, la FPPE-CSQ, estime que la proposition patronale est hautement déshumanisante et nuira grandement à l’attraction et à la rétention de professionnelles et professionnels dans le milieu de vie des élèves.

« Au moment où plus de 500 postes professionnels sont vacants dans les centres de services scolaires, la partie patronale ne trouve rien de mieux à offrir aux professionnel·les que des mesures qui nient leurs besoins de base en tant qu’êtres humains. On sait que l’automatisation est dans l’air du temps. Cependant, les professionnel·les interviennent humainement auprès de jeunes êtres humains jour après jour et refusent d’être traités comme des numéros », affirme Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ.

Motifs d’absence et assurance salaire en danger

Les offres patronales mises de l’avant dans la négociation visent, entre autres, à réduire les motifs pour lesquels le personnel peut s’absenter et à réviser le programme d’assurance salaire. Ces demandes visent à contraindre les professionnel·les à travailler davantage, même lorsqu’ils sont malades, et nient la réalité de plusieurs professionnel·les qui doivent concilier leurs responsabilités familiales avec leur travail.

« Nous sortons d’une pandémie durant laquelle les professionnel·les ont œuvré au front pour maintenir et bonifier les services aux élèves en grands besoins, au milieu d’une organisation du travail parfois toxique. C’est ainsi que l’on peut pousser à bout les travailleurs les plus acharnés. Dans un tel contexte, nier le besoin de guérison du personnel risque nécessairement d’aggraver les problèmes au lieu de les régler. Le présentéisme est une nuisance connue, et personne ne gagne lorsqu’on force des intervenants malades à travailler, surtout pas l’élève », estime Jacques Landry.

La FPPE-CSQ réclame au contraire, dans ses demandes, davantage de flexibilité dans la semaine de travail et de meilleures dispositions pour la conciliation vie personnelle-travail. Elle juge qu’il s’agit là de solutions bien plus efficaces afin d’attirer des professionnel·les dans les écoles et les centres.

Remise en question des mécanismes entourant la sécurité d’emploi !

Aussi, sous prétexte d’offrir davantage de flexibilité aux gestionnaires, la sécurité d’emploi du personnel et ses mécanismes, qui constituaient l’un des derniers arguments d’attraction et de rétention du personnel professionnel dans le réseau public, sont remis en question.

Il ne faut jamais oublier que les professionnel·les ne constituent pas un personnel captif du réseau de l’éducation. S’il désirait recruter du personnel professionnel pour assurer la réussite des élèves et contrer l’exode des ressources vers le privé, le Conseil du trésor rate la cible de cent pieds. C’est plutôt une vague de désertion qui sévit en ce moment dans le réseau scolaire et qui risque de s’aggraver.

« Les professionnel·les s’attendaient à une lueur d’espoir suivant le dépôt des demandes patronales, mais le message reçu est tout autre. En plus de ne donner suite à aucune proposition syndicale, l’employeur propose de répondre à la pénurie de professionnel·les en contraignant les membres au travail », conclut Jaques Landry.


Négo 2023 - Centres de services scolaires francophones - Avec son offre, le gouvernement ignore les besoins du personnel de soutien scolaire
Fédération du personnel de soutien scolaire (CSQ)

QUÉBEC, le 16 déc. 2022 - Le Comité patronal de négociation des centres de services scolaires francophones vient de déposer son offre à la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ). Le président de la FPSS-CSQ constate « une fois de plus, le gouvernement a ignoré les besoins du personnel de soutien scolaire et il nous sert le même plat froid qu’en 2019 ».

Offres du CPNCF

Le CPNCF veut faire face à la rareté de personnel, favoriser la réussite de tous les élèves et accroître la flexibilité de la gestion administrative. Malheureusement, ces orientations louables cachent des moyens qui ne correspondent pas aux besoins du personnel de soutien scolaire.

En voulant revoir l’affectation du personnel, l’octroi des congés, l’assurance-salaire, les mouvements de personnel, les affectations temporaires, les heures et la semaine de travail et les droits acquis, il veut reculer plutôt que d’avancer.

Demandes de la FPSS-CSQ

Le personnel de soutien scolaire représente 40 % des personnes travaillant dans les écoles de la province. Que ce soient le personnel administratif, manuel, technique, paratechnique ou des services directs aux élèves, ces personnes contribuent à l’éducation en appuyant le travail du personnel enseignant, professionnel et de direction. M. Pronovost déclare « Sans le personnel de soutien scolaire, les écoles et les centres ne pourraient pas fonctionner, les offres patronales ne reflètent pas notre importance et notre apport essentiel en éducation. Nous sommes des incontournables ».

Améliorer la qualité des emplois du personnel de soutien scolaire

Le problème de la pénurie de personnel représente un enjeu majeur pour les membres de la FPSS-CSQ. Nous réclamions des mesures bien précises pour améliorer l’attraction et la rétention du personnel. « Cela passe par des emplois de qualité avec des postes à temps complet, la fin des horaires brisés, la valorisation de tous les emplois de soutien scolaire et la conciliation famille-travail. Il fallait des gestes concrets de la part du gouvernement pour régler ces problèmes et il les a complètement ignorés » indique Éric Pronovost.

D’autres dépôts sectoriels à venir

La FPSS-CSQ représente également du personnel de soutien scolaire des commissions scolaires (CS) anglophones et des CS Crie et Kativik. Nous recevrons les offres du gouvernement le 19 décembre pour les premières et le 21 décembre pour celles du Nord du Québec.

Les rencontres débuteront en janvier

Les rencontres de notre équipe de négociation pour les CSS avec celle du CPNCF débuteront au mois de janvier. La date précise n’est pas encore déterminée. M. Pronovost conclut « nous aurons l’occasion de leur démontrer l’urgence d’améliorer les conditions de travail du personnel de soutien scolaire, il sera essentiel que la partie patronale soit à l’écoute ».


Déclaration - Négos 2023 - Dépôt des offres patronales sectorielles - Déclaration de la présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ)
Fédération de la santé du Québec (CSQ)

MONTRÉAL, le 16 déc. 2022 - La Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) émet une déclaration publique de sa présidente, Isabelle Dumaine, à la suite du dépôt des offres patronales sectorielles.

« Nous prenons acte des offres déposées ce matin par le Conseil patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux dans le contexte de la négociation des conventions collectives du secteur public 2023. Évidemment, nous aurons besoin de plus de temps pour analyser finement le tout. Mais, a priori, il n’y a rien dans cette proposition qui améliorera réellement les conditions de travail de nos membres, et on s’en désole. On y parle de trois grands axes d’action de façon très nébuleuse. Rien de concret n’est proposé, dans un contexte où le personnel a un urgent besoin de se faire rassurer et de recevoir un message d’espoir. »


Réaction au dépôt gouvernemental en santé et services sociaux - Une occasion ratée d’implanter les solutions du personnel pour un réseau plus humain
Fédération de la santé et des services sociaux (CSN)

MONTRÉAL, le 16 déc. 2022 - La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ressort perplexe de la lecture du dépôt du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS). Alors que le gouvernement prétend vouloir agir rapidement pour implanter des solutions sur le terrain, c’est le contraire qui ressort de ses offres au personnel de la santé et des services sociaux.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent

Le dépôt patronal visant les conditions de travail du personnel de la santé et des services sociaux contient plusieurs grands principes sans toutefois mettre de l’avant de mesures concrètes et innovantes pour améliorer l’état déplorable du réseau. Pourtant, la FSSS-CSN propose 27 solutions concrètes pour agir du bord du personnel et ainsi améliorer les services à la population. Le dépôt patronal ne contient que peu de réponses à ces solutions, tout en soulevant plusieurs inquiétudes. En ce qui concerne les forums proposés par le gouvernement, la FSSS-CSN craint que cela ne ralentisse la cadence des négociations. Pour la fédération, ce qui importe pour le personnel du réseau, c’est de négocier rapidement des mesures concrètes et pérennes pour les épauler.

« Qu’est-ce qui se cache derrière les belles paroles du dépôt gouvernemental ? Si le passé est garant de l’avenir, il y a de bonnes raisons de croire qu’on est en train de se faire servir du réchauffé. Pendant ce temps, le personnel du réseau a tellement besoin d’un coup de main. Si le gouvernement reconnaît enfin les problèmes que nous vivons, nous attendons toujours qu’il se montre ouvert à implanter les solutions des travailleuses et des travailleurs », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS-CSN.

Un silence préoccupant sur des solutions concrètes pour améliorer le réseau

Pour la FSSS-CSN, ce qui ressort de ce dépôt, c’est le silence qu’il garde sur plusieurs enjeux majeurs. Par exemple, le dépôt patronal fait référence au Plan santé du ministre Dubé, sans mentionner que ce celui-ci vise à accentuer la place du privé en santé, tandis qu’il faudrait plutôt mettre nos énergies à consolider le réseau public.

« Le gouvernement ne propose rien pour épauler le personnel qui doit accueillir la relève, rien pour reconnaître l’expérience, rien pour implanter des ratios, rien pour accorder plus de vacances au personnel épuisé, rien pour lutter contre la privatisation et pour miser sur l’expertise du réseau. Pas un mot non plus sur des mesures environnementales. Toutes ces propositions innovantes venant de notre large consultation de nos membres sont autant d’occasions à saisir pour remettre le réseau sur ses pieds », de conclure Josée Marcotte.


Négociation nationale 2023 - Le jour de la marmotte
Fédération autonome de l’enseignement

QUÉBEC, le 15 déc. 2022 - La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a reçu ce matin à Québec les propositions patronales du gouvernement de François Legault, alors que s’entame la négociation du renouvellement de la convention collective des 60 000 enseignantes et enseignants qu’elle représente, qui arrivera à échéance le 31 mars 2023. La FAE fait le même constat que la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel : c’est le jour de la marmotte.

Une première analyse à chaud permet de constater que plusieurs des propositions sont les mêmes que lors des derniers dépôts. La situation est paradoxale, considérant que le gouvernement demande aux enseignantes et enseignants d’être agiles et novateurs, de faire preuve de souplesse, de créativité et de flexibilité, et de sortir du cadre traditionnel, alors qu’il leur sert les mêmes recettes. En langage enseignant, l’agilité, la flexibilité et la souplesse demandées tout au long du dépôt dans différentes mesures risquent d’être reçues négativement par les enseignantes et enseignants. La pression que le gouvernement met aujourd’hui sur eux représente un alourdissement de la tâche.

« Actuellement, beaucoup de profs dans le réseau ont étiré l’élastique au maximum et sont en situation de détresse. Nombreux sont celles et ceux pour qui l’élastique s’est brisé. D’autres ont fait le choix de quitter avant que ce soit le cas. Une désertion et une pénurie d’enseignantes et d’enseignants sans précédent sévissent dans le milieu de l’éducation. Malheureusement, malgré la volonté gouvernementale de trouver des solutions pour régler les problèmes les plus criants du système scolaire, le présent dépôt ne remplit pas trois critères : il ne donne pas le goût aux étudiantes et étudiants d’aller se former en enseignement ; il contribue peu à l’amélioration des conditions de travail des profs en exercice et il ne favorise pas le retour des enseignantes et enseignants qui ont quitté le réseau. Enfin, en raison de l’urgence de la situation, ce dépôt aurait dû offrir des conditions de travail qui préviennent la détresse psychologique et les absences prolongées, ce qui n’est pas le cas », déclare Mélanie Hubert, présidente de la FAE.

De plus, bien que l’élargissement de l’aide à la classe s’apparente à une bonne nouvelle, ses bienfaits n’ont pas encore été démontrés, puisque les projets pilotes sont en cours. Le gouvernement saute donc aux conclusions avant de connaître les résultats.

« C’est bien beau vouloir aller rapidement pour régler les problèmes dans le réseau scolaire, mais ceux-ci sont le résultat de décennies de mauvais choix organisationnels, politiques et financiers », ajoute Madame Hubert.

Ensuite, les offres salariales de départ sont décevantes, puisqu’elles constituent un recul. Elles ne permettent même pas de rattraper l’inflation des dernières années. De plus, la prime de 1000 $ n’est pas une mesure pérenne, puisqu’elle n’est pas récurrente. Toutefois, la FAE perçoit positivement la volonté d’ajuster la structure salariale, mais il y a encore beaucoup de place à l’amélioration.

Par ailleurs, de façon non équivoque dans ce dépôt, l’intégration des élèves en difficulté a atteint un sommet, celui de l’inclusion. Pour les enseignantes et enseignants, la composition de la classe constitue le cœur du problème : l’intégration est allée trop loin. Or, la levée de tous les éléments que le gouvernement qualifie d’obstacles à l’inclusion et qui sont présents dans ce dépôt représentera un alourdissement encore plus grand pour les profs. Non seulement le gouvernement ne répond pas aux besoins exprimés par les profs, mais il propose des mesures qui vont dans le sens contraire.


Dépôt des offres patronales au personnel de l’État - Insuffisantes pour pérenniser les services publics, juge le SPGQ
Syndicat de professionnels et de professionnelles du gouvernement du Québec

QUÉBEC, le 15 déc. 2022 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) est particulièrement déçu des offres d’à peine 9 % sur cinq ans au personnel de l’État présentées aujourd’hui en conférence de presse.

En 2022, l’indice des prix à la consommation au Québec a été de 6,60 %. Il devrait être de 4,94 % en 2023 et de 3,41 % en 2024. « Nos membres ont vu leur pouvoir d’achat se réduire comme une peau de chagrin avec une augmentation d’à peine 2 % en 2022. Le gouvernement vient d’augmenter les pensions alimentaires de 6,5 % pour contrer l’augmentation du coût de la vie et il juge que 3 % suffisent pour son personnel en 2023-2024 ? » questionne Guillaume Bouvrette, président du SPGQ.

Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, les offres présentées aujourd’hui sont nettement insuffisantes pour attirer et retenir le personnel professionnel de l’État. « Le gouvernement est loin d’être un employeur de choix, comme le laisse entendre la présidente du Conseil du trésor. Déjà, le gouvernement peine à pourvoir ses postes vacants parce qu’un rattrapage salarial est nécessaire. Plusieurs postes demeurent affichés de longs mois, ajoutant une pression indue sur le personnel en place et créant ainsi d’autres départs dans un cercle vicieux déplorable », tonne le président du SPGQ.

Selon l’Institut de la statistique du Québec, les écarts de rémunération sont systématiquement défavorables aux professionnelles et professionnels de l’État. Ils sont de près de 15 % avec ceux des autres services publics (gouvernement fédéral, entreprises publiques, municipalités et universités) et de 9 % avec ceux du secteur privé. « C’est une véritable honte que le gouvernement soit moins généreux envers son personnel professionnel que les entreprises privées. Alors qu’il devrait être exemplaire et servir de modèle, le gouvernement québécois figure parmi les cancres », dénonce M. Bouvrette.

Le SPGQ accueille positivement la préoccupation du gouvernement pour les réseaux de la santé et de l’éducation, mais se désole qu’il semble négliger le personnel de la fonction publique. Pourtant, le travail de ces professionnelles et professionnels est au cœur de la mission de l’État.

Par ailleurs, le SPGQ est étonné et déçu de l’attitude cavalière du gouvernement qui présente ses offres aux médias avant même de les avoir déposées à ses tables de négociation. « C’est un grand manque de respect et nous nous attendons à mieux de la part de l’employeur à l’avenir. Si l’intention du Secrétariat du Conseil du trésor est de négocier sur la place publique, nous allons en prendre acte et nous gouverner en conséquence », conclut Guillaume Bouvrette.

Finalement, le SPGQ a soulevé d’autres problèmes très importants, notamment en ce qui a trait à l’organisation du travail, au télétravail, aux assurances et à la retraite. Le syndicat s’attend à ce que l’employeur s’y attaque aussi avec sérieux et avec le respect que le personnel professionnel mérite.


Offres du gouvernement : les professionnelles en soins offusquées
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

QUÉBEC, le 15 déc. 2022 - Ce matin, la Fédération interprofessionnel de la santé du Québec - FIQ a pris acte des offres patronales dans le cadre du renouvellement de la convention collectives des professionnelles en soins du réseau de la santé. La FIQ constate que les offres sont loin des attentes des professionnelles en soins.

Rémunération

Les offres salariales patronales sont de 9 % sur 5 ans, alors que les demandes de la FIQ sont de 12 % sur 3 ans accompagnées d’une protection du pouvoir d’achat et d’une mise à niveau pour combler l’inflation des derniers mois.

« On est loin du compte, les offres du gouvernement ne sont clairement pas à la hauteur des sacrifices que les professionnelles en soin subissent depuis trop longtemps. Clairement, le gouvernement rate sa cible s’il veut devenir un employeur de choix. Nos membres s’attendent à des changements significatifs pour de meilleures condition salariale et de pratique. On mérite de pouvoir avoir le sentiment du devoir accompli lorsqu’on rentre chez soi après notre quart. On veut être reconnu à notre pleine valeur et on mérite d’avoir une conciliation travail - vie personnelle équilibrée. L’offre actuelle lorsqu’elle sera connue de nos membres les offusquera sans aucune doute », déplore La présidente de la FIQ, Julie Bouchard.

Encore des forums de DISCUSSION. Vraiment ?

Le gouvernement propose encore beaucoup trop de forums de discussions sur de nombreux sujets. Il veut créer pleins de comités pour parler de différents sujets comme la stabilité des équipes, le TSO et l’aménagement du temps de travail. Cette façon de faire est totalement inefficace pour régler rapidement les problèmes du réseau de la santé.

En fait, il n’y a rien de concret pour mettre fin au TSO, rien de concret pour diminuer progressivement le recours au personnel des agences, rien de concret pour valoriser le travail des professionnelles en soin et diminuer la charge de travail, comme avec des ratios.

« Les enjeux prioritaires, c’est à la table de négociation que ça se passe. Pas besoin de forums qui s’éternisent. La FIQ a des propositions concrètes, réalisables et applicables rapidement pour sauver le réseau de la santé. Le réseau est brisé, on doit agir et vite », affirme Julie Bouchard.

Redonner espoir

« Le ministre Dubé affirme sur toutes les tribunes qu’il souhaite faire du réseau de la santé et des services sociaux un employeur de choix. Il devrait passer le mémo à sa collègue du Trésor, Sonia LeBel et à ses négociateurs. Pour nous, c’est la négociation de l’espoir… on en est vraiment loin ! Cet espoir, c’est celui de voir des changements rapides, pour toutes les professionnelles en soin, et applicables concrètement sur le terrain. Le gouvernement a le pouvoir de changer les choses en appliquant nos demandes connectées sur la réalité du terrain », conclue Mme Bouchard.


Renouvellement des conventions collectives - Aucune lueur d’espoir pour les enseignants
Fédération des syndicats de l’enseignement (CSQ)

QUÉBEC, le 15 déc. 2022 - Ayant pris connaissance des demandes sectorielles présentées par les comités patronaux de négociation, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) sont perplexes sur les objectifs de la partie patronale et par son manque d’écoute et de considération.

La veille, la FSE-CSQ et l’APEQ-QPAT, de concert avec leurs collègues du réseau scolaire de la CSQ, ont formé une chaîne humaine devant le bureau du premier ministre François Legault. Lampe de poche en main, ils lui ont envoyé le message que le personnel de l’éducation a besoin d’une lueur d’espoir.

Composition de la classe

Le ministre de l’Éducation a reconnu, au cours des dernières semaines, que les enseignants qu’il a rencontrés dans le cadre de sa tournée des écoles lui ont à peu près tous signalé que la composition de la classe était devenue extrêmement exigeante. Pourtant, les offres patronales s’avèrent décevantes à cet égard.

« Espérons qu’il n’y a pas là de la mauvaise foi et que c’est plutôt signe que le gouvernement, l’équipe de négociation et son ministre n’ont pas encore trouvé le temps de s’assoir ensemble et de prendre la réelle mesure des besoins que lui ont livré les enseignantes et enseignants dans sa tournée. C’est une lubie de penser que l’inclusion des élèves à besoins particuliers dans les classes dites régulières peut se réaliser sans prendre en compte la composition de la classe, dans la poursuite de l’approche du non catégoriel souhaité par la partie patronale, et du manque criant de services. En 2022, qui accepterait une chirurgie sans avoir reçu au préalable le bon diagnostic médical ? On doit améliorer le quotidien des profs et ainsi offrir des conditions d’exercice qui favoriseront la réussite de leurs élèves. Avec le contexte de rareté de main-d’œuvre, on aurait pu s’attendre à des mesures intéressantes pour attirer et retenir le personnel, mais rien dans ce qui est proposé n’atteint cet objectif. C’est maintenant qu’il faut envoyer un signal fort aux enseignants en poste et à ceux qui voudraient se joindre à eux ! », a déclaré Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.

« Où est passée la volonté de faire de l’éducation LA priorité ? Non seulement les problèmes sont connus, mais les profs ne manquent pas d’idées pour y remédier ! Le ministre les a entendus, mais n’a rien de mieux à leur proposer qu’un recul de leurs conditions de travail. Je ne peux pas croire que le gouvernement a manqué une pareille occasion de donner le ton à la négociation en offrant la lueur d’espoir tant espérée. Ce n’est pas en s’attaquant à l’autonomie des enseignants qu’on les valorisera », a poursuivi Heidi Yetman, présidente de l’APEQ-QPAT.

Des demandes qui sèment l’inquiétude

Malgré les avancées réalisées sur le plan législatif quant au respect de la reconnaissance de l’expertise pédagogique, il est désolant de retrouver dans les offres patronales une atteinte à l’autonomie professionnelle en voulant imposer certaines approches pédagogiques numériques. De plus, l’appétit démesuré d’avoir une mainmise sur plusieurs facettes du travail des enseignants démontre un mépris face à leur expertise professionnelle.

Alors que la partie patronale souhaite étendre l’enseignement à distance dans tous les azimuts, elle demeure pourtant rigide sur l’opportunité de permettre aux enseignants de réaliser à la maison leurs tâches ne nécessitant pas une présence auprès des élèves. Pourquoi creuser un tel fossé entre les enseignants et les autres professionnels dans un contexte fort compétitif sur le plan de l’attractivité ?

Un autre aspect particulièrement inquiétant de ce qui nous a été présenté aujourd’hui, c’est la volonté de créer davantage d’instabilité, d’anxiété et d’insécurité tant chez les élèves, leurs parents et les enseignants en modifiant la tâche de ces derniers en cours d’année.

Pour les secteurs de la formation professionnelle (FP) et de l’éducation des adultes (EDA), on ne peut que déplorer la volonté du gouvernement de diminuer les conditions de travail du personnel enseignant en abolissant l’amplitude à la FP et en élargissant la semaine régulière de travail à l’EDA et à la FP.


Réaction du Front commun aux offres du gouvernement - Appauvrir les travailleuses et les travailleurs des services publics, la pire des solutions
Confédération des syndicats nationaux, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Centrale des syndicats du Québec, Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux

QUÉBEC, le 15 déc. 2022 - « Les services publics font face à une crise de main-d’œuvre sans précédent, à laquelle s’ajoute une inflation historique. Que fait le gouvernement ? Il offre d’appauvrir les femmes, en majorité, et les hommes qui portent sur leurs épaules tout le poids de nos réseaux publics. » C’est en ces termes qu’ont réagi les porte-parole du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Daniel Boyer, président de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, après avoir pris connaissance des offres du gouvernement caquiste.

Salaires

Dans ses offres présentées ce matin aux partenaires du Front commun, le gouvernement propose des augmentations faméliques de 3 % pour la première année et de 1,5 % pour les suivantes, pour un contrat de 5 ans. Qui plus est, il fait fi de l’inflation stratosphérique actuelle en ne présentant aucune mesure permettant une protection du pouvoir d’achat. Quant au montant forfaitaire proposé de 1 000 $, il est insultant pour les femmes et les hommes qui tiennent à bout de bras les services publics puisque ces sommes ne sont versées qu’une seule fois et ne sont pas calculées lorsque vient le temps de comptabiliser les revenus de retraite et les vacances. Il ne s’agit pas d’une solution structurante pour résoudre la pénurie de main-d’œuvre.

L’offre salariale du gouvernement est non seulement inférieure à ce qui va être offert dans le privé, mais va provoquer un appauvrissement des travailleuses et des travailleurs, car les prévisions d’inflation du gouvernement sont largement supérieures à ce qui est sur la table. Alors que le gouvernement prévoit une inflation de 6,8 % en 2022, son offre de 3 % à la première année ne permettra pas aux personnes salariées de se protéger de la hausse du coût de la vie.

« Est-ce que le gouvernement est sérieux quand il affirme que les services publics sont importants ? Si oui, pourquoi maintient-il les réseaux en situation d’échec ? Pourquoi offre-t-il si peu sachant que les salaires des autres travailleuses et travailleurs vont augmenter davantage ? Les deux dernières années de pandémie nous ont pourtant offert un cruel constat de ce qui ne tourne pas rond dans nos services publics. En mettant sur la table des conditions de travail si désavantageuses, c’est la pénurie de main-d’œuvre et tous les problèmes qu’elle engendre qu’il choisit de pérenniser », ont ajouté les porte-parole du Front commun.

Rappelons que les travailleuses et les travailleurs des services publics accusent un retard de 3,9 % de leur rémunération globale par rapport aux autres travailleuses et travailleurs québécois, un gouffre qui s’élève à 11,9 % en ce qui concerne les salaires. « Devant de tels chiffres, pensez-vous que les gens vont choisir les services publics ou des emplois offrant de meilleures conditions ? Ce n’est pas au personnel des services publics de faire encore une fois les frais de la reprise économique ou de la lutte contre l’inflation. Va-t-on demander à nos membres - des femmes, à 78% - de se serrer la ceinture encore une fois pour favoriser la reprise économique ? Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté d’apporter des solutions durables pour les services à la population, il devra retourner à la table à dessin et reconsidérer ses offres », ont précisé les porte-parole.

Le Front commun revendique, d’une part, un mécanisme permanent de protection contre l’inflation et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, pour l’année 2023, il revendique 100 $ par semaine ou l’IPC + 2 % (selon la formule la plus avantageuse), pour 2024, l’IPC + 3 %, et finalement, pour 2025, l’IPC + 4 %.

Retraite et enjeux régionaux

Le gouvernement cible de surcroît la retraite, une des dernières conditions de travail intéressantes pour les travailleuses et les travailleurs de l’État, en obligeant celles et ceux ayant 35 ans de carrière à attendre à 57 ans avant la prise de leur retraite. « Il ne s’agit pas d’une mesure de rétention, mais plutôt de détention. Cela risque de provoquer un exode prématuré des travailleuses et des travailleurs vers la retraite. » Le Front commun juge toutefois intéressante la réponse du gouvernement à nos revendications dans le but de maintenir l’expertise en place de manière volontaire.

Il s’attaque aussi au Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP), une mesure qui réussit tant bien que mal à retenir les personnes œuvrant depuis plus longtemps dans les réseaux. Il propose ainsi de réduire la rente du RREGOP en invoquant la récente bonification du Régime de rentes du Québec (RRQ). « Ce qu’il donne d’une main, l’employeur veut le reprendre de l’autre en prétextant qu’il est trop généreux. »

Forums patronaux et intersyndicaux

Le gouvernement revient avec des forums parallèles aux tables de négociation alors que les organisations syndicales avaient unanimement rejeté cette formule à la dernière ronde de négociations.

Conditions de travail et de pratique

Finalement, en ce qui concerne les conditions de travail, le Front commun surveillera de près les offres qui seront déposées aux diverses tables sectorielles à partir d’aujourd’hui et d’ici le congé des fêtes. « Il faut que des sommes significatives soient investies pour permettre des améliorations concrètes et durables dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Il serait impensable que le gouvernement choisisse de sabrer les conditions de travail en imposant des reculs. Ce serait complètement incohérent avec les constats généralisés concernant les services publics. Si le gouvernement souhaite redevenir un employeur de choix comme il le prétend, il doit donner le coup de barre nécessaire pour renverser la tendance. C’est l’avenir même des services publics qui en dépend. »

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

 Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du
Front commun : 43 916 $ ;

 Retard salarial : -11,9 % ;

 Retard de rémunération globale : -3,9 % ;

 Pourcentage de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

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