D’entrée de jeu, la CSN souligne qu’un certain consensus émerge quant à la nécessité, pour le gouvernement, de procéder à une projection rigoureuse des besoins afin de s’assurer que le financement des services aux aîné-es considère davantage les besoins de la clientèle et les services qu’elle requiert. Une nécessité identifiée tant par la CSN que par le Vérificateur général et la Protectrice du citoyen.
La CSN a lancé en début d’année la campagne Vieillir dans la dignité. Celle-ci s’articule autour de trois grands axes d’intervention qui répondent en tous points aux préoccupations du Vérificateur général. Par exemple, les lacunes déplorables quant à l’intégration des services et à la coordination des interventions apparaissent comme un obstacle majeur auquel il faut s’attaquer afin d’améliorer les services. Ils entraînent une mauvaise utilisation des ressources disponibles dans un contexte où elles s’avèrent cruellement insuffisantes. Selon le vice-président de la CSN : « Un sérieux ménage reste à faire dans l’organisation des services aux personnes âgées ».
« L’État a la responsabilité de s’assurer qu’une offre adéquate de services de soutien à domicile est accessible partout au Québec et aux mêmes conditions pour toutes et tous. L’iniquité qui s’installe, tant en termes d’accès que des frais que doivent payer les bénéficiaires, est inquiétante et déplorable. Nous estimons qu’il faut commencer à investir dès maintenant dans le soutien à domicile, souligne Jean Lacharité. L’objectif que nous devrions poursuivre est d’offrir 40 % des besoins ; actuellement, les CLSC en comblent 10 %. Et ce dont on a besoin, ce sont des ressources concrètes, pas que des promesses » ajoute-t-il, se référant à plusieurs annonces passées qui ne se sont pas matérialisées.
La CSN plaide pour une meilleure allocation des ressources et pour une approche qui vise à répondre adéquatement aux différents besoins d’hébergement en misant sur une diversité de l’offre, notamment la création de nouvelles ressources intermédiaires. De plus, la CSN insiste pour que le gouvernement investisse davantage dans les CHSLD publics. « Il y a des besoins criants. Le gouvernement semble malheureusement privilégier la voie des PPP. C’est un bien mauvais choix qui s’avère coûteux pour l’État comme pour les résidents, compliqué pour la gestion de la main-d’œuvre et qui entraine un déficit de transparence préoccupant. À cet égard, l’exemple de celui de Saint-Lambert est éloquent : ça ne peut pas constituer une voie d’avenir », observe Jean Lacharité. Pour la CSN, plusieurs éléments du rapport dénotent les conséquences négatives d’avoir trop cultivé les partenariats avec le privé, au détriment du public.
La CSN partage également le constat du Vérificateur général en ce qui a trait aux nombreuses déficiences dans les mécanismes de contrôle de la qualité dans les différents types d’hébergement, y compris les résidences privées.