Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Quel est le lien entre la tragédie du Lac-Mégantic et autres tragédies ?

Quel est le lien entre la catastrophe du Lac-Mégantic, le drame récent de Rana Plaza au Bangladesh qui a fait 1147 morts, la crise financière et économique de 2008, le trou de $40 milliards à notre Caisse de dépôt et placement, les délocalisations qui engendrent nos fermetures d’usine, les suicides de fermiers ici comme en Inde et en Afrique, le saccage des économies de moult pays, dont ceux d’Afrique avec les PAS (plans d’ajustement structurel), les listes d’attente de nos hôpitaux, les hausses de frais de scolarité, les milliers d’immigrants qui souvent périssent en mer, le dérèglement climatique, la disparition graduelle des abeilles, etc ?

Évidemment ce lien ne saute pas aux yeux du premier coup. Toutes ces situations de vie, ce sont comme les morceaux d’un casse-tête, mais quand peut-on voir le casse-tête au complet ? La réponse ne peut venir qu’après beaucoup de questions, de lectures, de réflexion.

Vous avez sûrement entendu les mots : dérèglementation, privatisation, libéralisation, diminution du rôle de l’État. Ex : dérèglementation : abolition ou relâchement des règles protégeant la population mais qui risquent de nuire au profit. Daniel Roy, président du syndicat des Métallos a bien expliqué en quoi ce relâchement des règles au fédéral a pu engendrer la catastrophe au Lac-Mégantic.http://www.fm1069.ca/national/nouvelles/accident-de-lac-megantic-le-syndicat-des-metallos-251689.html

Ces petits mots qui n’ont l’air de rien sont les consignes du néolibéralisme. Ce néolibéralisme qui s’incarne dans la globalisation est bel et bien le grand coupable de toutes ces tragédies. Cette idéologie qui veut qu’aucune loi ne vienne entraver les profits des transnationales, mais qu’au contraire la loi leur accorde tous les droits, d’où ces ententes secrètes aux dépens des populations. C’est cette idéologie qui a donné naissance à l’OMC et sa vingtaine d’accords ainsi que les divers accords de « libre-échange ». Voici la définition de l’ex-PDG de ABB : « Je définirais la globalisation comme la liberté pour mon groupe d’investir où il veut, le temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant et en vendant où il veut, et en ayant à supporter le moins de contraintes possibles en matière de droit du travail et de conventions sociales ».

Quand collectivement nous ferons les liens nécessaires et aurons une vision globale des enjeux, quand collectivement nous exigerons de nos gouvernements que le bien commun passe avant les intérêts des transnationales, bien d’autres drames pourront être évités.

A lire absolument cet excellent article : (traduction à venir) http://www.guardian.co.uk/environment/true-north/2013/jul/11/1

Françoise Breault

Après une carrière en enseignement, dont un an avec les Échanges France-Québec, j’ai poursuivi en travail social auprès des familles. Vers l’âge de cinq ans, je me demandais pourquoi il y avait des pauvres et ce que je pouvais faire. Sans en prendre pleinement conscience, cette interrogation m’a habité toute ma vie. Une année en Amérique du Sud ne m’avait toujours pas apporté de réponse. Cela m’a pris du temps à voir clair... Maintenant que la lumière est allumée, je ne peux et ne veux la refermer... Tous les faits, toutes mes lectures me confirment comment le système économique actuel contribue à ce fossé grandissant entre riches et pauvres. Me voici maintenant à ma 3e carrière, celle où je peux mettre tout mon temps et énergie à sensibiliser les gens aux graves enjeux d’aujourd’hui, afin de vivre dans un monde plus juste... « mais nous, nous serons morts mon frère... ».

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