La coalition Québec meilleure mine cite notamment en exemple l’Ontario, qui a récemment prévu des obligations de consultations des populations dès l’étape de l’exploration minière. Les Territoires-du-Nord-Ouest prévoient également des examens environnementaux et des consultations publiques dès l’étape de l’exploration, lorsqu’il y a des conflits d’usage potentiels. La Société financière internationale –le bras de financement de la Banque mondiale– exige le consentement libre, préalable et éclairé des populations avant de consentir à un prêt ou d’investir dans une minière ; un principe qu’a récemment repris le Conseil international pour les mines et les métaux.
« Le projet de loi proposé hier fait de timides avancées, mais est encore loin du compte. Nous demandons depuis des années que chaque portion du territoire grevé d’un droit minier devrait pouvoir faire l’objet d’une analyse afin d’en déterminer les autres usages potentiels, qu’ils soient agricoles, écologiques, récréotouristiques, urbains, ou autres. On peut citer en exemples les secteurs habités de Sept-Îles (projet Arnaud) et d’Oka (projet Niocan), les secteurs agricoles de Saint-Camille (projet Bowmore), les secteurs à haute valeur écologique tel que Piché-Lemoine, Kanasuta, Kékéko, Albanel-Témiscamie-Otish, Pingualuit (cratère du nouveau Québec). Le projet de loi annoncé hier n’a pas suffisamment de dents pour exiger un réel consentement des populations, ni pour révoquer des droits miniers dans des milieux sensibles comme ceux-là », illustre Henri Jacob, président Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue.
La coalition Québec meilleure mine demande de modifier le projet de loi afin que l’on puisse révoquer des droits miniers situés dans des milieux sensibles et jugés incompatibles avec d’autres usages du territoire. Elle demande également que des mesures de protection et d’accompagnement soient prévues pour les citoyens vivant à côté des mines. À court terme, elle presse le gouvernement d’adopter les deux règlements obligeant la restauration des sites miniers et les consultations publiques pour chaque nouvelle mine –deux mesures qui font consensus et pour lesquels le gouvernement peut agir tout de suite.
« Québec ne peut pas faire abstraction des problèmes que pose le free mining. La récente décision de la Cour d’appel du Yukon ouvre d’ailleurs une brèche en remettant en question la constitutionnalité des régimes miniers basés sur le free mining. Nos élus, tous partis confondus, ont l’occasion de corriger le tir et de faire une différence, qu’ils la saisissent. Ou elle risque de s’imposer d’elle-même, à plus ou moins brève échéance, par la voie des tribunaux », de conclure M. Lapointe.
La coalition fera savoir ses autres revendications lorsqu’elle aura complété l’étude détaillée du projet de loi.