Dans les années 2000, la flamme internationale a repris forme avec le Forum social mondial et les grandes luttes populaires en Amérique latine. Des délégations de quelques centaines de Québécois-es participaient à ces forums et aussi ramenaient chez nous des tas d’expériences et aussi de questionnements. En 2006 quand Québec Solidaire est né, ce bouillon incandescent avec un peu de Brésil, de Bolivie, de Venezuela et d’ailleurs, nous avait amenés à des pratiques internationalistes plus systématiques, axées sur des luttes concrètes, pour les droits des travailleurs, des femmes et des autochtones, notamment. On a en même temps renforcé des campagnes contre les minières canadiennes, les paradis fiscaux et les accords dits de libre-échange en impliquant passablement de monde.
Aujourd’hui, le vent a tourné dans le monde, surtout vers la droite. Des camarades, des ami-es, des gens avec qui on a travaillé depuis des années, subissent de durs coups, comme au Brésil, en Palestine, aux États-Unis, en France. En même temps surgissent de nouvelles initiatives, pour reconstruire de vastes coalitions et reprendre l’élan. On se souhaite bonne chance !
Malgré les avancées récentes de Québec Solidaire, il ne faut pas se faire d’illusions. Notre village d’Astérix lui-aussi est menacé, et même de l’intérieur, avec ce qui s’en vient comme une nouvelle vague austéritaire. Le discours haineux du tout-le-monde-contre-tout-le-monde, s’enflamme, en partie inspiré par les États-Unis « trumpisés », en partie par une droite québécoise qui devient moins complexée et plus agressive. Ne nous faisons pas de fausses idées, nous sommes devant un solide mur où le capitalisme globalisé se relance avec le militarisme et la répression.
Nos réponses à cela, on les connaît déjà et ici, on les met en pratique avec une grande alliance progressiste et militante qui naît autour d’un parti qui se veut et qui s’espère autre chose qu’une « alternance » dans le système, ce qu’a été le PQ pendant des décennies.
Sur le plan de l’altermondialisme, il y a beaucoup à faire, même si les termes et les contenus des luttes internationalistes ont changé. En ce moment dans les Amériques s’esquisse une grande bataille pour la démocratie où se profilent au premier plan les migrants des caravanes, les femmes des favellas brésiliennes, les Africains-Américains et les autochtones un peu partout dans l’hémisphère, y compris au Mexique où un président de gauche vient d’accéder au gouvernement dans des conditions d’une extrême adversité.
Reconstruire un front des Amériques comme on l’avait esquissé en 2001 avec le Sommet des peuples pourrait être alors un beau et grand projet.
QS dans le monde / Le monde dans QS
Nous pensons que QS peut sensiblement renforcer sa présence dans ce vaste champ de la solidarité et profiter des nombreuses énergies militantes sur lesquelles il a progressé tout au long de l’année. Dans le programme de QS, l’altermondialisme implique le « développement de relations de coopération pour exprimer sa solidarité avec les peuples qui luttent pour la justice sociale et la sauvegarde de leur milieu de vie, contre la logique impérialiste et néocoloniale, pour mettre en place des structures de coopération et de solidarité basées sur un juste partage des ressources, en vue de contribuer à un nouvel ordre économique international ; et en prenant une part active au vaste mouvement international pour la justice climatique ». On explique également qu’il est nécessaire de lutter contre la guerre et les conflits qui, « pour la plupart sont orchestrés par l’Occident et font partie intégrante de la mondialisation capitaliste et du néocolonialisme ».
Sur cette base donc, on peut construire et développer une intervention de QS dans les lutte et les revendications altermondialistes et internationalistes, tout en oeuvrant avec nos camarades dans le monde à la construction de cet « autre monde » espéré par le FSM. Cela peut se faire à l’Assemblée nationale, mais aussi à la base dans les quartiers et les lieux de travail et d’éducation, dans tous les coins du Québec où un nombre considérable des 20 000 membres et des 600 000 électeurs pourraient être disposés à s’impliquer si QS s’acharne à renforcer sa présence « dans la rue » aussi bien qu’il l’a fait en octobre dernier dans les « urnes ».
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