Tiré de Politis.
Le rapport pessimiste sur la biodiversité de 1 500 pages préparé par l’Ipbes – l’organisme de l’ONU qui a été surnommé le « Giec des la biodiversité » en raison de l’impossibilité de prononcer son sigle –, risque d’être très vite passé par pertes et surtout profits. En effet, depuis des années déjà, les scientifiques annoncent au monde qu’une « sixième extinction » est en cours, mais rien n’a changé pour autant. Cela n’a pas ému grand monde en dehors des écolos et des cercles de chercheurs spécialisés. Voici donc, à titre de piqure de rappel, quelques extraits du texte adopté à Paris au cours de la conférence mondiale organisée à l’Unesco il y a quelques jours. Ils se passent de commentaires…
• « La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine et le taux d’extinction s’accélère provoquant dés à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier. »
• « Les preuves accablantes, contenues dans l’évaluation globale de l’Ipbes obtenues à partir d’un large éventail de domaines de connaissances, présentent un panorama inquiétant. La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier. »
• « Un million d’espèces végétales et animales sont aujourd’hui menacées d’extinction. Depuis 1900, l’abondance moyenne des espèces locales, dans la plupart des grands habitats terrestres, a diminué d’au moins 20 % en moyenne. Plus de 40 % des espèces d’amphibiens, prés de 33 % des récifs coralliens et plus d’un tiers de tous les mammifères marins sont menacés. La situation est moins claire pour les espèces d’insectes mais les données disponibles conduisent à une estimation provisoire de 10 % d’espèces menacées. Au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le XVIe siècle et plus de 9 % de toutes les races domestiques de mammifères utilisées pour l’alimentation et l’agriculture avaient disparu en 2016 et 1 000 autres races sont menacées. »
• « Pour mieux comprendre et, plus important encore, pour s’attaquer aux principales causes des dommages causés à la biodiversité et aux contributions apportées par la nature aux populations, nous devons comprendre l’histoire et les connections mondiales qui existent entre les facteurs indirectes complexes de changement démographiques et économiques ainsi que les valeurs qui les sous-tendent. »
• « Les trois quarts de l’environnement terrestre et environ 66 % du milieu marin ont été significativement modifiés par l’action humaine. En moyenne ces tendances ont été moins graves ou évitées dans des zones qui appartiennent ou sont gérées par des peuples autochtones et des communautés locales. »
• « La pollution par les plastiques a été multipliée par dix depuis 1980 ; environ 300-400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux du monde, et les engrais qui arrivent dans les écosystèmes côtiers ont produit plus de 400 “zones mortes” dans les océans, ce qui représente environ 245 000 km2, soit une surface plus grande que celui du Royaume-Uni. »
•« Les tendances négatives de la nature continueront jusqu’en 2050 et au-delà, dans tous les scénarios politiques explorés, sauf dans ceux qui proposent un changement transformateur en raison de l’impact qu’aurait l’augmentation d’usage des terres, l’exploitation de certains organismes et le changement climatique. »
• « 290 millions d’hectares de la couverture forestière ont disparu entre 1990 et 2015 en raison du déboisement et des coupes de bois. »
Et Emmanuel Macron dans tout cela ? Au choix, il fait penser à la Zazie de Raymond Queneau déclarant « Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire », ou bien à Claude François en 1964 chantant « J’y pense et puis j’oublie… »
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