Alors que le débat autour du salaire minimum à 15$ de l’heure fait rage, remettant à l’avant-plan la condition des précaires, Les souffrances invisibles, Pour une science du travail à l’écoute des gens de Karen Messing apporte un regard inédit sur les souffrances en milieu de travail. Cette généticienne et ergonome a consacré sa vie à la santé des travailleurs et des travailleuses et à « l’invisible qui fait mal ». À travers le récit de son parcours professionnel, elle démontre comment certains environnements de travail rendent les gens malades, en particulier les femmes. Des ouvriers d’usine exposés à des poussières radioactives aux préposé.e.s au nettoyage, en passant par les caissières, les serveuses ou les enseignantes, elle s’est employée à porter leur voix dans les cercles scientifiques.
L’écart entre la réalité des scientifiques et celle des travailleurs et travailleuses de statut social inférieur est d’ailleurs à l’origine de graves problèmes de santé qui sont généralement ignorés. Pour combler ce « fossé empathique » qui empêche les scientifiques d’orienter correctement leurs recherches, il est primordial d’écouter attentivement les travailleurs et travailleuses parler de leurs difficultés et de tenir compte de leur expertise. Lier l’intime au politique, voilà le vaste défi auquel nous invite Karen Messing dans cet essai très personnel qui devrait interpeller autant les employeurs et les scientifiques que les syndicats et le grand public.
En librairie le 13 septembre.
Les souffrances invisibles
Pour une science du travail à l’écoute des gens
Karen Messing, Éditions Écosociété, 232 pages
Traduit de l’anglais par Marianne Champagne
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