Tiré de la lettre d’information de la Coordination antinucléaire du sud-est (France) du 28 octobre 2021 (les références dans le texte renvoie à leur publication)
le jeudi 21 octobre 2021,
NuScale-Nuclear-Reactor-3.pngLes fanatiques politiciens de la destruction atomique, les gouvernements abrutis aux ordres de la technocratie nucléariste et des castes techno-économiques issus de Polytechnique et de l’Ecole des mines, défendent bec et ongles leur monstruosité. Sortis dernièrement du chapeau du magicien manipulateur Macron : les SMR (en anglais siou plait "Small Modular Reactor"), soit-disant petits réacteurs nucléaires, qui distilleront un peu plus de radioactivité mortelle sur l’ensemble du territoire français et au-delà. Avec la bénédiction souhaitée de l’Europe et leur financement comme "énergie verte". La filière nucléaire française étant en faillite et renflouée régulièrement par les contribuables, les fanatiques espèrent relancer à l’international, pour se redorer le blason et les caisses, un hypothétique marché de la mort en kit.
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Les lecteurs-trices de notre site d’information ne seront pas surpris de l’annonce par le Chef des Armées de s’incliner devant l’exigence de la nucléocratie de relancer la filière atomique sous forme de prétendus petits réacteurs nucléaires plus vendables aux pays pauvres. Le Chef et ses sbires des cabinets ministériels, avec l’appui de la ministre dite de l’écologie, avaient préparé le terrain dès le mois de juin 2021 en publiant, alors que l’attention de la population était savamment focalisée sur un virus et la peur, un décret permettant l’implantation d’installations nucléaires en zone urbaine ou à urbaniser (voir notre article du 2 juillet 2021 et le décret scélérat). D’ailleurs n’avait-il pas accédé dès son élection à une première exigence en nommant comme 1er ministre l’ancien responsable du lobbying chez Areva le dénommé Edouard Philippe. Ce cher Edouard formé pendant deux ans, tout comme lui, par la "French American Foundation" pour défendre les intérêts des USA en France.
Sous couvert de lutte contre le CO2 : bien des saloperies
carte-FRance_reacteurs_60x60.jpgSous couvert de lutte contre le CO2, une stratégie de promotion tout azimut du nucléaire est financée par les entreprises du secteur et leurs relais depuis quelques années. Qu’il se nome Jancovici (voir notamment nos articles des 3 mai 2021 et 19 février 2021 ), Bruno Lemaire le ministre de l’économie ou Pannier-Runacher (voir notre article du 22 juillet 2021) le forcing est féroce pour contraindre l’Union Européenne à valider le nucléaire comme énergie "verte et décarbonée" et le faire bénéficier de financements avantageux détaxés.
Mais demeure cette réalité : les SMR sont dès l’origine des réacteurs atomiques conçus pour les sous-marins et porte-avions militaires. Autrement dit Macron et la clique atomiste tentent de recycler une technologie militaire en production d’électricité en tentant de faire avaler au bon petit peuple une fable. Tout comme l’avaient fait ses prédécesseur au lendemain du largage de la terreur atomique sur les populations civiles de Hiroshima et Nagasaki en présentant l’arme nucléaire comme bénéfique puisque permettant de développer des réacteurs électro-nucléaires labellisés du doux slogan "Atome pour la Paix".
D’ailleurs dans la conception de leurs soit-disant petits réacteurs (petit c’est mignon et pas effrayant) sont associés ce que la nucléocratie française compte de pire : le Commissariat à l’Energie Atomique (dont Macron loua dernièrement en Polynésie l’apport civilisationnel et économique en passant en pure perte les milliers de victimes des radiations des essais atomiques français) et qui mit au point la bombe atomique tricolore avec l’aide des services secrets de la Grande-Bretagne, et aussi Naval Group le fleuron militaire des constructions navales d’agression et de militarisation des zones maritimes (1), fabricant des sous-marins nucléaires et lanceurs d’engins atomiques placé sous le chapeau de la Direction Générale de l’Armement (DGA) et détenu à 62,49 % par l’État français et à 35 % par Thales (informatiques militaires de contrôle, de surveillance et d’attaque), et aussi Technicatome ex-Areva TA spécialisé dans la conception et fabrication des réacteurs nucléaires de propulsion navale militaires, et bien évidemment EDF en faillite.
Le poids du CO2 par le nucléaire
2021-10-20_CE_poids_CO2_dans_nucleaire.jpgLes menteurs patentés qui se succèdent au pouvoir et dans le milieu politicien depuis le lancement de la criminelle activité de destruction atomique dans les années d’après-guerre et qui ont, en France, lancé le programme de dissémination nucléaire sur l’ensemble du territoire, poursuivent leur oeuvre de manipulation et de mort.Contre les faits et la rationalité, ils déversent à longueur d’antenne, d’émission et de pages publicitaires dans la presse écrite, des contre-vérités et mensonges. L’article du "Canard enchaîné" du 20 octobre 2021 rappelle quelques vérités incontournables sur la production, permanente et tout au long de son exploitation, de CO2 par les activités nucléaires, en plus de la contamination radioactive quotidienne de l’air et de l’eau et des centaines de milliers de m3 de déchets radioactifs mortels. ( 2021-10-20_CE_poids_CO2_dans_nucleaire.pdf )
Petit, grand ou colossal le nucléaire est une agression contre le vivant
Les réacteurs nucléaires SMR, tout comme leur gigantesque acolyte EPR et les actuels déliquescents réacteurs de 900et 1200 MWh relâchent chaque jour et à longueur d’année dans l’air que nous respirons et dans l’eau qui alimente nos robinets et la chaîne alimentaire des centaines de milliers de becquerel (1 becquerel = 1destruction atomique par seconde). Ces radio-contaminants radioactifs contaminent durablement notre environnement et détruisent le vivant. Le SMR, si il voit le jour et est imposé dans nos territoires, générera aussi des déchets radioactifs mortels pour des centaines de milliers d’années. Il n’y a pas de nucléaire propre. Dès le début de la filière, l’extraction de l’uranium-base nécessaire aux réacteurs nucléaires, contamine l’air et les nappes phréatiques des pays victimes tels le Niger ou le Kazakhstan ainsi que les travailleurs de cette activité qui laisse derrière elle des milliers de tonnes de déchets miniers ingérables.
accident_nucleaire_montage_3.jpgUne installation nucléaire est aussi un danger permanent, une menace quotidienne, une catastrophe potentielle ( Tchernobyl et Fukushima ne sont pas si loin) qui agresse durablement la santé de plusieurs générations et hypothèque tout projet de vie individuel et collectif. Les millions de victimes obligées de vivre en zones contaminées (tels en Ukraine, en Biélorussie, en Russie, au Japon) ou qui ont du abandonner leur lieu de vie et de travail à cause des radiations en témoignent. La France n’a pas été épargnée même si les autorités maintiennent un black-out depuis plus de cinquante ans : fusion partielle à deux reprises du cœur d’un réacteur nucléaire dans le Loir et Cher à Saint-Laurent-les-Eaux en 1969 puis en 1980, la tempête avec montée des eaux et l’inondation de la centrale du Blayais en Gironde où la catastrophe a faillit avoir lieu à quelques centimètres près, en Drôme-Vaucluse au Tricastin où à plusieurs reprises des barres de "combustible" sont restées suspendues au dessus de la cuve du réacteur atomique en menaçant de s’y effondrer. Et aucun réacteur nucléaire, de quelque taille qu’il soit, n’est à l’abri d’un séisme, d’un acte de malveillance, d’une défaillance technique ou humaine, n’est exempte de rejets mortels permanents.
Loin d’assurer une quelconque indépendance nationale et énergétique le nucléaire français est en France... étranger à 100%. Le minerai et le yellow-cake d’uranium proviennent d’autres pays (Kazakhstan, Niger, Canada) par camions (CO2) et bateaux (CO2), les fabrications effectuées en France génèrent sans cesse des rejets chimiques et radioactifs et leurs transports par camions (CO2) sont très loin de protéger l’environnement, les réacteurs atomiques sont de conception états-unienne sous licence Westinghouse (depuis les années 1970 et chèrement payées).
Le nucléaire hypothèque l’avenir et la transition énergétique
2021-10-20_SMR_Macron-EDF.jpgLes gouvernements pro-nucléaires successifs affirment que le nucléaire serait une source d’énergie propre, sûre, indépendante et aussi compétitive. Nous en sommes bien loin y compris sur ce dernier point. Depuis le début de cette épopée sordide voulue par le militaire DeGaulle et ses sous-fifres gradés ou non, des milliards de fonds publics ont été dilapidés dans le nucléaire. Le robinet des financements publics n’a cessé de déverser et détourner des sommes colossales au détriment des secteurs de la santé, de l’éducation, du social. Ces dernières années encore l’Etat (les contribuables) a du voler au secours de la nucléocratie et lui octroyer de nouveaux dizaines de millions d’euros pour sauver EDF et Areva-Orano de la banqueroute (voir nos articles des 8 juillet 2021 , 30 juin 2021 , 23 février 2021, 4 octobre 2020 , 15 août 2020 ).
D’ailleurs, au vue des délais et coûts explosés de construction des EPR, aucun investisseur privé ne veux risquer le moindre euros dans une aventure nucléaire dont le retour sur investissement dépasse dès à présent près de 15 ans. Et comme les dits "petits réacteurs modulables" (SMR) ne pourraient être opérationnels, si tout se passe comme annoncé pompeusement par ses promoteurs, pas avant 2040 voire 2050... Un délai beaucoup trop éloigné pour faire face au réchauffement climatique et à l’urgence de mettre un terme à ce productivisme forcené destructeur.
Nucleaire_cout-astronomique.jpgLes réacteurs toujours en service actuellement malgré leur vétusté et les risques augmentés produisent une électricité à un tarif qui ne cesse d’augmenter et n’est plus concurrentiel avec les productions alternatives (2). La compétitivité du nucléaire relève d’un artifice comptable faisant payer au contribuable ce que l’usager ne paye pas et garanti par un Etat qui n’a plus les moyens de se livrer à ses acrobaties. Les pays pauvres à qui les nucléocrates et Macron souhaitent fourguer leur réacteurs nucléaires SMR en ont encore moins les moyens. Sauf à s’endetter auprès de banques occidentales étonnement bienveillantes et qui asserviront un peu plus les populations de ces pays qui, pour la plupart, bénéficient d’un taux d’ensoleillement exceptionnel et pourraient, pour bien moins cher, assurer leurs besoins en électricité.
Les milliers d’emplois que la relance dangereuse du nucléaire pourraient générer (sans aucune précision apportée par ses laudateurs) seraient bien moindre que ceux que toutes les études et les faits démontrent pour les autres sources notamment les renouvelables (près de 300 000 emplois couplés à une politique ambitieuse d’isolation des bâtiments).
Tout comme pour le projet ITER de fusion nucléaire lancé voici presque 10 ans et qui s’avère déjà obsolète tout en pompant des centaines de milliards d’argent public, l’illusion SMR est vouée à l’échec. En tout état de cause laisser faire serait autoriser la dilapidation d’argent public et provoquer de nouvelles victimes au détriment de l’environnement, de la planète, du vivant.
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(1) En 1989, l’entreprise avec Thomson CSF et Défense conseil international, possédée à majorité absolue par l’état (DCN) laquelle avait utilisé Thomson CSF pour couvrir ses exportations dans l’affaire des frégates de Taïwan et où les trois entreprises étaient impliquées
(2) l’électricité qui sortira des EPR britanniques sera achetée à 105 euros le MWh, à Flamanville si le réacteur EPR voit le jour, le tarif sera de même ordre. Bien plus cher que la plupart des autres sources qui tournent autour de 40€ le MWh
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