Édition du 25 mars 2025

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Le dernier rapport du GIEC, prisonnier du fake news des mesures terrestres de GES, contredit la vérité crue de la Courbe de Keeling

Nous publions un extrait du texte de Marc Bonhomme ayant pour titre Le dernier rapport du GIEC, prisonnier du fake news des mesures terrestres de GES, contredit la vérité crue de la Courbe de Keeling

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15 février 2025

La croissance géométrique des GES, reflet de la perdition du monde par le capitalisme

Pendant que la Courbe de Keeling mesure par défaut toutes les émanations de GES, leur comptabilisation par sources terrestres, sous la responsabilité d’États acquis corps et âme à la croissance du capital dont ils sont les garants, ouvre la porte, joyeusement prise, à toutes les manipulations minimisant leurs responsabilités. L’irrésistible tentation réside à confondre émanations de GES anthropiques et celles soi-disant naturelles que le réchauffement climatique, au niveau qu’il a atteint, a complètement dénaturés pourrait-on dire. La dramatique conséquence politique de la fake news des statistiques de l’ONU est de laisser les puissance de ce monde affirmer que les émanations de GES, en particulier du gaz carbonique, croissent à un taux décroissant, même si trop lentement.

S’ensuivrait l’atteindre d’un sommet mondial, à commencer par la Chine après que ce soit déjà fait pour la plupart des pays du vieil impérialisme, puis viendraient l’Inde, l’Indonésie, le sud-est asiatique et enfin l’Afrique. Et, nous rassure-t-on, si temporairement, les seuils de 1.5 ou même 2°C étaient franchis, il ne faudrait pas s’en faire car les technologies de capture et séquestration du carbone qui, finissant par arriver à maturité à un coût raisonnable, parviendraient à gober assez de CO2 pour diminuer le réchauffement. Quant au danger de rétroaction positive (cercle vicieux) suite au surpassement de points de bascule… on serre les dents et on ferme les yeux ! Entre-temps il faudrait investir dans l’adaptation tout en fabriquant, incité par les marchés et taxes carbone, un Everest d’autos solo électriques et de thermopompes pour bungalows. Et tout rentrera dans l’ordre avec l’atteinte du « zéro net » d’ici 2050. Telle est la grande légende urbaine du capitalisme vert.

La réalité implacable de la croissance géométrique des émanations de GES qui précipite le monde vers la terre-étuve n’est pas la substitution de l’extractivisme des hydrocarbures par celui électrique-électronique reposant sur les énergivores mines à ciel ouvert et les encore plus énergivores fermes de serveurs crachant de la soi-disant intelligence artificielle. Comme pour le pétrole par rapport au charbon au XXe siècle, le nouvel extractivisme se superpose aux hydrocarbures, inhérente croissance capitaliste oblige. Au Québec, royaume de l’électricité dit verte, le nouvel extractivisme passerait par l’augmentation de 50% de l’électricité hydraulique et éolienne d’ici 2050 afin d’alimenter une ribambelle de mines de lithium, de graphite et tutti quanti, et de polluantes usines de batteries avec leurs composantes. Toujours ce chien qui court après sa queue.

La démocratie anti « fake news » des comités pour une société de soins et de liens

L’alternative d’une société de soins et de liens aux frontières ouvertes basée sur la décroissance matérielle est pourtant, comparativement au capitalisme vert, simple à réaliser, bon marché et technologiquement mature. Où est la complexité d’une ville de quartiers 15 minutes (et de villages) où les gens habitent de collectifs logements sociaux écoénergétiques et où les liaisons se font par transport actif et en commun gratuit à travers une profusion de jardins communautaires et de parcs nature ? Où est la cherté d’une vie sans auto solo et sans bungalows, piliers des dettes des ménages ; d’un système de transport sans métros ni trains aériens car le transport actif et collectif a pris le contrôle du réseau routier ; d’une bio-agriculture non carnée qui par ses pratiques et la drastique réduction des surfaces cultivées revivifie les sols et restitue à la nature ses forêts, prairies et milieux humides ; d’une production matérielle durable, réparable, sans obsolescence, circulaire, sans asservissement à la mode et, avant tout, pour servir les besoins des services publics bonifiés y compris ces nouveaux services publics que doivent devenir les logements, un droit et non une marchandise, le transport, concrétisant le droit à la mobilité, l’électricité de base et à terme l’alimentation de base non carnée, fondements du droit à la vie.

Cette société où le bien-être réside dans le travail social autocontrôlé en réciprocité avec l’abondance des temps libres, consacrés à la science, l’art et au maillage social, et où la sécurité se trouve dans la solidarité est bien sûr incompatible avec l’accumulation matérielle dont son équivalent général, l’argent, et de son idéologie individualiste d’accaparement et de surconsommation, mal nécessaire mais vain de la solitude et du vide capitalistes. Inutile de dire que le capitalisme mène une guerre totale à la concrétisation de cette société de soins et de liens, qu’il menace de chômage, de misère et de servitude ceux et celles qui luttent contre l’exploitation du peuple-travailleur, et sa division par mille et une oppressions dont les pinacles sont le sexisme et le racisme. Il s’assure qu’au-dessus des valeurs de la révolution bourgeoise que sont la liberté, l’égalité et la solidarité trône bien en vue la propriété privée des moyens de production qui donne tous les droits et en dépouille celles et ceux qui en sont dépourvus jusqu’à aliéner leurs choix politiques. À cet ogre insatiable, le peuple-travailleur est tenu de rendre le culte de la compétition de tous contre toutes justifiant tous les péchés du monde dans une société sans foi ni loi… à la Trump.

On se rend compte que le barrage capitaliste afin de bloquer toute brèche ouvrant la voie à une société de soins et de liens remet en question jusqu’à son étroite démocratie représentative devenue gouvernance gestionnaire incapable de survivre au mensonge d’apparente bonne foi statistique — there is three kind of lies : a lie, a dam lie and statistics — systématisant et normalisant le « fake news » fascisant. En sort gagnant un capitalisme oligarchique combinant ploutocrates d’une concentration-centralisation sans précédent du capital et une gent politique d’extrême-droite enfin en mesure d’accéder au pouvoir étatique. Il va donc falloir une refondation démocratique s’enracinant dans les lieux de travail, d’étude et de résidence, sans oublier les regroupements des personnes opprimées, porteuse d’une mobilisation de tout le peuple-travailleur dans toute sa diversité capable de renverser le capitalisme pour instaurer cette société de solidaire décroissance matérielle.

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